Easy Rider
Quelle image reste il des années 70, de la fin brutale du rêve
américain, sinon les improbables figures de Jack Nicholson, Denis Hopper et
Peter Fonda chevauchant leurs choppers insensés, traversant une Amérique
démystifiée et hostile, à la gueule de bois, entre rêverie psychédélique et
visions de cauchemar, ne rencontrant sur leur chemin que la stupidité, la
violence et l’incompréhension ? Plus qu’un film révolutionnaire (le « Mai
68 » du cinéma américain), Easy Rider est un manifeste pour la Vie et la
Liberté, qui a sauvé toute une génération. Aujourd'hui, le mythe est toujours vivant.
Easy Rider (1969 ; 1h32) film américain réalisé par Denis Hopper avec
Jack Nicholson, Denis Hopper, Peter Fonda…
Années 70, motos, sexe drogue et
rock&roll… il n’en fallait pas plus pour attirer mon attention. Ajoutez à
ce cocktail le génial Jack Nicholson et les non moins fameux Peter Fonda et
Denis Hopper, et vous obtiendrez un film de référence.
Easy Rider est un road movie. Par définition, sa trame est
linéaire et s’agrémente des événements que les protagonistes rencontrent. Wyatt
(Peter Fonda) et Billy (Denis Hopper) parcourent l’Amérique sans autre but précis
que celui d’avaler les grands espaces et de jouir d’une liberté simple et
presqu’autarcique. Or, le rêve américain semble prolongé de manière aussi
artificielle que les paradis qu’ils affectionnent. Les marginaux ne sont plus
accueillis les bras ouverts (si tant est qu’ils l’eussent été un jour). La
première confrontation avec l’ordre établi est plutôt positive dans son
dénouement puisqu’un troisième larron (George Hanson, incarné par un Jack
Nicholson bourgeois bohème) se joint à eux. La suite sera moins glorieuse. Plus
violente et toujours plus toxique, la liberté de penser et de vivre n’est
visiblement pas le leitmotiv de tous.
Au contraire, elle semble condamnée (jalousée ?) par toute une frange de
la population.
S’achevant dans un déluge de
psychotrope, il semble que les protagonistes ont depuis un moment quitté la
réalité. Les dernières scènes du film se passent comme si elles étaient
inéluctables et, dans le même temps, totalement insignifiantes. Aussi le film
laisse-t-il sur un sentiment de malaise. Easy
Rider est indéniablement un grand film, à l’esthétique un peu passée mais
au message terriblement fort, encore aujourd'hui.
Les Murmures.
Vu au cinéma (pas à sa sortie, qu'on s'entende bien), c'est un long-métrage dont je me passais la B.O.F. (excellente) en boucle. Un film incroyablement d'actualité.
RépondreSupprimerA.C.