en attendant dimanche dernier //// Lucas Moreno

Alors, nous y voilà. Nous sommes enfin le dimanche 17 juin 2012, et vous allez avoir la possibilité de passer toute une journée avec Lucas Moreno, l'auteur suisse aux multiples talents : musicien, journaliste, traducteur, podcasteur, etc.

Il nous vient aujourd'hui en tant que novelliste, et nous pourrons  le retrouver très bientôt comme romancier et comme scénariste de bande dessinée. Mais ne brûlons pas les étapes.

La journée d'aujourd'hui se déroulera en trois étapes. Tout d'abord, une chronique de son recueil de nouvelles paru tout récemment aux éditions Hélice Hélas. Ensuite, une petite interview concoctée par mes soins. Enfin, parce que je suis bien sûr de ne pas avoir posé toutes les questions, et que vous avez plein de choses à lui demander, vous aurez la possibilité de le faire. Oui, n'hésitez surtout pas, amis lecteurs de ce blog, à formuler vos interrogations à Lucas Moreno. Faites-le en commentaire de cette nouvelle rubrique et Lucas viendra, dans la mesure du possible, y répondre.


Tout d'abord, la chronique :

Singulier Pluriel

Le recueil de Lucas Moreno est clairement scindé en deux parties bien distincte.s La première partie, qui relève du fantastique, nous plonge dans un présent dérangeant.

"Singulier Pluriel" 

La nouvelle qui donne son titre au recueil ouvre bien évidemment le bal. Et là, le lecteur se prend tout de suite un uppercut en pleine mâchoire, histoire de le laisser groggy pour un bout de temps. 
Ecrite à la première personne du singulier, cette nouvelle nous narre les mesaventures d'un jeune type un peu paumé qui rencontre un couple visiblement libéré. Il se rendra compte un peu tard qu'il ne faut pas toujours se fier aux apparences.
A mon humble avis, il s'agit de la meilleure nouvelle de la partie fantastique. Elle est tout simplement sublime.

"Le meilleur' ville dou monde" 

Même s'il n'avait pas été carrément nommé, on ne pouvait pas ne pas penser à David Lynch en lisant cette nouvelle. Il y a du Twin Peaks dans ce méchant conte macabre dans lequel une petite ville suisse nous est montrée, mais pas obligatoirement sous son meilleur jour.
C'est glauque à souhait, et ça donne des frissons !

"Shacham" 

Ce récit qui flirte très légèrement avec le fantastique se laisse tout à fait lire, et nous montre que l'auteur connait son sujet.
Bien écrit et intriguant.

"Dellamorte Dellamore" 

Karl Delacroix a un problème : sa femme revient d'entre les morts et, régulièrement, il doit l'occire de nouveau afin d'être un peu tranquille. Malheureusement pour lui, son épouse défunte semble avoir un message à lui délivrer. A moins que...
Je dois bien vous avouer ma déception quant à la chute beaucoup trop brutale de cette nouvelle qui partait pourtant bien. Alors qu'on se fait ses films tout le long de la lecture, la résolution qui nous est assénée a de quoi décevoir. Manque peut-être de place pour une vraie fin ?
Dommage, même si tout n'est pas à jeter, loin de là !

"Comme au premier jour" 

Une drôle d'enquète attend l'inspecteur Klaver. Un homme est retrouvé mort, et l'assassin présumé est intérogé par l'officier de police. Tout cela serait d'une banalité affligeante, mais ce serait sans compter sur l'identité de la victime. Ou, du moins, de l'endroit d'où il vient...
Nouvelle au scénario assez malin, qui brouille les pistes de manière subtile, surtout en si peu de pages. On sent que l'auteur a mis là beaucoup de lui-même.


La deuxième partie du recueil nous plonge dans un univers plutôt futuriste.

