Sherlock Holmes

Le Dr John Watson a été blessé durant la guerre d'Afghanistan. Rentré en Angleterre, il fait la connaissance du détective privé Sherlock Holmes grâce à un ami commun. Ils décident de devenir colocataires chez une logeuse, Mrs Hudson, au 221B Baker Street...

Ce petit résumé est le début de la toute première aventure des deux héros créés en 1887 par Sir Arthur Conan Doyle, Une étude en rouge. Par le biais du narrateur Watson (censé avoir écrit toutes les aventures du célèbre détective londonien), on y découvre un Sherlock Holmes en maître de la déduction. Watson y fait même une liste des qualités intellectuelles et physiques de celui qui deviendra son plus grand ami. L'intrigue de ce court roman (ou bien est-ce une novella ?) nous plonge dans des abymes de mystère que seul Holmes, grâce à un art impressionnant de l'observation de la scène de crime, est capable de dénouer. Dans une maison vide non loin de Londres, un homme est trouvé mort. Est-ce un assassinat ? Sur le mur, une étrange inscription : Rache ! Sherlock Holmes vient de découvrir qu'il s'agit tout simplement d'une histoire de vengeance (en allemand, rache signifie vengeance), alors que les policiers sur la scène de crime cherchaient un lien avec une certaine Rache(l)...

Ce petit résumé est aussi celui du premier épisode d'une série télévisée produite par la B.B.C., Sherlock, apparue sur le petit écran anglais le 25 juillet 2010. Premier épisode qui a pour titre Une étude en rose. Car cette adaptation télévisée, résolument moderne, place tous les personnages créés par Conan Doyle dans le Londres de ce début du XXIème siècle. Et ce titre, sous forme d'hommage, montre que l'adaptation ne peut être que libre. En effet, si le début est identique (en faisant abstraction bien sûr du fait que ça se passe en 2010 et non pas en 1880), le noeud de l'intrigue diverge assez rapidement. Rien que sur la scène de crime, alors que l'un des policiers évoque le fait qu'il puisse s'agir d'une histoire de vengeance (il est tout fier d'annoncer qu'en allemand, Rache signifie vous savez quoi...), Sherlock Holmes le coupe en lui disant, peremptoire, que la victime (une femme, alors qu'il s'agit d'un homme sous la plume de Conan Doyle) s'appelle tout simplement Rachel...

Il est clair que pour les puristes, cette série a de quoi déconcerter. Plus qu'une adaptation, c'est une véritable réécriture d'une oeuvre qui, soit dit en passant, n'a pas pris une ride. Bien sûr, si l'on recherche une adaptation fidèle, il faudra se tourner vers une autre série télévisée (produite celle-ci par Granada entre 1984 et 1994) où l'on pouvait découvrir Sherlock Holmes sous les traits de l'extraordinaire Jeremy Brett. Cependant, si ce Sherlock sort quelque peu du canon holmesien, il n'empêche qu'il s'agit quand même d'une très bonne série servie par de très bons acteurs. Watson est ici interpreté par un Martin Freeman parfait pour le rôle, et qu'on avait pu découvrir grâce à l'adapation cinématographique d'H2G2, et que l'on reverra cet hiver sous les traits du jeune Bilbo, le Hobbit... Sherlock Holmes, quant à lui, est habité par Benedict Cumberbatch (qui, je viens de le découvrir ce soir en préparant cet article, jouera aussi dans le film de Peter Jackson, où il donnera la voix au dragon Smaug). De prime abord, j'ai trouvé l'acteur trop jeune pour le rôle et puis, très rapidement, j'ai été subjugué par son interprétation du célèbre détective.

Voilà, si l'adaptation n'est pas des plus fidèles, la série est prometteuse et se laisse voir avec un plaisir gourmand. Les scénaristes se sont fait un malin plaisir à distiller de petites références qui, si elles peuvent échapper aux néophites, ne leur gâche absolument pas le plaisir.

note : III

A.C. de Haenne

chronique réalisée dans le cadre du défi Adapte-moi si tu peux...


Commentaires

  1. Ah, le Sherlock du XXI. J'adore cette série (j'allais justement en faire un article). La saison 2 est tout bonnement géniale également ! Et pleine d'hommages (le "chapeau" de Sherlock, le chien des Baskervilles, etc.)

