Interview d'Isabelle Guso (1/4)
Voici la première partie de l'interview que m'avait accordé Isabelle Guso voici presque trois ans maintenant. Même si, depuis, le parcours de cette jeune auteure prometteuse l'a un peu éloignée de l'écriture, je me suis dit que ce serait une bonne idée de vous la proposer sur le nouveau blog.
A.C. de Haenne : Avant de commencer, je tenais à te dire que c'est grâce à toi si j'ai eu l'idée de proposer des interviews à différentes personnes qui me semblent importantes sur le net. Donc, rien que pour ça, merci ! Là, tu vois, c'était ma méthode pour mettre à l'aise l'interviewée... Pas mal, non ?
Isabelle Guso : En commençant par me traiter d'importante ?! Pour le coup, me voilà soit dans un costume aux épaules trop larges pour moi... soit tu dis ça pour la grossesse, vile macho !
A.C. : Euh... Non, pas vraiment ! Ah oui, là c'est ta manière à toi d'essayer d'amadouer l'interviewer, c'est bien ça ? Serais-tu d'accord de nous dire deux mots sur toi, en dehors de l'écriture ?
Isa : Oups. Ce n'est pas que je ne suis pas d'accord... J'essaie juste de réfléchir un moment (c'est dur, je n'ai pas l'habitude...), parce que je ne suis pas sûre d'avoir grand-chose d'intéressant à dire. Ah si, tiens ! J’entretiens un blog sans prétention pour essayer d'aider les jeunes auteurs en quête d'édition à ne pas se prendre les mêmes écueils que moi. On doit pouvoir en conclure que je suis quelqu'un de serviable.
J'espère !
En dehors de ça, j'aime dire pas mal de bêtises, mais j'écris des textes très sombres. Je crois que ce que je suis vraiment ne ressort que par l'écriture : la révolte devant ce que notre monde devient, la peur de plein de choses (la mort, la trahison, la solitude...), la tristesse face à tout ce que l'être humain pourrait être et qu'il n'est pas... Je retranscris tout ça quand j'écris. Égoïstement, je partage ce qui me dévore avec mon lecteur et je garde ce qui me rend heureuse pour moi.
A.C. : Voilà qui est bien dit ! Pour te cerner encore un peu mieux, pourrais-tu nous révéler quelles sont tes lectures ?
Isa : C'est une question de hasard, de rencontres. Ma passion dans la vie est d'écrire (et ma famille, aussi, mais c'est ce que je garde pour moi). Je ne le fais pas parce que tel ou tel livre m'a plu et que je veux « faire pareil ». Contrairement à beaucoup d'auteurs, ce n'est pas la passion de la lecture qui m'a conduite à l'écriture mais le contraire. J'aime écouter les gens, leurs émotions, tout ce qu'ils voudraient dire sans avoir toujours les mots. J'aime en parler dans mes livres, raconter des personnages, des drames, des combats plus ou moins grands... J’ai aussi tendance, dès que j’entends un fait de société qui me bouleverse à en faire un texte, ou quand j’entends parler d’une loi qui me fait peur à me dire « Et si… » Toutes ces idées d’histoires me prennent un temps fou ! Le résultat, c'est que même si j'aime lire, je manque de temps pour ça. En plus, j’ai des goûts très éclectiques. Je peux lire des livres politiques, des biographies (j’évite juste le people, ce qui devient dur !), de la SF… Contrairement à un lecteur fan d’un genre en particulier, je ne pourrai jamais être experte dans tel ou tel domaine.
Alors je choisis beaucoup en fonction des gens que j'apprécie, pour partager leur passion et en parler avec eux. Depuis que j'ai des amis dans la "petite édition" j'essaie de soutenir le secteur. J'achète donc surtout des livres Griffe d'Encre et Argemmios. Ça m'a permis de découvrir des plumes qui, selon moi, ont autant de charme que les grands auteurs (en tout cas, elles m'ont davantage bouleversée). Des coups de cœur comme Nathalie Dau, Li Cam ou Laurent Gidon (pour ses nouvelles, je n’ai pas encore lu ses romans) mais aussi des auteurs dont je n'ai lu qu'une ou deux nouvelles et que j'attends de relire avec plaisir (Elisabeth Ebory, Nicholas Eustache, Marie-Catherine Daniel, Jess Kaan... Désolée pour tous ceux que je ne cite pas, il y en a trop !)
Sinon, j'ai plongé dans Stephen King parce que mon mari a tous ses livres et je dois dire que j'adore. En dehors de cet auteur, je n'ai pas tendance à être fan de qui que ce soit. J'ai bien aimé Pratchett sans avoir envie pour autant de lire tout le cycle du Disque Monde, j'ai aimé Fondations sans devenir une inconditionnelle d'Asimov, j'aime Ann Rice sans en faire des folies... Peut-être que je n'ai pas encore rencontré le bon auteur. L'avantage c'est que j'ai encore plein de choses à découvrir !
A.C. : Quels genres de films aimes-tu ?
Isa : Pour les films, je suis obligée de faire un tri énorme pour une question de temps aussi et je ne vois pas un dixième de tous ceux qui me tenteraient. Je peux aimer à peu près n'importe quel type de films. Mais je voue une admiration sans limites à Tom Hanks et Robin Williams (pour ses drames plus que ses comédies). J’aime particulièrement les films historiques ou de guerre (Il faut sauver le soldat Ryan, Mairyg, Le dernier samouraï…), les films sombres (Les évadés) ou certains films SF quand ils sont plus axés sur une réflexion par rapport à l’évolution de la société que sur les effets spéciaux (Bienvenue à Gattaca est mon film SF préféré).
Je crois que je coince juste sur une bonne partie des comiques. J'aime rire ; j'adore ça, même. Mais un film qui annonce qu'il va me faire rire d'un bout à l'autre y parvient rarement. Et les comédies américaines sex-ado, ça me laisse totalement froide (par contre, un bon De Funès...)
A.C. : Je dois dire que je te rejoins tout à fait sur Gattaca, un peu moins sur De Funès, mais bon, on n'est pas là pour parler cinéma... Je sais que tu es une jeune auteure qui a déjà publié quelques nouvelles. Peux-tu nous en parler un peu plus ?
Voilà pour la première partie. Oui, je sais, c'est frustrant, mais Isa est quelqu'un de très loquace (qui s'en plaindrait ?) et j'ai été obligé de fragmenter l'entretien. Si cette entrée en matière vous a plu, en attendant demain pour la suite, n'hésitez surtout pas à aller faire un tour sur son blog...
A demain !
A.C. de Haenne
Merci AC pour ce petit moment de nostalgie. La plume n'est pas morte, pas même endormie. Elle n'a plus le temps de fendre le papier, mais elle mûrit tranquillement au rythme de la vie. C'est à cette encre-là que je me suis toujours nourrie.
RépondreSupprimerJ'imagine tout à fait qu'une personne telle que toi ne peut cesser d'écrire ! Très heureux que ce petit moment te plaise ! Désolé pour les petits soucis techniques dus au passage d'une plateforme à l'autre. En tout cas, j'espère pouvoir te lire de nouveau très bientôt.
SupprimerA.C.