Star Wars III - La revanche des Sith
A l'issu d'un incroyable combat inter-galactique, les chevaliers jedi Obi-Wan Kenobi et Anakin Skywalker parviennent à sauver le Chancelier Palpatine des griffes du terrible général droïde Grievous. Sous la férule du Chancelier, qui obtient du Sénat de plus en plus de pouvoirs, le jeune jedi plonge de jours en jours vers le côté obscur de la force...
Star Wars, épisode III : la revanche des Sith, film américain (2005, 2h11) réalisé par George Lucas, avec Ewan McGregor, Natalie Portman, Hayden Christensen, Samuel L. Jackson...
Quel gâchis ! Alors qu'il avait créé l'un des plus grands mythes modernes, avec une trilogie de films de SF/Fantasy réalisés avec les moyens du bord, George Lucas a réussi l'exploit de casser son beau jouet. Avec ces trois films "modernes" (épisodes I, II et III), il est parvenu, à l'aide d'une débauche de moyens (10 fois plus d'argent que dans la trilogie primitive), à déconstruire tout ce qui faisait le sel de la saga originale.
Bien sûr, on retrouve dans ce film des batailles spatiales (ben oui, puisque Star Wars est considéré comme le must du Space Opera moderne, alors lachons-nous !) qui, si elles avaient un sens en salles obscures, perdent un peu d'ampleur en DVD.
OK, il y a la musique de Williams qui a beaucoup contribué au succès de la saga. Ah, les petites touches de Marche Impériale quand apparait l'ombre du grand Vador donnent toujours autant de frissons.
Quelques pointes d'humour viennent égayer le récit. Je pense notamment à une toute petite scène, si petite qu'on peut très bien passer à côté : quand un garde droïde donne les sabres laser des deux jedi tout juste faits prisonniers à son maître le terrible Général Grievous, celui-ci ne remercie pas son subordonné (normal, ce sont des robots !), alors que ce dernier se permet un "De rien !" Je sais, c'est bête, mais ça me fait rire. Et les facécies d'un R2-D2 peuvent faire sourire aussi...
Et puis, il y a une scène qui, sans sauver le film (loin de là !) vaut son pesant de cacahuètes : c'est bien sûr lorsque le masque noir est incrusté au casque de Dark Vador. Splendide !
Alors voilà, tout cela ne fait pas un film, bien au contraire !
Car tout le reste relève du grand n'importe quoi : scénario bidon, répliques improbables, raccord de justesse avec la trilogie qui est sensée se passer vingt années plus tard (si j'ai bien compté). Et puis, Lucas réussi l'exploit de rendre le jeu de McGregor ridicule. Bon, le choix de Christensen nous révèlait dèjà toute l'ampleur de l'erreur de casting dès le deuxième épisode. C'était évident qu'il n'allait pas se mettre à bien jouer, avoir du charisme (ce qui est paradoxal quand on joue un guerrier impitoyable tel que Vador).
Et puis, ce qui était bien avec la première trilogie, c'était, entre autres choses, un scénario un peu bancal parfois, certes, mais qui nous réservait quelques bonnes surprises, surtout au niveau des liens de parenté.(je n'en dis pas plus, pour ne pas spoiler, au cas où...) Là, on nous explique tout, ce qui gâche quand même pas mal le plaisir pour les nouvelles générations qui, bénies soit-elles, ne connaissent pas encore la saga Star Wars originelle.
Et ce qui nous manque ici, ce sont des personnages à la Han Solo qui savent apporter un humour totalement décalé, pince-sans-rire. Dans cet épisode, ils se prennent tous tellement au sérieux (à part peut-être les deux scènes citées plus haut, on ne rigole pas beaucoup). Bon, d'accord, c'est le côté obscur, mais quand même...
C'est peu de dire que j'ai été profondément déçu par cet épisode (qui n'est que la continuité de la nullité des deux précédents) qui, au final, ne nous laisse en tête que les traces d'un ennui abyssal.
Bref, un beau gâchis à oublier très vite, avant de retrouver (Ô joie, Ô bonheur, Ô félicité suprême, etc.) les trois prochains.
note : I
J'ai tout de même été très heureux de chroniquer cet épisode pour le défi Summer Star Wars !