"L'Autre Moi" 

En juin 2064, à bord d'une station orbitale, une expérience qui doit révolutionner la science est annulée au tout dernier moment. Parallèlement, un gamin qui subit des sévices de la part de son père reçoit l'aide mystèrieuse d'un "Autre Moi" qui paraît habiter son être. Les deux histoires semblent liés, mais est-ce bien le même niveau de réalité ?
Voilà, comme mon petit résumé un peu embrouillé le montre peut-être, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris à cette nouvelle, pourtant écrite de manière remarquable.
A relire je pense...

"Demain les eidolies" 

Le professeur Horace Skaninski reçoit une communication holographique d'un homme qui prétend savoir où se trouve Desmond Torrent, son unique sujet d'étude qui a mystérieusement disparu depuis dix ans. Intrigué, Skaninski demande à en savoir plus. On lui fixe un rendez-vous à la Villa Torrent, transformée depuis quelques temps en musée, à la gloire de l'artiste.
Quand je l'ai lue pour la première fois, dans la célèbre revue (Bifrost, pour ne pas la citer), je me souviens très bien avoir été soufflé par le lyrisme et la sensation de vertige provoqué par cette nouvelle. Presque trois ans plus tard, je me suis réjoui de relire cette histoire. Résultat : une nouvelle baffe !

"Trouver les mots" 

Sur une planète lointaine, un groupe de colons tente, par un travail acharné, de créer des conditions de vie accepatble pour tous. Malheureusement, un petit grain de sable va enrailler la belle mécanique, jusqu'au drame finalement prévisible.
Belle nouvelle sur les relations entre les êtres humains, et sur la fragilité, tant physique que psychologique, de l'individu.

"PV" 

Dans un univers plus qu'étrange, un homme se découvre des pouvoirs étonnants: pour échapper à la solitude, il peut se créer une compagne, pour manger, faire apparaitre de la nourriture, etc. Pourtant, il sent bien que dans ce pseudo-paradis terrestre, quelque chose ne va pas...
Ecrite à la deuxième personne du singulier, cette nouvelle a un je-ne-sais-quoi d'énervant qui en fait une lecture assez pénible. Il faut attendre la toute fin, et la résolution du mystère, pour se dire que, finalement, on n'a pas perdu son temps.

En conclusion, on a là neuf nouvelles assez hétéroclites (même si on reste peu ou prou à chaque fois dans les genres qui nous intéressent) qui sont toutes liées par une écriture splendide, tout en étant d'une sobriété bienvenue. A la fois belle et efficace.
Ce qui est assez formidable aussi avec cet auteur, c'est qu'il parvient à situer toutes ses nouvelles à l'intérieur des frontières de son pays (ou presque), et de verser quand même dans l'universalisme.
S'il fallait juste émettre un léger bémol, ce serait sur le fait qu'aucune de ces nouvelles n'est inédite. Pas de quoi faire un scandale diplomatique avec la communauté helvétique, bien sûr, mais j'aurais bien aimé savoir qu'une ou deux de ces histoires avait été spécialement écrite pour le recueil.
Il faut aussi souligner le magnifique travail d'illustration de Krum !

note : III

Et maintenant, l'interview : 

Lucas Moreno, que les lecteurs fidèles du blog connaissent déjà, puisqu’il avait eu la gentillesse de répondre à quelques-unes de mes questions (c'était par ici), m’a accordé une nouvelle petite interview. Ces jours-ci sort dans toutes les bonnes librairies de France son premier livre, un recueil de neuf nouvelles relevant des genres de l'imaginaire, Singulier Pluriel.

A.C. De Haenne : Lucas, pourrais-tu nous donner les quatre mots qui te qualifieraient le mieux ?
Lucas Moreno : C’est quoi, le salaire mensuel ? ;-)

A.C. : Une façon de voir les choses... Au mois de juin 2012 sort en France ton recueil de nouvelles Singulier Pluriel. À combien d'exemplaires se monte le premier tirage ?

L.M. : 1000 exemplaires.

