Mythologica n°0, spécial Fantasy
C'est toujours une aventure que de lancer une nouvelle revue littéraire en version papier (en numérique aussi, je n'en doute pas une minute, mais l'investissement matériel me semble moins conséquent), d'autant plus dans les genres dits de l'imaginaire. Un pari aussi risqué que courageux que se sont lancé deux personnes qui gravitent dans le monde de l'édition depuis quelques temps déjà. Les deux inconscients (bon, j'arrête là avec ma négativité parce que je ne voudrais surtout pas leur porter la poisse) se prénomment tous les deux Thomas : Riquet et Bauduret (rédacteurs en chef).
illustration signée Pascal Quidault |
En ce qui concerne ce numéro 0, il y a bien sûr beaucoup de choses à dire. Je vais commencer par les points négatifs, histoire de balayer tout de suite ce qui ne va pas (ben oui, c'est un numéro 0, ça ne peut que s'améliorer). Déjà, l'éditorial ne correspond pas exactement à ce que j'attends de ce genre d'exercice. Ils s'y sont pourtant mis à deux, mais le résultat m'a semblé raté, tant ils ne font que reprendre le sommaire et énumérer ce que le lecteur va trouver à l'intérieur. Dommage. Ensuite, le sommaire, justement, m'a paru un poil foutraque. On trouve en page 3 (avant le sommaire, c'est vraiment étrange), une bio de Pascal Quidault (l'illustrateur de ce numéro) et en page 147, un "focus" sur ce même Pascal Quidault, alors qu'il s'agit plutôt d'une interview. Ensuite, le dossier thématique (ici, donc, la Fantasy) se trouve lardé de nouvelles et d'interviews. Bref, pas facile de s'y retrouver. Forcément, moi qui suis habitué au côté très carré d'une autre revue bien connue (Bifrost, pour ne pas la citer), je me suis senti un peu perdu. Je ne sais pas si l'équipe compte remettre de l'ordre dans tout cela. Seul l'avenir nous le dira.
Bien sûr, tout n'est pas négatif dans cette toute nouvelle revue. Même si le dossier sur la Fantasy aurait mérité d'être (encore) plus approfondi, j'ai beaucoup aimé l'article de Nathalie Dau sur la série de bouquins LanceDragon qui ont bercé mon adolescence. Même si j'ai été incapable de les relire (oui, j'ai essayé assez récemment, en vain), l'auteur a réussi à me faire comprendre tout le plaisir que j'y avais trouvé à l'époque. Une sorte de "madeleine de Proust" fantasyesque (désolé pour ce néologisme malheureux). Le choix des nouvelles proposées est assez bien trouvé (j'y reviens juste après). Outre des bouquins, le cahier critique propose aussi de la musique, des jeux, du cinéma, etc. Assez pertinent dans l'ensemble. Ensuite, pour se démarquer de la concurrence, Mythologica propose une BD en feuilleton. Ça se lit sans déplaisir et c'est déjà ça. Et puis vient ce que je croyais être la pire idée de la revue, l'extrait qui se trouve à la toute fin (enfin, presque puisqu'on a droit à une nouvelle interview, de l'auteur Oliver Peru). Mais il faut dire que ce début de roman (Martyr) est très bon, ce qui donne vraiment envie de lire le reste. J'avoue donc piteusement m'être fait avoir...
Le Sang des Ogres est une nouvelle de Fantasy en forme de conte, signée Brice Tarvel, dont c'était là ma première lecture. C'est assez sympathique, servi par une écriture fluide et quelques bonnes idées. Pourtant, cette histoire de princesse et d'Ogre m'a un peu laissé indifférent. Ça se laisse lire, mais ce n'est peut-être pas pour moi. La deuxième, signée John Everson (là encore, une découverte) et traduite par Thomas Bauduret, relève plus du fantastique (pour un spécial Fantasy, c'est bizarre, mais bon). Dans Seuls les plus forts survivront, l'auteur américain nous propose une drôle d'histoire. Après avoir reçu une lettre étrange d'un docteur non moins bizarre, le narrateur se retrouve, lors d'une veillée funèbre, entouré de plein d'inconnus qui se révéleront être... non, je ne peux pas en dire plus pour ne pas déflorer l'histoire. Très bien écrite, cette nouvelle m'a beaucoup plu. La dernière histoire courte, il faut aller la chercher un peu plus loin dans la revue. Elle est signée Nathalie Dau, dont c'est le deux ou troisième texte que je lisais. On retrouve là une Fantasy formidablement bien écrite, pleine d'émotions et de sensibilité. Gageons que Shéradye ne vous laissera pas indifférents.
