Prometheus

En 2089, une expédition scientifique découvre dans une grotte de l'île de Skye toute une série de peintures pariétale, dont une montrant un être humanoïde désignant un groupe de six étoiles. Elizabeth Shaw, le chef de cette expédition, est persuadée d'avoir fait là une avancée scientifique majeure.
Quatre années plus tard, à bord du vaisseau Prometheus, un groupe de scientifiques réunis par le milliardaire Weyland se dirige vers une planète très éloignée de la Terre...

Prometheus (2012, 2h03), film américain de Ridley Scott, avec Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba...

Encore une fois, si on ne veut pas être trop déçu par un film, il ne faut (surtout) rien en attendre. Telle pourrait être la morale de cette histoire, mais ne brûlons pas les étapes.

Tout commence avec une sortie au cinéma avec un copain (Alex, si tu lis ces lignes, cette chronique t'est dédiée) qui, comme moi, est fan de science-fiction, de cinéma, et de cinéma de science-fiction. Même si on n'est pas toujours d'accord (c'est chiant quand on est toujours d'accord, non ?), on aime bien discuter de nos films préférés, entre autres choses. Il s'avère qu'on est plutôt d'accord sur une chose :Alien (1979) et Blade Runner (1982) sont deux très grands films de SF, peut-être parmi les meilleurs jamais réalisés. Or ces deux films ont en commun d'avoir tous les deux été créés par Ridley Scott, un petit génie du clip publicitaire qui a un sens aigu de l'image. Alexandre est du genre plutôt casanier. Pourtant, quand je lui propose d'aller voir le dernier Ridley Scott, censé être une préquelle du film de 79 (et en fait non, pas du tout mais quand même un peu, faut pas déconner), il a tout de suite dit oui et nous voilà donc dans notre cinéma préféré (qui s'avère être le seul de notre ville, donc ça tombe plutôt bien). Et là, après les pubs idiotes, commence le film. Une série de belles images minérales d'une planète désertique nous montre un homme musculeux et blafard au bord d'un torrent. Au-dessus de lui s'éloigne un vaisseau spatial...

Et c'est à partir de là que je me suis dit : "Damned ! (oui, je me dis souvent ça, mais seulement dans mon esprit, hein) Je crois que je me suis fait avoir." Effectivement, ensuite, avec de très belles images, le réalisateur anglais nous fait gober tout une enfilade de clichés tous plus éculés les uns que les autres (je sais, dans ce film-là, je disais tout le bien que je pouvais trouver à l'emploi du cliché dans une oeuvre cinématographique, mais là, non, faut pas déconner quand même). Un délire créationniste, une scientifique qui s’assoit sur trois siècles de darwinisme juste parce qu'elle a décidé d'y croire, une expédition à mille milliards de dollars sans vrai but précis, un géologue sans aucun sens de l'orientation, un androïde touche-à-tout qui fait des expériences zarbis, des pseudo-Aliens tous pourris, une pseudo-Ellen Ripley qui subit une césarienne sous anesthésie locale avant de faire son jogging sans même tourner de l'oeil, une Charlize Theron qui meurt trop vite (et bêtement, mais ça, ça doit être écrit dans le script : "Tu vois là, Charlize, tu cours tout droit ! OK ?"), un space-jockey vraiment irritable au réveil, etc, etc.

Vous prenez le tout, vous le mettez dans un shaker et vous remuez, aussi lentement que longtemps (enfin, pas trop quand même, juste deux heures), vous saupoudrez le tout de jolies (très jolies) images et vous obtenez : PROMETHEUS !

Depuis, avec Alexandre, on est toujours amis, mais y'a quand même un sujet de conversation qu'on évite.

note : I (y'a quand même de belles images et c'est déjà ça)

A.C. de Haenne

A lire aussi, l'avis (négatif) de Guillaume Stellaire et celui (positif) de Gulzar Joby

Cette chronique a été réalisée grâce à un nouveau visionnage (pervers mais nécessaire) du... machin en DVD (prêt d'un ami) dans le cadre du challenge Summer Star Wars.




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