The End. Jim Morrison, par Romain Rennard.
Je pense que le grand afflux d’énergie créatrice qui s’est produit à la
fin des années 60 a été difficile à gérer, surtout pour les artistes les plus
sensibles, peut-être ne pouvaient ils se satisfaire que des sommets. Quand la
réalité cesse de correspondre à leurs idéaux, ils traversent une phase de
dépression. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle on meurt. Accident,
suicide, meurtre… Il y a beaucoup de manières de mourir…
Jim Morrison… Pour un bon nombre
d’amateurs de musique, rock ou blues voire autre, de poésie, de subversion, de
belle gueule aussi, est un nom qui a une aura particulière. Aussi, quand j’ai
eu l’occasion de lire cette BD retraçant la carrière, mais surtout la fin, de
Morrison, il est devenu évident que c’était l’occasion parfaite pour ressortir
de mes méandres.
La BD est courte (une quarantaine
de pages) et se concentre essentiellement sur la relation de Pam et de Morrison.
Enfin, relation… si tant est que l’âme des Doors
était encore capable d’en entretenir une. Même par rapport aux autres membres
du groupe, J.M. semble ailleurs, « Higher »
comme certains disent. Oh, ce n’est pas tant la création qui bloque ; bien
plus le genre de création qu’on (entendons autant le system que le groupe qui s’engage
dans cette voie pourtant rejetée par Morrison) attend de lui. Comme cette
saillie « Oh, on ne veut pas ennuyer les gens avec de la poésie ? »
suite à la décision du groupe d’amputer « Celebration of Lizard »,
morceau ambitieux bien plus proche d’un poème mis en musique que d’une chanson
rock standard. Or, c’est bien vers le premier que Morrison souhaite se
consacrer ; or, c’est bien dans le second que le groupe se projette en
vendant notamment les droits de leur tube « Light my fire » à une
compagnie automobile.
L’autre pan de la BD concerne sa
lente agonie autant morale que physique. Ici, Romain Rennard semble s’appuyer
sur la biographie de Stephen Davis en ce qui concerne la mort de l’artiste. Celle-ci
prend la position d’une mort suite à ce qui ressemble à une hémorragie interne
provoquée par une consommation intense de drogues.
Un dernier mot pour souligner la
beauté graphique de l’ensemble ainsi que les larges citations de textes des Doors ou de diatribes restées célèbres (« Je
bois pour pouvoir parler aux cons. Et je m’inclus », par exemple).
Cependant, on peut aussi regretter un trop grand focus sur Morrison et ses
addictions au détriment de l’effet de celles-ci sur son écriture, sur la
manière dont elles peuvent être transcrites dans son œuvre. Par ailleurs, l’auteur
aborde, bien sûr, le Morrison poète mais ne met que très peu en lumière ce
versant de sa carrière.
III
Les Murmures.
Welcome back, Les Murmures !
RépondreSupprimerEt pour un retour, c'est un sacré retour : Jim Morrison !
Très bon article qui donne vraiment envie de se plonger dans cette BD que je ne connaissais pas du tout !
A.C.
Jamais pu blairer les Doors & Morrison mais content de pouvoir lire Les Murmures à nouveau (j'ai cru qu'il était tombé dans une faille spacio-temporelle particulièrement possessive).
RépondreSupprimerQuoi ??????? Tu n'aimes pas les Doors ?
Supprimer...
...
...
A.C.
Finalement, ça existe les gens qui n'aiment pas les Doors. J'en profite pour préciser qu'il s'agit plutôt d'une BD sur un poète maudis qui se trouve être le leader des Doors que sur le groupe en lui même. On peut très bien en profiter sans connaitre/apprécier l'oeuvre musicale.
Supprimer(Merci pour le commentaire :) )