A.C. : Pas mal du tout ! En Suisse, il est sorti depuis plusieurs semaines à présent, et je sais que tu as déjà fait quelques séances de dédicace. Qu'as-tu ressenti en rencontrant tes premiers futurs lecteurs ?

L.M. : C’était chouette. Tu lâches les textes dans la nature pour la première fois, tu n’as plus le contrôle de rien, et c’est très bien comme ça. J’attends les retours avec impatience, aussi bien de la part de mes lecteurs que des médias.

A.C. : Le recueil comporte neuf nouvelles et est divisé en deux parties. La première est composée d'histoires fantastiques qu'on pourrait croire sorties d'un film de David Lynch (le cinéaste étasunien est carrément cité dans l'une d'elles). Qui sont les autres artistes – ou les oeuvres – qui t'ont inspiré pour la rédaction de tes textes ?

L.M. : Les influences sont là tout le temps, elles forment un fonds de commerce dans lequel tu puises de manière inconsciente à chaque fois que tu te mets devant l’ordi ou que tu réfléchis à une histoire. Quelques noms parmi les dizaines d’auteurs et cinéastes qui m’émeuvent et excitent mon imaginaire : Kubrick, Lynch, Cronenberg, Wim Wenders, Miyazaki, Borges, Jack London, Murakami Ryu, Lansdale, Fante, Robert Charles Wilson, China Miéville…

A.C. : Waow ! Y'a du beau monde ! Sinon, qu'apporte l'émergence du bizarre, de l'étrange dans ton oeuvre littéraire ?

L.M. : Mon « œuvre » est plutôt réduite pour l’instant. ;-) Mais je pense que le fantastique, dans mes nouvelles, c’est un peu la soupape qui saute, la catastrophe qui débarque, la tension trop longtemps contenue pour des personnages prêts à verser dans la violence, l’extrémisme, la toute-puissance, de manière totalement disproportionnée. C’est une façon de dire : voilà ce qui se passe dans la tête des gens à longueur de journée, voilà les frustrations qui les bouffent, sauf que là, dans mes histoires, ça prend des formes concrètes, inquiétantes, ça laisse une empreinte sur le réel. Mais c’est très vague, tout ça : au fond, je pars souvent d’une idée qui me semble intéressante ou surprenante, simplement.

A.C. : Et le résultat est là ! La deuxième partie du livre est plutôt portée SF. Qu'est-ce que toi, Lucas, tu apprécies dans ce genre ?

L.M. : La SF m’a sauvé la mise quand j’étais enfant et ado. Elle m’a permis de plonger dans l’ailleurs, l’altérité, un imaginaire sans limites, bref une réalité plus sympa que celle dans laquelle je baignais au quotidien. Elle m’a ouvert l’esprit et y a laissé une marque indélébile. Plus qu’un genre, c’est un rapport au réel. Tout est contenu dans la formule « Et si… ? », qui implique que tout devient possible, que les barrières tombent, que les antennes sont déployées en permanence et que tu acceptes de pogoter sur le fil du rasoir sans filet de sécurité.

A.C. : « […] et que tu acceptes de pogoter sur le fil du rasoir sans filet de sécurité. » J'adore cette formule ! L'ensemble des nouvelles de ce recueil ont déjà connu au moins une publication sur un support papier. Moi-même, j'avais eu la chance de lire deux d'entre elles dans la prestigieuse revue Bifrost. Pourquoi aucun texte inédit n'apparait-il au sommaire de ce recueil ?