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  2. Oui, vraiment une très bonne série, même si la base des romans et nouvelles n'est qu'un prétexte pour prendre des voies différentes. Pour Le Chien des Baskerville, la résolution de l'enigme n'a rien à voir avec l'intrigue originelle. A contrario, ce qui est génial, c'est que les scènaristes mettent des références en formes de clins d'oeil. Comme, par exemple, la lumière clignotante que Watson prend pour du morse et qui se révèle être des appels de phare !
    En ce qui concerne le deerstalker, là encore il s'agit d'un clin d'oeil, mais beaucoup plus à l'idée que l'on se fait du célèbre détective qu'aux écrits de Conan Doyle. En effet, jamais le créateur de Sherlock Holmes ne l'a affublé de la célèbre casquette à rabats. Celle-ci a été popularisée par un acteur qui jouait Holmes dans une pièce de théâtre tirée des aventures de Holmes.
    Sinon, je ne comprends pas trop ce que fait la chaîne France 4 avec la série. Il y a un mois, ils ont rediffusé 3 épisodes de la série, mais à l'envers. Mercredi dernier, après avoir diffusé Le Chien des Baskerville, il remettent un épisode qu'on avait vu la semaine précédente. Las !

    A.C.

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  3. Ouais les rediffusions sont assez confuses pour les novices (en fait il ne faut regarder que la première partie de soirée pour suivre), je passe mon temps à donner des explications à ma famille xD
    Mais j'aime beaucoup cette série, c'est une très belle adaptation avec tout ce que cela implique de réécriture et de références dissimulées ça et là.
    (ah tiens mais j'ai écrit un article sur cette série en plus, pourquoi j'ai pas pensé à la passer pour le challenge xD)

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    1. Je peux te dire que moi, en tombant presque par hasard sur cet épisode, j'y ai pensé tout de suite. Plus qu'à relire en diagonale le roman/novella original, et le tour était joué.
      Je ne sais pas pour toi, mais j'ai trouvé une seule erreur de casting, c'est Moriarty. Pour moi, ce côté trader sûr de lui qui, à ses moments perdus devient psychopathe roi du crime, je n'y crois pas. L'acteur est trop jeune. A contrario, j'avais trouvé l'acteur qui le jouait dans l'adaptation ciné de Ritchie parfait. Il fait très bien les profs de maths propre sur lui qu'on ne remarque même pas, et qui se transforme en méchant absolu. Oui, je l'avais trouvé parfait.

      A.C.

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    2. C'est vrai que le côté psychopathe de Moriarty dans la série est un peu bizarre, mais on s'y fait finalement. De toute façon dans les nouvelles originales, on en sait tellement peu sur lui que la porte est ouverte à toutes les interprétations (j'ai un cousin qui était persuadé que Mycroft et Moriarty étaient la même personne par exemple xD)
      Et je ne sais pas si tu as vu le dernier épisode de la saison 2 donc je n'en dirais pas plus à ce sujet ^^.

      C'est sûr que celui de Guy Ritchie est plus traditionnel en comparaison (ceci dit son interprète est un peu spécialisé dans ce genre de rôle, c'est déjà la 2e fois que je le croise en génie machiavélique du XIXe s. xD)

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    3. Non, ma connaissance de la série s'arrête à ce qu'a bien voulu en diffuser France 4...

      Pour celui de Ritchie, c'est quoi l'autre méchant qu'il joue ?

      A.C.

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    4. Il jouait l'antagoniste de Sally Lockhart dans Shadow in the North (le 2e téléfilm qui adaptait les romans de Pullmann) (oui je sais le genre de truc que tout le monde a vu :D)

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    5. Je ne connais que les romans (toujours pas lus), et je ne savais pas qu'ils en avaient fait une adaptation. Ca vaut quelque chose ?

      A.C.

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    6. C'est une jolie adaptation mais ça n'apporte pas grand chose de plus à la lecture. Je l'ai surtout regardé parce que Matt Smith jouait dedans pour ma part *siffle*.

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  4. Merci Kamash.
    Malheureusement pour moi, pour des raisons techniques, je ne peux accéder à ta page.
    J'espère que les autres apprécieront.

    A.C.

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