Bilbo le hobbit, de JRR Tolkien
Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible. L’aventure
tombe sur lui comme la foudre quand le magicien Gandalf et treize nains barbus
viennent lui parler de trésor, d’expédition périlleuse sous la Montagne Solitaire
gardée par le grand dragon Smaug, car Bilbo partira avec eux ! Il
traversera les Terres Solitaires et la forêt de Mirkwood dont il ne faut pas
quitter le sentier, sera capturé par les trolls qui se repaissent de chair
humaine, entraîné par les gobelins dans les entrailles de la terre, contraint à
un concours d’énigmes par le sinistre Gollum, englué dans la toile d’une
araignée géante… Bilbo échappera cependant à tous les dangers et reviendra chez
lui, perdu de réputation dans le monde des hobbits, mais riche et plus sage.
Je rentre dans l'œuvre de Tolkien
par la petite porte. Avant de m'attaquer à la célèbre trilogie ou au Simarillion,
qui semble aussi recenser un bon nombre d'adeptes, Bilbo le Hobbit
semblait plus accessible : plutôt court, bel objet (illustré par Alan
Lee), estampillé « jeunesse » dans le sens où il était réservé à un
public juvénile. Ainsi, les aventures de Bilbo présentent l'avantage d'exposer
l'univers de Tolkien dans ses grandes lignes, laissant entrevoir une complexité
latente, et permet aussi de se familiariser avec le style de l'auteur.
Bilbo est un Hobbit. Il vit dans
sa petite cahute, confortable et tranquille, profitant des petits plaisirs de
la vie quotidienne. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas un
aventurier. Les Hobbits ne le sont pas, de toutes manières. Alors, quoi de plus
inattendus que la visite de « blanche barbe et les 13 nains », venus
le recruter pour un périple aussi incertain que dangereux ? Les nains,
menés par Thorin, sont fermement décidés à remettre la main sur leur trésor,
enfui sous une montagne et gardé jalousement par le dragon Smaug. Or, ils ont
besoin à la fois des capacités de Bilbo, vantées par Gandalf à la surprise de
tous (même de l'intéressé), et à la fois d'un quatorzième larron. Question de
superstition. Bilbo ne veut froisser personne et la perspective d'une
commission le séduit. Aussi s'en va-t-il avec la troupe. C'est bien la première
fois qu'il s'éloigne de son « trou de hobbit », bien calme comparé
aux multiples obstacles plus ou moins mortellement dangereux qu'ils vont
rencontrer sur leur route.
Je ne vais pas m'amuser à me
lancer dans une analyse de Bilbo, n'étant ni familier avec l'œuvre de Tolkien
ni avec la Fantasy en tant que genre. Je suis même un novice total en la matière.
Cependant, je peux certainement livrer mon ressenti face à cette œuvre qu'on
dit majeure dans la littérature de l'imaginaire. Sans compter que Le
Seigneur des Anneaux -en tant qu'œuvre littéraire et audiovisuelle- jouit
d'une aura importante, et que l'adaptation du Hobbit prend le même
chemin. Personnellement, j'ai du mal à m'enthousiasmer pour ce dernier. Je
perçois, a posteriori, la profondeur d'un univers tentaculaire où chaque
partie semble réellement creusée, ce qui lui donne une consistance certaine.
Pour autant, outre la minuscule parcelle qui est dévoilée là (sans compter une
connaissance a priori de certains éléments de l'œuvre présents notamment
dans les adaptations), la succession de tableaux m'ennuie. Je dois bien avouer
qu'une bonne moitié de ces étapes intermédiaires est oubliée, alors que la
lecture est toute fraîche. Un petit mot sur le style de l'auteur, à mi chemin
entre registre oral et registre écrit, qui m'a surpris dès le départ même si
j'ai fini par m'y habituer.
Enfin, la réflexion que je me
fais à l'issu de cette lecture réside dans la manière dont j'ai découvert
l'œuvre de Tolkien : au cinéma d'abord, dans les livres ensuite. Certes, Bilbo le Hobbit n'est pas encore porté à l'écran. Pour autant,
l'univers visuel de l'œuvre de Peter Jackson demeure lors de ma lecture. Je ne
sais pas s'il la gâche, ou la déforme. Elle est parfois gênante (par rapport au
rôle de l'anneau qui est réduit ici à un jouet bien utile et en aucun cas
nocif) comme elle sert l'ambiance globale par moments (pour se représenter
certaines créatures, forêts, etc.). Quoi qu'il en soit, il faut la prendre en
compte dans mon cas. Au final, je ne regrette pas, ne serait-ce que pour me
rendre compte par moi même. Mais je reste sûr que ce n'est pas la Fantasy qu'il
me faut.
Note : III
Les Murmures.
Lu il y a trente ans au moins. Un bon souvenir.
RépondreSupprimerBilbo, que je trouve sympa, est quand même un ouvrage jeunesse, et orienté très jeune public quand même. Surtout jeunes enfants des années 30. Forcément, ça a pris un coup de vieux méchant ^^
RépondreSupprimerOh, je ne suis pas hostile à la littérature jeunesse (et puis, j'étais prévenu). Mais ça touche surtout l'intrigue. Or, c'est aussi (surtout ?) l'univers global qui me touche qu'à moitié. Ceci dit, il y a quand même de super passages.
RépondreSupprimerJe suis justement en train de le lire à ma fille de huit ans (enfin, pas là juste en ce moment, puisque je l'initie pour la deuxième fois après les Maîtres du temps aux paradoxes temporels avec Retour vers le futur...). L'ampleur épique ici ne vaut pas celle que Tolkien développera quelques années après avec Le Seigneur des Anneaux.
RépondreSupprimerCela reste tout de même une lecture incontournable pour qui s'intéresse à la Fantasy.
A.C.
Moi je l'adore mais je suis absolument pas objective sur le sujet :D.
RépondreSupprimerC'est une très bonne porte d'entrée à l'univers de Tolkien, et c'est marrant de le relire après et de voir toutes les allusions qui se sont glissées ça et là (plus ou moins à l'insu de son plein gré à en croire l'auteur). Je l'ai trouvé plus sympathique en VO ceci dit, car un poil plus "musical".
Je comprends tout à fait ce que tu dis sur l'influence de l'univers visuel de Peter Jackson soit dit en passant. J'adore ce qu'il a fait dans ses films, mais il occulte parfois des aspects de l'oeuvre de Tolkien qui sont très intéressants (et qu'on oublie à cause des films, moi la première ^^).
Je l'ai lu en intégralité à ma fille quand elle avait 8-9 ans (puis je lui ai lu le seigneur des anneaux en entier et on a décidé que désormais elle lirait toute seule, ce qu'elle fait avec un rythme digne de son père...).
RépondreSupprimerC'est par Bilbo que j'ai découvert la Terre du Milieu, que j'ai parcourue en long et en large à l'époque des Jeux de rôles... Cela se passait bien avant Peter Jackson...
Par contre, le silmarillon, du moins dans mon édition J'ai lu, est incompréhensible...