L.M. : La notion de texte inédit est très relative. Une des nouvelles du recueil a été initialement publiée au Québec et n’a quasiment pas été lue en France. D’autres sont parues en Suisse et n’ont pas vraiment atteint l’Hexagone. D’autres encore figuraient au sommaire de revues ou d’anthologies françaises à faible tirage, avec une distribution limitée, même sur le plan national. Aucun jugement de valeur là-dedans, attention : je suis très fier d’avoir publié mes textes chez ces éditeurs-là ! Je voulais juste donner une deuxième vie à mes récits en les publiant chez un éditeur dont les livres seraient disponibles en Suisse, en Belgique et en France (idéalement au Québec, aussi, bien que cela semble poser des problèmes logistiques majeurs). J’ai refusé d’écrire des textes inédits pour éviter de tomber dans une démarche artificielle : les neuf histoires du recueil possèdent une véritable unité de traitement et d’ambiance, des liens thématiques très forts ; elles correspondent à une période bien définie de mon parcours d’auteur, à un réseau d’obsessions que je portais en moi, que j’ai crachées et que je peux maintenant laisser derrière moi. Réalités qui s’entrecroisent, faux-semblants, enchevêtrement malsain des corps et des esprits, cannibalisme énergétique, explosions de violence disproportionnées : j’ai dit ce que j’avais à dire là-dessus, inutile de me répéter.

A.C. : Voilà qui a le mérite d'être clair ! Où en es-tu de ton projet de site qui, si mes renseignements sont exacts, devrait s'appeler lucasmoreno.com ?

L. M. : Il devrait être en ligne dans deux semaines si tout va bien.

A.C. : On suivra donc ça avec attention. Avant de te laisser le traditionnel mot de la fin, pourrais-tu nous parler de tes futurs projets littéraires (une sorte de scoop pour Les Murmures d'A.C. de Haenne) ?

L.M. : Je bosse actuellement sur un roman jeunesse, le premier tome d’une trilogie. Dès que j’aurai fini, j’attaquerai un autre roman, pour adultes celui-là, dont l’action se déroulera dans l’univers de « Le meilleur’ ville dou monde ». Enfin, j’ai une trilogie BD de science-fiction (avec Thomas Guittonneau au dessin) en attente chez des éditeurs.

A.C. : Tu ne manques pas de projets, c'est plutôt rassurant. Et le mot de la fin est pour toi, profites-en...

L.M. : Merci à toi pour l’interview !

(interview réalisée entre le 1er et le 16 juin 2012)

Bon, à présent, amis internautes, c'est à vous de jouer ! 
Si vous le souhaitez, vous pouvez laisser en commentaire toutes les questions (pertinentes, bien sûr !) qui vous passent par la tête :

Commentaires

  1. Voici la première question, de la part de scifictif qui, à son grand dam, ne pouvait pas être là ce dimanche, mais tenait absolument à te poser quelques questions :

    "1. Vient de paraître ton premier recueil de nouvelles, "Singulier pluriel" (félicitation !), qui constitue une quasi-intégrale de ce que tu as publié jusqu'ici. Ne manque qu' "Une question d'équilibre", ton tout premier texte publié, paru en 2006 (dixit la nooSFere). Pourquoi ce texte ne figure-t-il pas au sommaire ? Peux-tu nous dire deux mots à son sujet ?"

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  2. Bonjour Scifictif,

    "Une question d'équilibre" est un texte de jeunesse (ma toute première publication, comme tu le soulignes), et je trouvais qu'il ne soutenait pas la comparaison avec les autres. Il est sympa, sans plus. Cela dit, les procédés narratifs propres à "Singulier Pluriel" (le recueil) y sont déjà présents : structure narrative éclatée, faux-semblants, dénouement inattendu.

    Amicalement,

    Lucas

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  3. Bonjour monsieur Moreno. Tout d'abord, félicitations pour votre recueil ! En découvrant le projet d'Antoine, je me suis précipitée pour lire vos nouvelles dans la revue Bifrost et je n'ai pas été déçue même si je suis une piètre amatrice de SF.J'ai beaucoup aimé "Demain les eidolies" même si le fond m'a semblé trop complexe pour que j'en comprenne toute la force, mais cette puissance, je l'ai trouvée et appréciée dans "PV" qui a été une vraie découverte. J'ai vu que vous avez plusieurs projets en cours en dehors des nouvelles mais c'est sur elles que j'aimerais vous poser une question : quel rapport avez-vous avec ce format ? Depuis quelques temps je m'interroge sur la place des nouvelles dans l'oeuvre des auteurs de SFFF francophone et je trouve dommage que ce format soit souvent occulté par le roman alors que de nombreux auteurs ont écrits de vrais petits chefs-d’œuvre.
    Et merci de bien vouloir vous prêter au jeu des questions-réponses.
    Teo