A.C. de Haenne
Je suis bien d'accord, il manque cruellement un Han Solo pour l'équilibre de l'histoire (et un bon scénario aussi mais c'est un autre problème). Ceci dit le 3 n'est pas le pire, il y a quelques belles scènes de bataille, et j'aime bien Ewan McGregor qui se glisse peu à peu dans le rôle d'Alec Guinness ^^.
RépondreSupprimerTu devrais jeter un oeil à la novélisation, elle est plus intéressante paradoxalement :D
Je suis bien d'accord, le 3 reste le moins pire de cette trilogie. Mais e, le revoyant, je me rends compte qu'il manque quand même une bonne heure de film pour donner de l'intensité. Et puis un vrai scenario...
RépondreSupprimerPour McGregor, c'est vrai, je me suis fait cette même reflexion à propos de son côté sage à la Alec Guinness... Bon, par contre, les répliques qu'on lui fait dire à propos de son apprenti sont d'une platitude inter-galactique !
A.C.
C'est sûr que ça ne vaut pas ses charabias mystiques des épisodes 4-5-6 :D
SupprimerNon, mais ce n'est pas pour dire que les dialogues des premiers épisodes sont transcendants, simplement que ceux-ci ne sont pas très recherchés. Je ne sais plus exactement ce que dit Obi-Wan Kenobi en découvrant le massacre des Padawan (j'aurais dû lr noter lors de la vision), mais on a l'impression qu'il découvre le potentiel destructif du jeune Skywalker, alors que Yoda émettait des doutes dès le début. Et ceci n'est qu'un exemple pamri cent...
SupprimerA.C.
Ah non mais moi j'adore les dialogues des anciens épisodes (il serait plus exact de dire que j'adore tout des anciens épisodes xD).
SupprimerSur les nouveaux l'erreur a été de remonter trop loin je pense, il y aurait fallu attaquer direct sur la guerre des clones, et faire en sorte que la transfo Anakin / Vador soit plus qu'un simple retournement de veste. Je suis bien d'accord sur le fait qu'ils étaient tous sacrément aveugles au conseil Jedi quand même xD
(bon c'est malin, je suis bonne pour rapatrier mes DVD de chez mon père maintenant...)
C'est malin, d'accord, mais est-ce si grave de devoir revoir la trilogie originelle ? ;-)
SupprimerA.C.
Ah ! qu'il est difficile aujourd'hui de revendiquer avoir voué un culte à George Lucas durant 20 ans, pour une trilogie qui n'était certes pas exempte de défauts, mais qui ouvrait la voie à bien des perspectives et à une véritable spiritualité moderne !
RépondreSupprimerCependant, en leur temps, les ridicules Ewoks, destinés à ratisser le plus large possible vers les plus jeunes, pour rattraper le coup d'un Empire Strikes Back bien trop sombre au goût de son créateur (!), auraient dû nous mettre la puce à l'oreille : déjà, celui-ci n'assumait pas son récit !
Mais le temps a passé, et nous fûmes tous aveuglés par notre attirance pour la Force, le symbolisme du Côté Obscur, d'un jeune héros (un tantinet falot, tout de même) découvrant que son pire ennemi était son père, et finalement amenant la rédemption de celui-ci. Là, on s'était dit que Star Wars n'était en fait non l'histoire de Luke, mais bien celle d'Anakin, un ange déchu dont le dernier acte rachète les fautes...
Que d'excitation, donc, dans l'attente de cette préquelle qui changerait toute l'histoire, qui nous permettrait d'appréhender totalement la spiritualité Jedi, qui transformerait le récit d'un Luke paumé tout du long en parcours douloureux d'Anakin...
Mais qui n'aura fait que révéler un George Lucas perdu dans sa fascination pour les effets spéciaux, dépassé par ce qu'il avait lui-même évoqué, incapable de comprendre et d'assumer les archétypes qu'il avait utilisés.
RépondreSupprimerLa profonde spiritualité des Jedi ? une histoire génétique (super, le symbolisme : un taux sanguin de "midi-chloriens" remplace la capacité infinie de l'Esprit...) La profondeur de la souffrance d'Anakin ? un jeune garçon tête-à-claques surdoué (et créateur, ne l'oublions pas, de l'inénarrable Z6PO !!!!) est séparé de sa môman et sera incapable de grandir malgré un environnement que l'on imaginait favorable pour cela. Là où son statut d'être exceptionnel était essentiel pour nous faire comprendre comment il pouvait basculer (j'avais toute une théorie sur la difficulté qu'il doit y avoir à vivre lorsqu'on a des capacités si étendues qu'elles vous différencient des autres au point qu'on ne les comprend pas), on nous sert un pétage de plombs incompréhensible assorti d'un massacre d'enfants. Là où la disparition de l'Ordre Jedi était pressenti comme une défaite face au Côté Obscur, on nous présente des crétins aveugles (confier un apprenti manifestement dangereux à un Jedi inexpérimenté, quelle profondeur dans la nullité absolue !) englués dans une guerre contre des clones (avec une merveilleuse et évidemment indispensable allusion à la figure de Boba Fett, qui, lui aussi, méritait mieux que cela !)