Voilà ce que je pouvais dire de ce numéro 0 de la revue Mythologica. 192 pages en format mook (ce mot valise est la contraction des mots anglais magazine et book) qui ravira, je n'en doute pas, les amateurs de littératures de genre. J'espère que l'équipe aura la bonne idée de raboter les quelques petites imperfections. En effet, à 18€ le numéro, le lecteur est en droit d'attendre sinon la perfection (qui, parait-il, n'est pas de ce monde), du moins quelque chose s'en approchant.
note : II
A.C. de Haenne
Voilà, c'est au coin du feu que j'ai lu ces nouvelles, dans le cadre du fameux challenge :
Bien sûr, tout n'est pas négatif dans cette toute nouvelle revue. Même si le dossier sur la Fantasy aurait mérité d'être (encore) plus approfondi, j'ai beaucoup aimé l'article de Nathalie Dau sur la série de bouquins LanceDragon qui ont bercé mon adolescence. Même si j'ai été incapable de les relire (oui, j'ai essayé assez récemment, en vain), l'auteur a réussi à me faire comprendre tout le plaisir que j'y avais trouvé à l'époque. Une sorte de "madeleine de Proust" fantasyesque (désolé pour ce néologisme malheureux). Le choix des nouvelles proposées est assez bien trouvé (j'y reviens juste après). Outre des bouquins, le cahier critique propose aussi de la musique, des jeux, du cinéma, etc. Assez pertinent dans l'ensemble. Ensuite, pour se démarquer de la concurrence, Mythologica propose une BD en feuilleton. Ça se lit sans déplaisir et c'est déjà ça. Et puis vient ce que je croyais être la pire idée de la revue, l'extrait qui se trouve à la toute fin (enfin, presque puisqu'on a droit à une nouvelle interview, de l'auteur Oliver Peru). Mais il faut dire que ce début de roman (Martyr) est très bon, ce qui donne vraiment envie de lire le reste. J'avoue donc piteusement m'être fait avoir...
Le Sang des Ogres est une nouvelle de Fantasy en forme de conte, signée Brice Tarvel, dont c'était là ma première lecture. C'est assez sympathique, servi par une écriture fluide et quelques bonnes idées. Pourtant, cette histoire de princesse et d'Ogre m'a un peu laissé indifférent. Ça se laisse lire, mais ce n'est peut-être pas pour moi. La deuxième, signée John Everson (là encore, une découverte) et traduite par Thomas Bauduret, relève plus du fantastique (pour un spécial Fantasy, c'est bizarre, mais bon). Dans Seuls les plus forts survivront, l'auteur américain nous propose une drôle d'histoire. Après avoir reçu une lettre étrange d'un docteur non moins bizarre, le narrateur se retrouve, lors d'une veillée funèbre, entouré de plein d'inconnus qui se révéleront être... non, je ne peux pas en dire plus pour ne pas déflorer l'histoire. Très bien écrite, cette nouvelle m'a beaucoup plu. La dernière histoire courte, il faut aller la chercher un peu plus loin dans la revue. Elle est signée Nathalie Dau, dont c'est le deux ou troisième texte que je lisais. On retrouve là une Fantasy formidablement bien écrite, pleine d'émotions et de sensibilité. Gageons que Shéradye ne vous laissera pas indifférents.
Voilà ce que je pouvais dire de ce numéro 0 de la revue Mythologica. 192 pages en format mook (ce mot valise est la contraction des mots anglais magazine et book) qui ravira, je n'en doute pas, les amateurs de littératures de genre. J'espère que l'équipe aura la bonne idée de raboter les quelques petites imperfections. En effet, à 18€ le numéro, le lecteur est en droit d'attendre sinon la perfection (qui, parait-il, n'est pas de ce monde), du moins quelque chose s'en approchant.
note : II
A.C. de Haenne
Voilà, c'est au coin du feu que j'ai lu ces nouvelles, dans le cadre du fameux challenge :
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