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  4. Voici la deuxième question de scifictif :

    "2. Quelle rôle as-tu eu dans l'élaboration de ce recueil ? As-tu eu ton mot à dire sur les choix du titre, du sommaire, de l'illustration, de la quatrième de couverture ?"

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  5. Et en complément de la question de scifictif (parce qu'on ne pense pas à tout quand on fait une interview), j'ai une petite question à propos de l'illustrateur de la couverture. Krum a vraiment beaucoup de talent (je suis son travail depuis quelques années à présent). Est-ce toi qui a proposé Krum à l'éditeur, ou est-ce un choix de ce dernier ?

    A.C.

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  6. Bonjour Teo,

    Le genre de la nouvelle occupe une place prépondérante dans mon travail, depuis le début. J'aime ce format : il me permet d'exploiter une idée à fond, en faisant des recherches et en travaillant sur la structure narrative la plus adéquate, sans pour autant m'essouffler sur la longueur. Mais depuis quelque temps, je laisse la forme courte de côté pour m'attaquer à deux projets de roman (un jeunesse, un adulte). En vérité, sans roman, on n'existe pas en tant qu'auteur, et c'est de toute façon un défi intéressant à relever. On me dit souvent que mes textes sont ultra concentrés, que les univers et les trames que je construis appellent des histoires plus longues, et je crois que c'est vrai : je travaille beaucoup sur la back-story, sur le cadre, sur les rebondissements dramaturgiques, et à présent le roman se présente naturellement comme la prochaine étape dans mon parcours.

    La nouvelle a une place de choix dans la SF, aussi bien en francophonie que dans le monde éditorial anglo-saxon, mais les anthologies, les revues et les recueils ont moins de visibilité auprès du public, les textes courts se vendent moins, ce qui explique sans doute que les éditeurs leur préfèrent les romans. C'est dommage (je trouve comme vous que, parfois, de véritables chefs-d'oeuvre sont passés sous silence par la critique, même sur la Toile), mais c'est la réalité du marché.

    Amicalement,

    Lucas

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    Réponses
    1. Merci pour la réponse. J'espère voir bientôt vos publications romanesques dans ce cas.

      Teo.

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  7. Hello à nouveau, Scifictif,

    J'ai eu beaucoup de libertés pour ce recueil. L'éditeur s'est montré flexible. J'ai pu choisir le titre du livre, l'ordre des nouvelles, me prononcer sur la quatrième de couverture, etc.

    Concernant l'illustration, réponse ci-dessous.

    A+

    Lucas

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  8. Question complémentaire d'Antoine :

    A la base, "Singulier Pluriel" devait être un recueil illustré : un dessin par nouvelle. J'ai présenté le concept à Krum et il a tout de suite été emballé. Nous avons proposé l'idée à l'éditeur, qui a dit oui sur le principe mais a marqué dès le début une préférence pour une version ne contenant que du texte. En bossant sur le projet, Krum et moi sommes arrivés à la même conclusion : les nouvelles existaient en amont ; l'exercice d'"habillage graphique" nous a rapidement paru artificiel. Comme l'éditeur avait déjà travaillé avec Krum, dont il adore le travail, c'est lui qui a été retenu pour la couverture. Je précise qu'il a eu carte blanche pour sa conception.

    Lucas

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    Réponses
    1. Merci pour cette réponse aussi complète qu'intéressante !

      A.C.

