Interview d'Alexandre Girardot (1/4)

Voici donc la première partie de l'entretien que m'a accordé Alexandre Girardot. Il y parle de lui, de son roman, et aussi de la maison d'édition que lui et des amis sont en train de développer...

A.C. de Haenne : Bonjour Alexandre Girardot. Pourrais-tu, en quelques mots, te présenter aux lecteurs du blog ?
Alexandre Girardot
Alexandre Girardot : Oui. J'ai 45 ans. Je suis ingénieur informatique autodidacte (un hacker disent certains). Je suis devenu ingénieur dans les années 90. J'ai surfé sur la vague du boom internet. Ensuite, je suis tombé malade et j'ai écrit mon premier roman, dont j'ai commencé la conception aux alentours de 98, et que j'ai terminé d'écrire en 2002. En 2003, j'ai déménagé à Bagnères de Bigorre. Cellule dormante de 2003 à 2009, j'ai remis le nez dans le web en 2009...
A.C. : Donc, ce roman dont tu viens de nous parler, c'est Mémoires. De quoi ça parle ?
A.G. : Après la crise de 2040. Toute l’activité humaine est entre les mains d’une seule corporation : MétaTrans® Inc, cette méga corporation ayant racheté toutes les entreprises qui on fait faillite au fur et à mesure de leur chute. Ainsi, pour gérer toute l’activité humaine, il lui faut une grande puissance de calcul. La Loi de Moore prévoyait que dès 2025-2030, il serait impossible d’intégrer plus de composants dans la même surface dans les microprocesseurs. C’est ce qui causa la crise économie mondiale, conjointement avec le pic de production pétrolière, la crise climatique et la montée démographique. D’ailleurs, pour régler ce dernier problème, elle lance la terraformation de Mars dès la fin des années 40. Dans le même temps, une start-up invente un moyen d’utiliser des cerveaux de singes comme des CPU. MétaTrans® Inc la racheta avec ses brevets et créa une filiale : TransEther® Inc, chargée de créer la Necro-Sphère®. La Necro-Sphère® est une gigantesque structure orbitale dont la principale fonction est de conserver en état l’ensemble des cerveaux humains qui la compose et qui y sont interconnectés, un peu comme un microprocesseur multi-cœurs. Chacun s’est vu proposer un contrat de travail post-mortem. En contrepartie, chaque signataire touche une allocation de vie jusqu’à la fin de sa vie. Quand la personne décède, son cerveau est intégré dans la Necro-Sphère®. Ceux qui ne le signent pas sont envoyés sur Mars dans les mines. Stanislas Lamy, refuse de signer.
A.C. : Récemment, tu t'es lancé dans une aventure éditoriale. Long Shu Publishing (LSP) est le nom de ta maison d’édition. Peux-tu nous en dire deux mots ?
A.G. : Étant autoédité lors de la publication de Mémoires en 2009, je me suis trouvé face à un problème : je ne sais pas me vendre. Je suis un auteur, donc je suis nul en promotion. Je sais écrire des histoires, je ne sais pas les vendre. D'autant que ça demande du temps...
J'ai donc vendu très peu de livres en étant autoédité. Je me suis dit : je ne suis pas le seul dans cette situation. Faudrait qu'on se réunisse en tant qu'auteurs, qu'on mette nos ressources en commun et qu'on vendent nos livres par l'entremise d'une société d'édition. D'où l'idée de départ de créer une coopérative d'édition associative. Au cours des mois qui ont suivi, nous nous sommes rendus compte que le statut associatif nous poserait pas mal de problèmes d’ordre comptable et fiscal aussi nous avons opté pour la solution d’une association commerciale d’auto entrepreneurs.
A.C. : Mémoires n'est donc pas un roman publié par LSP ?
A.G. : Absolument pas ! Ce livre est actuellement auto-publié par Les Éditions du Net (LEN). Cependant, il va très bientôt sortir de leur catalogue et être intégré dans le notre.
A.C. : Quel est ton rapport avec LEN ?
A.G. : Jusque-là, un rapport d'auteur auto-publié...
Nous, en tant qu'éditeurs, on ne voulait pas publier uniquement du livre numérique. Il nous fallait donc trouver un partenariat avec un opérateur de print-on-demand sérieux. Comme j'ai de bonnes relations avec les LEN, je me suis tout naturellement tourné vers eux. Ils ont entendu d'une bonne oreille cette demande de partenariat, qui est maintenant finalisé. C'est très avantageux car ça nous permet de monter notre maison d'édition sans avoir de capital.
A.C. : Pour le support papier ?
Dominique Warfa
DominiqueA.G. : Oui. On n'aura pas besoin de trésorerie pour démarrer. Les termes de ce partenariat nous permettent d’exister en tant qu’éditeur à part entière pour les éditions papiers et nous assurerons l’édition et la diffusion des éditions numériques de nos auteurs.
A.C. : J'ai cru comprendre que le projet avait quelque peu changé. Peux-tu nous expliquer LSP ?
A.G. : D'accord. Quand le site de LSP a été mis en ligne en mai 2012, un travail en amont de trois mois avait déjà été réalisé, qui avait abouti à la création d'une structure associative. Au départ, en 2006, j'avais créé avec des amis une association de production artistique, Long Shu Corporation, qu'on a réactivé d'un long sommeil...
En mai dernier donc, Dominique Warfa m'a demandé d'éditer un recueil de nouvelles. Pour les raison que j’ai déjà évoqué plus haut, j'ai changé le statut de LSP pour rendre l'activité professionnelle.
On va être une vraie maison d'édition.
A.C. : Pourrais-tu préciser un peu ton premier projet éditorial ?


