Bifrost n°68 : Ian McDonald
Après nous avoir parlé d'un petit jeune qui débute dans le métier (Bifrost n°67), c'était au tour de l'écrivain britannique Ian McDonald de se voir consacrer tout un numéro de Bifrost, le numéro 68 en l’occurrence. Bien qu’œuvrant depuis un peu plus de vingt ans maintenant dans les genres SFFF (bon, plus SF que Fantasy, mais quand même), Ian McDonald demeure tout de même un inconnu, à part bien sûr pour les spécialistes du genre. Pour ma part, je dois vous confesser n'avoir lu qu'un seul titre de l'auteur qui, en dédicace, s'avère aussi sympathique que réservé.
Après l'habituel éditorial d'Olivier Girard de Claude Ecken (merci scifictif !) qui rend ici un vibrant hommage à l'écrivain français trop tôt disparu, Roland C. Wagner, la revue nous offre deux nouvelles qui m'ont beaucoup plu. Toutes les deux relèvent de la SF, mais de façon totalement différente. Pluies sombres est un court texte de SF pas facile à cataloguer, signé Thierry Di Rollo. C'est sombre, percutant et ciselé. Ça parle de vieillesse, de clones et de marabout (l'oiseau charognard d'Afrique). Et c'est surtout totalement inclassable. Bref, c'est du Thierry Di Rollo. Avec La Petite déesse, Ian McDonald signe une longue nouvelle d'une cinquantaine de pages qui s'inscrit dans l'univers que l'auteur britannique a développé dans son roman paru dans la collection Lunes d'encre, Le Fleuve des dieux. Dans un futur proche, au Népal, une petit fille est choisie parce qu'elle est l'incarnation terrestre d'une déesse. Et elle gardera ce statut tant qu'elle n'aura pas versé le moindre sang. Magnifiquement écrit, ce texte nous plonge dans le quotidien surprotégé de cette enfant pas comme les autres qui, une fois retournée à l'état de simple mortelle, sera livrée à elle-même... Époustouflant. A signaler que cette nouvelle sera au sommaire d'un recueil qui paraîtra fin 2013, toujours chez Denoël dans la magnifique collection Lunes d'encre, Cyberabad Days. (à signaler que La Petite déesse vient tout juste de recevoir le G.P.I., catégorie nouvelle étrangère (source : forum Bélial'))
Ensuite, le traditionnel cahier critique de quarante pages englobe un panel assez large de lectures relevant toutes plus ou moins des littératures dites de l'Imaginaire. Toujours aussi intéressant. A part peut-être une chronique un peu vacharde dont on se demande quand même si elle ne relève pas du règlement de comptes et ce qu'elle fait dans les pages de cette revue qui se veut (et qu'il l'est, sous plein d'aspects) de référence. Un peu dommage quand même.
La nouvelle rubrique, Paroles de libraire, nous parle cette fois-ci d'Omerveille et de son tenancier, Frédéric Fromenty. Dans l'interview menée par Hervé Le Roux, Frédéric nous parlait, entre autres choses, des 15.000 références de sa boutique ; elle en compte 19.600 aujourd'hui ! N'hésitez pas à y faire un petit tour...
Ensuite s'ouvre le dossier "McDonald" de près de cinquante pages. Dans l'interview menée ici par Thomas Day, l'auteur Irlandais reste fidèle à lui-même : il semble s'excuser d'être le centre d’intérêt. On apprend tout de même beaucoup de cet écrivain qui a commencé sa carrière avec une histoire de western martien : Desolation Road... Rien que pour Le Fleuve des dieux, on a droit à un article de quatre pages de Patrice Lajoye. Ensuite, le reste de l'équipe de Bifrost sort sa plume pour nous critiquer tous les romans et recueils de nouvelles du romancier, dont le superbe Roi du Matin, Reine du Jour. Enfin, Alain Sprauel nous dresse la traditionnelle bibliographie exhaustive dont il a le secret.
Dans sa chronique ScientiFiction, le bon professeur Lehoucq nous dit à quoi sert le célèbre boson de Higgs.
Avec ses news, Org clôt ce numéro de Bifrost de très bonne facture.
Pour commander le numéro et/ou s'abonner à la revue, suivre le lien...
note : III
A.C. de Haenne
Bonjour, A.C.
RépondreSupprimerMerci pour votre avis concernant mon texte, mais, de grâce, "D" majuscule à mon nom :-)
T. Di R.
Oui, au temps pour moi. Correction réalisée de suite !
SupprimerA.C.
Que nenni, c'est Claude Ecken, l'édito.
RépondreSupprimerSalutations !
Diantre ! Faut croire que j'étais fatigué hier soir quand j'ai écrit cette chronique... Et puis aussi sous le coup d'avoir trouvé un exemplaire rarissime des nouvelles de Philip K. Dick chez Lunes d'encre (oui, oui, celui qui est indisponible) à un prix défiant toute concurrence (je n'en reviens toujours pas). Je m'en vais de ce pas changer cette boulette...
SupprimerA.C.
http://www.noosfere.com/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=-325673
RépondreSupprimerCelui-là ?
Oui, exactement. Et ce ne serait pas trop décent de donner le prix tout à fait symbolique que je l'ai payé...
SupprimerA.C.
Un bon numéro, sur un auteur que j'aime beaucoup (et sa nouvelle à d'ailleurs gagné le GPI...) !
RépondreSupprimerOui, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai édité la chronique. Ben oui, autant surfer sur l'actualité, surtout quand elle est aussi chaude !
SupprimerA.C.