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    2. Et voici la troisième et dernière question de scifictif (à moins qu'il vienne en poser une lui-même avant la fin de la journée) :

      "3. Concernant les titres de tes nouvelles, te viennent-ils comme une évidence sans presqu'y penser ou sont-ils le résultat d'une délibération serrée avec toi-même ? Sont-ils réfléchis avant, pendant, après la rédaction ? Certains t'ont-ils été suggérés voire imposés par les divers éditeurs ayant initialement publié tes nouvelles ?"

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    3. Les titres viennent après la rédaction, toujours. J'ai d'ailleurs souvent du mal à les trouver. Une fois le texte terminé, j'enclenche une séance de brainstorming entre différentes parties de mon cerveau (gauche, droit, reptilien, etc.) et j'écoute les résultats. Les éditeurs n'ont jamais demandé à modifier mes titres.

      Lucas

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  9. Ah, et à propos de titre, pourquoi avoir pris celui de la première nouvelle pour intituler ton recueil ? (parce que, Singulier Pluriel, pour la nouvelle, c'est évident !)

    A.C.

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    Réponses
    1. Pour deux raisons :

      1. Je trouve que c'est de loin mon meilleur titre de nouvelle.

      2. Il colle bien au projet (identités qui s'entrecroisent, fusion des corps et des esprits, faux-semblants, etc.).

      A+

      Lucas

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  10. Chouette !

    Merci Lucas d'avoir joué le jeu, et Antoine, de l'avoir initié.
    Encore merci Antoine d'avoir transmis mes questions, muant mon absence réelle en présence virtuelle.

    Hâte de mettre la main sur le recueil.
    Je viendrai certainement confronter mon avis au tien ici même Antoine (et pourquoi pas sur "lucasmoreno.com", s'il sera permis d'y laisser des commentaires).

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    Réponses
    1. Merci à toi scifictif ! Ca sera avec plaisir si tu viens confronter ton avis avec le mien.

      Merci à tous les lecteurs qui sont venus (re)découvrir cet auteur de talent qu'est Lucas Moreno !

      Et puis, surtout, merci à Lucas qui a essuyé les platres. Pour une première édition, on a carrément explosé tous les records d'affluence sur le blog (et aussi de commentaires) en moins d'une journée ! Comme tu l'as dit scifictif, merci à lui d'avoir joué le jeu.

      Maintenant, chers lecteurs, vous savez ce qu'il vous reste à faire : lire "Singulier Pluriel" !

      A.C.

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  11. Merci à vous !

    A bientôt pour de nouvelles aventures,

    Lucas

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  12. Je signale pour ceux que ça intéresse que Lucas a enfin sorti son site. Le voici :

    http://lucasmoreno.com/next/

    A.C.

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  13. Merci pour l'info, Antoine, mais petite rectification : c'est lucasmoreno.com (le "next" remonte à l'époque de la version bêta).

    Amicalement.

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  14. Au temps pour moi, Lucas. Merci pour la rectification !

    A.C.

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  15. A signaler la critique du recueil de Lucas Chez le Traqueur Stellaire :

    http://www.traqueur-stellaire.net/2012/09/singulier-pluriel-lucas-moreno/

    A.C.

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  16. Enfin mis la main sur le recueil.
    Ouf !
    Lu les 4 premiers textes.
    Du cousu main.

    Si j'ai d'abord été moins séduit par "Shacham", j'ai trouvé la fin extra et mon goût pour la mise en abyme et le flou entre réalité et fiction m'a fait particulièrement apprécier la référence au Musée d'ethnographie de Neuchâtel - le MEN - sachant sur quel support est initialement parue cette nouvelle.
    Et puis, ceci : "Et voilà que les mots se dissolvent. Ils dévalent les ravines, se mêlent au limon", c'est classe !


    Ressenti très différent du tien sur "Dellamorte Dellamore". Grandement apprécié la fin que je n'ai pas vu venir. Je sentais bien que les choses suivaient un sillon trop bien tracé pour que ça ne dérape pas à un moment donné, malgré tout, je me suis bien fait filouter. Et j'aime ça !
    Et puis j'apprécie particulièrement les chutes qui remettent en question ce qui précède et le font reconsidérer d'un oeil neuf. De ce point de vue, c'est une franche réussite.
    Ma seule réserve sur cette chute c'est qu'elle est trop prolixe et trop explicative à mon goût.


