Le Dernier Loup-Garou, de Glen Duncan

Lorsque son meilleur (et seul) ami Harley lui annonce qu'il est devenu le dernier Loup-Garou au monde, Jake Marlowe se met à déprimer. Il sait à présent que les membres de l'OMPPO (l'Organisation Mondiale pour la Prédation des Phénomènes Occultes) sont sur sa trace, prêts à lui envoyer une balle en argent dans le corps. Cependant, la Chasse n'est pas la seule à s'intéresser à lui : une mystérieuse Française fortunée, Jacqueline Delon, le retrouve afin de lui faire une bien étrange proposition...

Les loups-garous au cinéma, on connait. Depuis les grands classiques d'Universal (The Wolf Man, 1941), ils émaillent nos écrans (grands et petits) à intervalles réguliers. A l'instar du clip de Thriller (1982), ou du long-métrage de John Landis, Le Loup-Garou de Londres (1981), ce qui marque profondément le spectateur, c'est la transformation de l'être humain en monstre sanguinaire. C'est impressionnant, mais on reste un peu sur notre faim car on ne peut entrer dans la tête du loup-garou. Avec Le Dernier Loup-Garou, Glen Duncan comble cette frustration en nous proposant un roman à la première personne. Et c'est peu de dire que la psychologie de Jacob Marlowe est riche. Avec un peu plus de deux cent ans d'existence, Jake a su se forger un caractère bien trempé. Malheureusement, après deux siècles de Malédiction qui l'oblige, tous les mois à la pleine lune, à manger des gens, le coeur n'y est plus. A moins qu'une rencontre ne change le cours de sa vie...

Voici donc le huitième roman (sur dix) de Glen Duncan, l'auteur britannique à qui l'on doit Moi, Lucifer (Denoël, Lunes d'encres), seul titre déjà publié par chez nous. Pour moi, Le Dernier Loup-Garou est à la fois une découverte et une révélation. En un seul roman d'un peu moins de 360 pages, Duncan nous expose toute l'étendue de son talent : style magnifique qui magnifie une histoire qui pourrait paraître bien banale chez bon nombre de ses collègues écrivains, facilité déconcertante à tenir son lecteur en haleine, virtuosité des description des scènes érotiques et de tueries, etc. Sans s'en rendre compte, on se fait balader, avalant les pages avec une facilité déconcertante jusqu'à une apothéose magnifique (avec une petite pirouette scénaristique dont je ne dirais rien). Pourtant, l'écriture de Duncan est souvent exigeante, et le propos bien loin de la bluette bit-litesque...

Bref, un roman éminemment recommandable qui marque durablement le lecteur. Pour la collection Lunes d'encre, l'année 2012 se terminait superbement (l'intégrale Omale, de Laurent Genefort). C'est peu de dire que 2013 commence sur les chapeaux de roues ! 

note : IV

A.C. de Haenne

Commentaires

  1. Je vais commander Omale d'ici peu de temps après avoir lu ton billet, je rajoute celui-ci aussi.

    Déjà la couverture me mettait l'eau à la bouche, le quatrième de couverture se chargeait de mettre en émoi mes papilles, mais ta critique déchaîne mon appétit!

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    1. Ah bien, il ne me reste qu'une chose à te dire : Bon Appétit !

      A.C.

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    2. Merci!

      Du coup ce midi, j'ai mangé un bon morceau de boeuf, histoire de patienter avant d'avoir quelques victimes de papier à me mettre sous la dent.

      Juste avant, jai commandé Omale et le Loup-Garou. C'est ma folie de début d'année... la pleine lune ne doit pas être loin. Cela a fait mal à mon portefeuille ; lol.

      merci

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    3. Avec ces deux-là, tu ne risques pas l'indigestion, tu peux me croire !

      Et pour la pleine lune, non, je ne crois pas que ce soit tout de suite (on est plutôt en lune noire, en ce moment) ; mais elle arrive... Hoooouuu !

      A.C.

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  2. Réponses
    1. Vas-y, fais-toi plaisir ! Je pense que tu ne le regretteras pas...

      A.C.

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  3. Si à priori cela ne m'attirait que très moyennement, j'avoue que là tu vas finir par m'attirer sur ce livre. ;-)

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    1. J'avoue qu'un livre sur les Loups-Garous ne m'attirait pas des masses, même en LdE. Et puis, quand Gilles Dumay le proposait sur son blog, je me suis dit que ce pourrait être pas mal d'essayer... Franchement, je ne regrette pas ! Et là, je pense que ma chronique ne reflète qu'une partie de tous le plaisir que j'ai pris à la lecture de ce bouquin. Seulement, je ne voulais pas trop en dire, histoire de ne pas déflorer l'histoire. Là, j'ai découvert un auteur à suivre.

      A.C.

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  4. Ce sera ma prochaine lecture ! Je le sens bien ce bouquin, même si au départ je ne suis pas super fan des loups-garous... ;)

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    1. Comme dit plus haut, moi non plus. Mais ce roman a quelque chose de plus...

      A.C.

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