Le Hobbit, Un Voyage Inattendu

Aujourd'hui encore, nous vous proposons une critique commune :

Alors qu'il aspire à une vie tranquille, Bilbon Sacquet reçoit la visite d'un drôle de personnage, Gandalf le Gris, qui lui parle d'aventures et de lointain, lui proposant même d'en vivre une pour de vrai. Refusant tout net, Bilbon préfère l'intimité de son trou de Hobbit, où il pense être définitivement débarrassé des opportuns. Malheureusement pour lui, le soir même ce sont treize Nains qui débarquent chez lui, dévalisant son garde-manger. A la fin du repas gargantuesque, les Nains proposent au jeune Hobbit de devenir leur cambrioleur pour une quête aux mille dangers...

Le Hobbit, Un Voyage Inattendu (2012, 2h45), film anglo-américano-néo-zélandais de Peter Jackson avec Martin Freeman, Ian McKellen, Ian Holm, Richard Armitage, Andy Serkis...


Lors de ma chronique sur Bilbo, le roman, j’avais tenu à souligner un élément important pour comprendre mon expérience de lecteur : la découverte de l’œuvre de Tolkien par le cinéma. Ce biais avait servi d’étalon lors de ma lecture. Lorsque certains passages m’ennuyaient, je m’orientais sur une démarche plus esthétique que narrative, profitant des tableaux décrits, et c’étaient ceux de Peter Jackson que je voyais. Aussi, ma méconnaissance de l’œuvre de Tolkien (si ce n’est Bilbo) et une certaine familiarité avec celle de Jackson m’ont tout de suite plongé dans cette adaptation dudit Hobbit. Adaptation attendue s’il en est, mi pressée mi méfiante. Trois films pour Bilbo ? Etrange, quand même… on ne peut pas dire que le roman brille pour la ramification de ses trames et il est quand même très linéaire. Bien sûr, quelques quêtes non décrites jouent dans sa bonne tenue. Mais, trois films… Enfin bref, commençons par ce premier.

Bilbo – en passant brillamment incarné par Martin Freeman – vit sa petite vie de Hobbit. Il fume, il se régale, il prépare quelque festivité, il écrit. Une vie bien tranquille et routinière comme les affectionnent les anglais… euh, pardon, c’est le détachement très british de M.F. qui fait fourcher ma langue. Je disais donc, une vie toute désignée pour un hobbit « moyen » (si j’osais). Alors, forcément, quand une horde de Nains débarque dans son petit trou, ça lui fait tout drôle au brave Bilbo… C’est, qu’en plus, ils boivent et mangent comme… comme des Nains. Assez vite (trop vite ?) expédiée, Bilbo se voit proposé un contrat, un vrai, et une aventure. Bilbo hésite, bien sûr, mais s’engage quand même. On apprend la raison de cet engagement un peu plus tard (une heure et demi plus tard quoi…) et bien sûr tout le monde est touché. Après maintes péripéties toutes plus dangereuses les unes que les autres, ils approchent… du tiers du roman. En effet, la trame de Bilbo – le roman - semble parfois plus un prétexte qu’autre chose et, semble-t-il, Peter Jackson fait autant une adaptation d’autres contes de Tolkien que du Hobbit à proprement parler. A la rigueur, c’est plutôt bien foutu et on trouve une excuse aux trois films qui ne soit pas uniquement mercantile…

Alors, qu’en dire au final ? Bilbo est une jolie introduction. Peter Jackson maîtrise son sujet autant que l’univers, même si parfois certains choix graphiques me semblent un peu datés (reprendre l’esthétisme de sa trilogie était sans doute un pré requis, mais elle n’est plus de la première jeunesse non plus). Bilbo est un film long, et lent… et c’est plus pénible quand même. Alors, oui, il est à l’image du roman, linéaire. Je dirais même que les nombreuses scènes de bataille là pour attirer le badaud aident aussi à le réveiller par moments.
Par ailleurs, j’étais personnellement curieux sur deux points. Premièrement, la fameuse scène des énigmes avec Golum ainsi que celle des Trolls. Deuxièmement, comment faire pour intégrer de manière cohérente et digeste ? En ce qui concerne la scène des énigmes, j’en sors plutôt satisfait. Le travail d’Andy Serkis comme Gollum est encore une fois convaincant ; celle des Trolls me laisse largement sur ma faim. J’avais comme souvenir quelque chose de beaucoup plus « fun ». Enfin, la question des Nains est en fait une fausse inquiétude. De toute façon, trois fois sur quatre ils ne correspondent que partiellement à l’archétype du Nain que j’ai en tête. On dirait plutôt des Hobbits baraqués. Cela fait une joyeuse troupe plutôt homogène. Et j’ai envie de dire que c’est bien comme ça. Et, de toute manière, comme dans le livre on ne souvient que de trois sur quatre… ça tombe bien.

Pour conclure, je suis presque content que ce soit une trilogie, ne serait-ce que pour voir où Jackson va nous mener, et aussi pour voir jusqu’à quel point il va réussir à maintenir tout ça dans un ensemble cohérent sans tomber dans la trilogie « artificielle ». Mais si je m’en tiens à ce film, j’ai passé un bon moment… ce n’est pas mal, mais bon…


note : II


Les Murmures

Voici bien un film que j'attendais depuis longtemps ! Pour le présenter aux gens qui ne le connaissaient pas bien, ou même pas du tout - hé oui, il y en a encore ! -, j'avais une formule en forme de boutade : "C'est un film que j'attendais depuis trente ans, et dont je connaissais la date de sortie depuis un an !"

