L'interview d'Alexandre Girardot (3/4)

Alors voilà, nous en somme déjà à l'avant-dernière partie de cette passionnante interview :


A.C. de Haenne : Je crois savoir d'ailleurs que le roman de Flamarrion est déjà disponible sur le site de LSP.


Alexandre Girardot : Oui. Uniquement en format numérique. C'était à titre d'essai, pour avoir des retours. Savoir si la lecture est confortable. Une sorte de test grandeur réelle, histoire de se dire que c'est officiel, qu'on va le faire...
A.C. : Combien de téléchargement à ce jour (30 novembre 2012) ?
A.G. : Environ 40. Mais on ne communique pas dessus, alors...
A.C. : Les retours sont positifs ?
A.G. : Oui, dans l'ensemble. Des lecteurs sur tablette et liseuse ont trouvé la navigation fluide, agréable, que la table des matières était bien faite... Après, j'ai eu un retour d'un lecteur pas très content au niveau de la technique... Ce qui m'a fait réaliser que l’édition numérique ne s'improvise pas. J’ai revu ma copie à de nombreuses reprises ces derniers mois pour produire un ePub maison.
A.C. : Donc, format ePub et PDF ?
A.G. : Voilà...
A.C. : Sans DRM (Digital Rights Management) ?
A.G. : Sans DRM ! Bien sûr ! Nous sommes contre cette histoire de DRM. Le livre papier se passe de main en main. L'échange culturel fait la richesse du livre, et on veut que cet échange perdure dans le numérique.
A.C. : D'autant que les livres numériques sont gratuits, c'est ça ?
A.G. : Hum... Non ! Le Camille Flamarrion était gratuit quand il était en version beta. Nous avons fixé leur prix à 1,99€ pour la version numérique (le prix de la version papier variera en fonction du nombre de pages de chaque volume). Il y a douze volumes dans la collection. Il y a entre un et trois jours de travail par livre. Il faut que les gens permettent à LSP d'amortir ce coût de fabrication. C'est normal. On veut quand même que ce soit diffusé au prix le plus bas. Pareil pour la version papier : on ne fera quasiment pas de bénéfices dessus. Et puis LSP a besoin de se constituer un fond de roulement pour assurer la promotion de ses auteurs, les services presse, les exemplaires signatures, les exemplaires auteurs, etc. Tout cela à un coût également.
A.C. : Il y a-t-il d'autres projets assimilés ?
A.G. : Là on fait « Origines du Futur », et il y aura bientôt, quand on trouvera le temps, l'énergie et les ressources humaines, une collection qui regroupera l'origine du Fantastique, de la Fantasy... Entre nous, on a appelé cela « Origines de la Terreur » et « Origines du Rêve », mais ça peut changer. Peut-être aussi « Origines du Polar », on verra...
En tout cas, on veut montrer que le Mauvais Genre est un genre populaire, et ce n'est pas parce que c'est un genre populaire, que ce n'est pas de la littérature. Il y a une longue histoire derrière, une longue histoire dans le livre populaire...
A.C. : Justement, quelle est ta vision du métier d'éditeur compte tenu des changements actuels dans le monde du livre ?
A.G. : Ah, oui... Il faut revenir un peu sur Long Shu Publishing et sur son fonctionnement. Pas mal de choses entrent en ligne de compte. Actuellement, un éditeur produit des livres papier (la plupart du temps), qu'il reproduit sous forme numérique de façon homothétique. Avec quelques améliorations : recherche plein texte, table des matières interactive, note en bas de page interactive, etc. C'est bien, mais l'outil de lecture permet une interactivité beaucoup plus importante. Finalement, l'éditeur, pour ce qui est du livre numérique, va s'acheminer vers une activité proche du studio de création multimédia. L'auteur va changer de statut. L'éditeur et l'auteur vont travailler ensemble pour créer de nouvelles narrations. Une mutation devra s'opérer, et les plus gros ne sont peut-être pas les mieux placés car ils vont manquer de souplesse. En plus, il faut une vision claire au niveau technologique, économique, et de ce qui va plaire, ou pas...
Bref, il faut qu'un éditeur ait une vision très large, à 360° de tout ce qui va lui permettre de réunir des équipes dans divers domaines pour créer un objet à un instant t.
C'est ça aussi, le rôle de l'éditeur.
A.C. : Des auteurs peuvent-ils d'ores et déjà envoyer des manuscrits à LSP ?

Commentaires

  1. OMG ! enfin, l'édition numérique de bouquins libres de droits déjà disponibles, je suis bouleversée de bonheur

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