Akira, tome 3, de Katsuhiro Otomo
Les enfants mutants du Colonel lui prédisent le réveil prochain d’Akira,
et une nouvelle apocalypse sur Néo-Tokyo. Pour l’empêcher, ils organisent à l’insu
du Colonel l’exécution de Tetsuo, le seul être capable de réveiller l’enfant
légendaire. Avec ses terrifiants pouvoirs qui ne cessent de croître, l’ancien
complice de Kanéda, devenu son pire ennemi, représente maintenant une véritable
menace. Tetsuo comprend qu’il existe des êtres dotés de la même puissance que
lui. Il apprend également l’existence d’Akira, celui qui a causé la destruction
de Tokyo il y a 38 ans. Intrigué à l’idée de rencontrer cet être d’exception, il
s’échappe et se lance à sa recherche. Malgré tous les efforts du Colonel et les
moyens considérables mis en œuvre pour freiner sa progression, Tetsuo parvient
à trouver Akira et le libère de sa prison cryogénique. Alors qu’il s’enfuit avec
l’enfant, une lueur déchire le ciel et s’abat sur eux.
Les choses s’accélèrent avec ce troisième
tome d’Akira. Alors que le premier plantait
le décor d’une belle manière, le second préparait le lancement du déluge qui
allait s’abattre sur Néo-Tokyo. Akira est encore bien sage, même si on ne sait
pas bien ce qu’il se cache derrière ce regard inexpressif. Sans bien savoir ce
qu’il fait (comme souvent), Kanéda le récupère et s’enfuit en compagnie de Kei
pour retrouver une espèce de matrone qui ne s’en laisse pas compter. Ryu
continue ses manœuvres. Le Colonel est de plus en plus isolé au sein du
conseil. Nézu, dont la place dans l’organigramme officiel est aussi claire que
son influence est grande, s’active pour prendre le contrôle de la situation et,
en passant, de tout Néo-Tokyo. Enfin, Lady Miyako joue ses dernières cartes en
envoyant d’autres enfants mutants à l’apparence plus juvénile que ceux du
Colonel. A l’issu d’une course poursuite trépidante, tout ce petit monde se
rejoindra pour assister à la révélation d’une partie du mystère qui entoure
Akira.
Ce troisième tome est frappant
sur deux plans. D’abord, la mise en scène d’Otomo est étonnamment lisible dans
le chao ambiant. La trame est tout sauf linéaire et semble reprendre les
recettes du cinéma. L’image est dynamique, tantôt détaillée et tantôt sobre,
comme si l’auteur nous invitait à tourner les pages au rythme qu’il nous
impose. L’histoire est définitivement lancée et on ne peut pas imaginer s’arrêter
en si bon chemin.
Ensuite, en parlant d’histoire, les
éléments déclencheurs des événements mis en scène rappellent le traumatisme que
les japonais ont connu tout en prenant un contre-pied intéressant. Le
cataclysme qui a détruit Tokyo 38 ans auparavant suggère explicitement une
autre Guerre Mondiale destructrice. La peur viscérale liée au réveil d’Akira
laisse aussi entendre que ce dernier y a joué un rôle, qu’on situe mal tant il apparaît
innocent. Et pourtant…. Or, le principal tournant de ce volume n’est pas
vraiment dans le pouvoir du jeune « garçon » mais bien dans l’attitude
cupide de certains officiels qui se fondent dans le décor.
Alors même que je ne suis pas
arrivé à la moitié de l’œuvre, Akira a
déjà justifié son statut. Et quelque chose me dit que ça ne fait que commencer.
Les Murmures.
Je me régale rien qu'à l'idée de les relire. Dès que je repasse chez mes parents, je les récupère...
RépondreSupprimerAprès Tigger Lili et les Nausicaa, ça fait du bien de lire ses chefs d’œuvres.
Moi, je sais ce qu'il me reste à faire...
RépondreSupprimerLes Trouver !
A.C.