Mais alors, qu'en est-il exactement ? 

Tout d'abord, ça fait un bien fou de retrouver la Terre du Milieu telle que Jackson nous la proposait voici une dizaine d'années déjà. On retrouve le même émerveillement que l'on rencontrait dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Et l'on retrouve aussi pas mal d'acteurs, dont certains juste pour de petits clins d'oeil... Ensuite, on a toujours ce soucis des détails au niveau des décors, des costumes, des accessoires, etc. Rien n'est laissé au hasard ! Et puis, comme dans le SdA, la musique est sublime (c'est toujours Howard Shore à la manœuvre). Au niveau casting, là encore on approche de la perfection. Mention spéciale à Martin Freeman qui incarne un Bilbon jeune absolument délicieux, même si un peu moins pataud tout de même que le héros inventé par Tolkien en 1937. Et comme pour le Seigneur des Anneaux, le scénario de ce premier opus (d'une incompréhensible trilogie, mais passons) est à la fois parfaitement fidèle au roman tout en se permettant des petites libertés ici ou là, notamment pour renforcer cette première partie qui, sinon, s'avérerait un peu "molle".

Voilà, vous aurez compris que j'ai plutôt bien apprécié cette première partie de The Hobbit. A un détail près. En effet, cette constante comparaison au Seigneur des Anneaux (jusqu'à la musique qui en reprend, parfois, quelques notes) est assez énervante. Pourquoi faire une trilogie là où deux films auraient suffi, sinon pour entrer dans les traces du SdA !

Ce petit bémol mis à part, ce film reste tout à fait recommandable. Pour peu bien sûr que vous ne soyez pas allergiques aux grands pieds poilus...

note : III

A.C. de Haenne

P.S. : juste un petit ajout. Oui, cette émission très intéressante où l'on parle surtout du côté technique du film de Peter Jackson. Le podcast doit pouvoir se trouver en suivant ce lien...

Commentaires

  1. Moi aussi je me demande pourquoi ils ont tant voulu faire trois films pour un si petit livre... enfin c'est la loi du commerce j'imagine, on va se contenter de faire avec, de se caler au fond de son siège et d'apprécier le voyage !
    (soit dit en passant c'est marrant parce que quand je l'ai vu y'a un mois, je me suis dit que j'irais pas le voir 2 fois au ciné, et à lire vos avis ça réveille des envies d'y retourner quand même xD)

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    1. J'y suis retourné pour y emmener ma fille, et une copine à elle, et c'était bien. Mais tout juste. Et j'ai ma dose de TdM pour un an, c'est bon. Et la deuxième fois, je me suis dit que les Nains, c'est drôlement difficile à tuer ! Voire, impossible...

      A.C.

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  2. Même interrogations que toi avant de voir le film. En revanche, j(ai eu une approche de Tolkien inverse à la tienne : d'abord les romans ensuite les films.

    Le fait que ce soit une trilogie me gêne quand même, car je n'arrive pas à me sortir de la tête qu'ils cherchent surtout à bénéficier au max de "la poule aux oeufs d'or". Rien dans le roman justifie la trilogie (déjà deux?....).

    Les clins d'oeil et les accents du SDA ont faillit m'agacer, c'était juste... En revanche, le gobelin albinos, je ne m'en souviens pas du tout dans le livre !

    Mais, globalement satisfaite quand même. Très bon divertissement.

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    1. Non, non, j'ai bien lu le roman avant de voir le film. Je l'ai même lu en 1982 (ou à peu près), c'est dire que j'avais pris de l'avance sur ce film.

      En ce qui concerne l'albinos (ce n'est pas plutôt un Orque ?), tu as raison, il n’apparaît pas dans "The Hobbit". En revanche, je crois qu'il a été inventé par Tolkien. Malheureusement, je ne connais pas assez l'univers de la Terre du Milieu pour t'en dire plus...

      A.C.

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    2. Nan, c'est moi qui ai connu les films d'abord :) Et ouais, ça "gâche" (plutôt oriente) ma lecture des choses !

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    3. En l’occurrence, tu as vu l'adaptation du SdA en tout premier, mais tu as lu "The Hobbit" avant de voir le film... C'est bien ça ?

      A.C.

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    4. Exactement ! Donc quand j'ai lu le Hobbit, j'avais l'esthétique des films du SdA en tête. Mon imaginaire de Tolkien s'est forgé à partir de la vision que jackson en a.

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    5. Cela sera d'ailleurs très dur de faire dans les prochaines années, voire décennies, un nouveau film dans l'univers Tolkien en-dehors de cette vision jacksonienne !

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    6. Tout à fait d'accord ! Il a fixé dans le marbre une certaine esthétique. Certains détestent, moi j'adore ! Personnellement, en dehors du SdA et de celui-ci, je n'ai jamais pu entrer dans aucun autre livre de Tolkien, mais il parait que le reste de l'oeuvre est difficilement adaptable au cinéma.

      A.C.

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