La première trilogie avait été sauvée par le manque de moyens.
La préquelle nous a pété à la figure.
George Lucas n'est pas un visionnaire, c'est un petit enfant fasciné par ses énormes joujous. Contraint de raccorder le seul film qu'il avait jamais souhaité réaliser à une fin déjà écrite, il a multiplié les stupidités (j'en ai listé déjà une partie, je vais éviter de les citer toutes, mon post est déjà assez long comme cela !, encore que je résiste difficilement à l'évocation d'une Amidala enceinte jusqu'au cou, cavalant comme une chèvre parmi les fumées toxiques d'une planète en fusion..., pour finalement accoucher des jumeaux avant d'expirer derechef, faisant en cela mentir Leia qui avait conservé le souvenir de sa vraie mère si belle et triste).
Et, brutalement, on se souvient des si mignons et incongrus Ewoks du ROTJ...
Il ne reste alors qu'à faire son deuil de la figure créatrice de George Lucas. J'avoue avoir du mal avec les créateurs qui se révèlent juste des cuisiniers et qui n'ont pas même de respect pour leur création.
Pourtant, là encore, le développement de la lamentable série de lamentables romans, assorti de la bénédiction de Lucas, aurait dû nous avertir.
Lucas n'a pas fait référence au Mythe du Héros éternel pour donner une ampleur à son histoire, il a ouvert un livre de cuisine avant de le repousser car il n'y comprenait goutte. Il a pensé que Star Wars ne tenait que par ses décisives innovations techniques, et est passé à côté de la raison essentielle qui rend cette trilogie intéressante encore pour les enfants d'aujourd'hui, malgré le vieillissement évident de cette même technique ; le récit universel est devenu verrue boursouflée.
Berk !
OK, j'ai été longue, mais je vous assure que je me suis bridée ! :)
RépondreSupprimerJe t'assure que tu as eu tort de te brider, tant ton (tes) commentaire(s) est (sont) de qualité. Aussi intéressant qu'éclairant. Merci beaucoup !
RépondreSupprimer"La première trilogie avait été sauvée par le manque de moyens.
La préquelle nous a pété à la figure."
J'adore !
A.C.
Quand même, dans L'attaque des clones, la scène de combat entre Yoda et Christopher Lee (avec tout le background culturel attaché à sa silhouette !)... Qu'est-ce que j'ai pu rire ! Je ne pouvais plus m'arrêter, j'en ai chialé. Longtemps. Si si. C'est à ça qu'on repère les vrais fans. Mais tu as raison. A part ce pur moment d'hilarité incrédule (ah, les rebonds de balle de tennis de Yoda...), un grand sentiment d'amertume. De tristesse. Qui ne m'a pas empêchée de voir, revoir, rerevoir les films et d'acheter les novelisations, les lire, etc. Vraie fan quoi.
RépondreSupprimerAh oui, c'était assez hilarant/navrant (rayer la mention inutile), cette scène de combat assez vaine...
SupprimerFan je suis, mais pas au point de me farcir toutes les novéllisation (quoique je possède celle du premier épisode, enfin, le 4, écrite par Lucas himself !). Faudra que je la lise un jour.
A.C.
Oui, moi aussi, une édition quasi originale en français... Mais moi, je l'ai lue. Na. Un jour, je suis entrée dans une bouquinerie, et il y avait tout une étagère, je dis bien, toute une étagère, de novellisations Star Wars. Et j'ai emporté le tout chez moi. C'est pour dire. Et ce bouquin était dans le tas.
RépondreSupprimerJe reviens pour vous signaler de lire ceci : http://www.nioutaik.fr/index.php/2010/04/24/605-dark-vador-george-lucas-ma-tuer
RépondreSupprimerM'en vais voir de ce pas...
SupprimerA.C.