    Sinon, je ne sais pas si tu as remarqué mais dans cette édition de "Le meilleur' ville dou monde", Julius Sheffield est devenu Ethan Scofield. Je me demande pourquoi.

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    1. Ah que je suis heureux que tu sois venu donner ton ressenti sur ce recueil ! Ça fait bien plaisir !

      Non, je n'avais pas remarqué ce changement de patronyme, étant donné que j'ai vraiment lu cette nouvelle seulement dans la version papier. Elle était parue sur le Net en son temps, c'est ça ? Si Lucas repasse par là, peut-être nous donnera-t-il une explication...

      A.C.

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  17. Oui, ici : http://www.culturactif.ch/inedits/moreno.htm (lien pioché en son temps ici même).
    Nouvelle que j'ai trouvée encore meilleure à la relecture.
    Le Manoir Hanté, c'est quelque chose !

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    Réponses
    1. Oui, je l'avais croisé aussi, lu quelques lignes, mais la lecture sur écran étant pour moi assez pénible, j'avais laissé tombé...

      Faudra quand même que Lucas vienne nous donner une explication sur ce petit mystère...

      En tout cas, tu as l'oeil, et il ne rate rien !

      A.C.

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  18. Hello Scifictif et Antoine,

    Cette nouvelle constituera l'épine dorsale du roman sur lequel je travaille en ce moment. Du coup, j'ai revu l'univers, peaufiné le cadre, repensé les personnages, et j'ai longtemps cogité sur un nom mieux adapté à l'homme-montagne : voilà le résultat, conformément à mon imaginaire, mon oreille et sans doute mon inconscient. Sans garantie que cela ne change pas encore, cela dit.

    Amitiés,

    Lucas

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    Réponses
    1. Voilà qui a le mérite d'être éclairant ! Merci beaucoup, Lucas, et j'espère aussi que ta réponse aura l'heur de plaire à scifictif qui, sur ce coup-là, a eu plus de flair que moi.

      Et puis aussi : bonne Saint-Sylvestre !

      A.C.

      Supprimer
  19. Ok, merci pour la précision et les (good)news Lucas.

    Arpenté le versant fantastique du recueil et je suis franchement enchanté du voyage.
    Entre sentiment d'étrangeté, malaise, inquiétude et effroi, ces textes portent, font vibrer une corde, suscitent un troublant écho.


    Soirée spéciale oblige, j'interrompt (à regret) ma lecture avec la satisfaction de clore une année de lecture en beauté et la garantie de débuter la prochaine sur le même registre*.

    * comment je le sais ? Et bien parce que "Demain les eidolies" pardi !

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    Réponses
    1. Forcément !

      Hâte de te revoir pour lire ton ressenti sur le versant science-fictif du recueil de Lucas !

      A.C.

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  20. Ah, "Demain les eidolies"...
    Ni le temps passé ni la relecture n'ont affaibli son impact.
    Toujours la même fascination, la même sidération (et la même fébrilité inquiète).

    Une sorte de lien idéal entre le malaise et l'étrangeté des récits polar/fantastique et le vertige intellectuel des récits sf.
    Du coup, pour ma part, j'aurais plutôt organisé la 2nde partie ainsi :

    1. Demain les eidolies
    2. PV
    3. L'autre Moi
    4. Trouver les mots

    ... Ou à la fin, comme une sorte de bilan en forme d'apothéose.
    Bref, ça n'a pas l'air simple d'établir un sommaire.


    (Re)Bref, pour moi, un excellent recueil avec des textes qui remuent autant les méninges que les tripes et, en point d'orgue, une nouvelle qui trône tout là haut dans mon panthéon perso.
    En un mot : Bis !






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