A.C. de Haenne

Commentaires

  1. Antoine se plaint, à juste titre, de l’absence de commentaires concernant cette interview d’Alexandre. Je m’en vais m’y coller en nuançant quelque peu les propos de mon éditeur bien-aimé, que son l’enthousiasme mène parfois à quelques simplifications. Mes remarques ne sont pas des corrections par rapport à ce qu’il a dit, mais plutôt des précisions.

    1/ Lui et moi, on a commencé à discuter suite à quelques interrogations concernant le sort des textes courts parus au sommaire de revues spécialisées ou d’anthologies peu (ou plus généralement pas) rééditées. Après épuisement des supports, ces nouvelles plongent dès lors au cœur de limbes éditoriaux, elles deviennent invisibles – et il n’y a guère que les lecteurs assidus à la recherche en bouquinerie qui puissent encore les extraire de temps en temps de ce véritable trou noir. L’auteur qui a de la chance se voit parfois proposer, par un spécialiste de la confection de recueils, un projet à soumettre à l’un ou l’autre éditeur. S’il est doté de suffisamment de gniaque, il le monte lui-même, ce recueil de ses textes disparus, et jour au porte à porte éditorial.

    Alexandre et moi, nous avons donc discuté de cette situation, des variantes que l’on pouvait lui apporter grâce à l’essor de l’eBook, et puisqu’il montait sa propre maison, je lui ai proposé de lire mes textes.

    Il a considéré que ce n’était dans l’ensemble pas trop mauvais (et d’autres lecteurs de Long Shu avec lui) – ce qui engage sa seule responsabilité critique (je suis très mauvais juge de ma propre écriture). Bref, l’idée de construire un recueil et de le décliner de plusieurs manières est née ainsi…

    2/ … suite en commentaire de la partie 2/4 de l’interview, héhé…

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    1. Alors, d'abord, je ne me suis pas plaint, hein... :-)

      Mais c'est vrai que c'est quand même beaucoup plus sympa quand il y a des retours ! Surtout quand c'est Dominique Warfa qui s'épanche ainsi !

      Et puis, sympa de mettre des cliffhanger aux commentaires !

      A.C.

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  2. C'est vrai, Dominique a tout à fait raison. J'avoue avoir eu quelques difficultés à synthétiser la genèse de ce recueil de nouvelles en étant le plus concis possible. Du coup, des imprécisions se sont glissées dans mes propos.

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    1. Rassure-toi : j'ai bien dit que je précisais et ne critiquais rien !

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    2. Et je confirme : Alex était très ému lors du déroulement de l'interview (surtout au début). Pas facile de synthétiser sa pensée dans cet état...

      A.C.

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