[Genetiks] 1, par Marazano /// Ponzio

« Si tu luttes contres des monstres, prends garde à ne pas devenir un monstre toi même... Et si tu plonges ton regard dans l'abîme, songe que l'abîme aussi ancre son regard en toi... », Friedrich W. Nietzsche.

Manipulation génétique, espionnage, capitalisme sauvage. Quand la science n'appartient plus aux scientifiques mais aux grands groupes financiers.

Comme l’année dernière avec l’anthologie de nouvelles, Folio SF a réitéré l’opération « deux livres = un cadeau ». Il s’agit donc du premier épisode d’une Bande Dessinée format Comics édité par Futuropolis. Genetiks, c’est une anticipation dans un futur proche… qui se rapproche par ailleurs si on est un peu pessimiste. Dans une grosse firme consacrée à la recherche génétique, Thomas fait figure de scientifique brillant, bien que les résultats ne soient pas au rendez-vous. Or, loin de lui couper les vivre, la société tient à lui et le protège jusqu’à outrance. Pourquoi ? Simplement parce qu’il est le premier homme dont l’ADN a été intégralement déchiffré, ouvrant une perspective considérable. Il devient alors la propriété de Genetiks et ne peut plus être libre ni de ses mouvements, ni de choisir son entourage, ni de ses projets.

Quand l’individu devient un produit, reste-t-il un individu ? C’est la question que ce premier volet de cette BD, annoncée comme culte sur l’exemplaire, pose. Même si le propos semble lointain, plusieurs faits d’actualité, récemment médiatisés, font écho. Quid du clonage, des cellules souches ? Quid de la liberté de décision face à la science et de l’éthique médicale ? Dans un monde où le rythme des progrès technologiques, génétiques et plus largement techniques, s’accroit, peut être que des progrès sociaux doivent s’accélérer aussi. Dans le cas contraire, c’est tout un modèle de société qui risque d’en pâtir.

Il est difficile d’en dire beaucoup plus. Il ne s’agit là que d’une – alléchante – introduction. Cependant, les quelques pages qui composent cet épisode sont denses. L’histoire globale autant que ses différentes ramifications composent une trame riche et bien articulée. Beaucoup de choses nous échappent, forcément. Accordons le bénéfice du doute et faisons le postulat que les zones d’ombre seront levées. Mais l’accroche prend assurément. De ce point de vue, je ne peux que remercier Folio SF pour l’initiative. Le graphisme semble vieilli cependant. L’enchainement des cases manquent de dynamisme comme si ce n’était pas là le centre du propos. Genetiks est effectivement une BD bavarde, ou littéraire.

Bref, la découverte est agréable. Elle donne envie de s’y plonger plus en profondeur. Le ton est pessimiste, même si des portes de sorties semblent apparaitre ci et là. A suivre !

Note : III

Les Murmures.