Snowpiercer, le Transperceneige

En 2014, pour contrer les méfaits du réchauffement climatiques, des responsables politiques mondiaux décident d'envoyer, grâce à des avions de ligne, un gaz censé refroidir l'atmosphère. Mais le procédé de géo-ingénierie fonctionne beaucoup trop bien et la Terre connait alors une nouvelle ère glaciaire. Seul espoir pour une poignée de survivants, un train qui fait le tour de la Terre sans jamais arrêter sa course. Dix-sept ans plus tard, tandis que des êtres miséreux s'entassent dans les wagons de queue, l'élite aisée règne en maître sur ceux de tête...

Snowpiercer, le Transperceneige (2013, 2h06), film américano-franco-sud-coréen de Bong Joon-ho, avec Chris Evans, Song-Kang-ho, John Hurt, Ed Harris, Tilda Swinton...

La première chose qu'on peut dire à propos de ce film, c'est qu'il ne cherche pas forcément à être réaliste. En effet, même si certaines scènes sont là pour nous expliquer le fonctionnement général du train en lui-même (au-delà de la notion de classe et de la lutte qui en découle), on comprend tout de suite que cette adaptation d'une fameuse BD française du début des années 80, Le Transperceneige (que je n'ai pas relue pour l'occasion) relève plus de la fable allégorique que du récit de Hard Science. En revanche, ce film est la preuve qu'en 2014, on peut encore parler de lutte des classes et de la violence que la classe dirigeante et possédante impose à la masse. Bien sûr, ici on a un aspect très exagéré, mais elle reflète bien ce que de nombreuses personnes vivent de nos jours. Ce n'est peut-être pas toujours très subtil, mais ça a le mérite d'être mis en image dans un film à gros budget promis, du moins peut-on l'espérer, à une audience large.

En ce qui concerne le casting, assez irréprochable, il est porté par un Chris Evans confondant de retenue et de finesse. Oui, ça me fait bizarre d'écrire ça, mais il se révèle même bon acteur. Je ne sais pas si le réalisateur sud-coréen (que j'avais découvert grâce au surestimé The Host) a eu son mot à dire, à part pour les deux acteurs de son pays, peut-être, mais le choix des "vedettes" anglo-saxonnes est là pour vendre le film à l'international.

La réalisation est virtuose. Et ce n'est pas un vain mot quand on sait à quel point ce doit être difficile de tourner dans un studio aussi réduit que peut l'être l'intérieur d'un train. Basé sur un scénario haletant (malgré la linéarité de son fil narratif), le film est ponctué par des scènes d'une violence parfois insoutenable. Seule la fin (dont je ne dirais rien) m'a laissé un peu perplexe...

Visiblement, ce long-métrage (le cinquième du réalisateur sud-coréen) a fait un carton en Corée du Sud, mais n'a pas atteint le million d'entrées en France (malgré une plutôt bonne couverture médiatique ; Mauvais Genres du 26/10/2013). Cela reste tout de même le meilleur box-office pour un film réalisé par un Sud-coréen dans l'Hexagone. Gageons qu'il aura droit à une nouvelle carrière à l'occasion de sa sortie vidéo prévue pour le 2 avril 2014. Aux Etats-Unis, à cause de la volonté du distributeur (le fameux Weinstein) de couper le film de 20 minutes et d'y accoler une voix off, afin de le rendre compréhensibles aux Américains (sic !), la sortie officielle, finalement en version "longue" originale, se trouve repoussée au mois de juillet de cette année.

En conclusion, c'est peu de dire que j'ai beaucoup aimé ce film qui mêle habilement film d'action et réflexion politique (j'ai dit habile, pas subtil). On prend en pleine face ce film qui va à cent à l'heure (comme le train, hein) et qui, plusieurs semaines après, laisse encore des images fortes incrustées dans la mémoire.

note : III

A.C. de Haenne


Commentaires

  1. Du coup c'est pas très clair pour moi, j'ai pas trouvé d'info d'ailleurs clarifiant celà, la sortie video d'avril en france sera la version courte ou longue ou notre sortie francophone dépend également du distributeur américain ?
    Tu auras compris je l'ai pas encore vu, j'en ai très envie mais voilà si je me prends la version courte ça va me faire hurler !

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    1. En toute logique, ils sortiront en France la vidéo de la version "longue", celle qu'on a pu voir au cinéma. Et, de ce que j'ai compris, les Américains aussi, vu qu'à cause de ça, la sortie est repoussée à cet été.

      A.C.

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  2. ah puis je voulais rajouter qu'ici en Ille et vilaine, le film avait assez peu de salle qui le proposait et il a très vite été retiré des affiches, bref, il n'a pas eu sans doute la pub qu'il méritait, en tout cas en province.

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    1. Nous, on a eu la chance que le programmateur soit un fan du film. J'ai pu aller le voir, avec un pote, à la "grande" ville de Tarbes, à l'occasion d'une soirée double séance. En première partie, il y avait "Machete Kills". On a passé une très bonne soirée. Et dès le lendemain, il repassait dans ma "petite" ville. Et à chaque fois en V.O., en plus.

      A.C.

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  3. Heureux que tu aies beaucoup aimé ce film ! C’est une oeuvre qui part complètement en vrille, et donc avec forcément des défauts, mais qui n’en demeure pas moins attachante. J’ai apprécié le second degrès, avec notamment le passage au Nouvel An...

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    1. Oui, tout à fait, cette scène où tout s'arrête pour "fêter" la frontière entre une année et l'autre. Certains personnages, comme celle incarnée par Tilda Swinton, sont totalement décalés.

      A.C.

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  4. Pas encore vu mais ton avis me donne envie d'y jeter un oeil (voire les deux^^).

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    1. Bienheureux que tu es ! Tu vas pouvoir le découvrir... Plus que huit jours à attendre. Et je pense que les deux yeux, oui, c'est mieux !

      A.C.

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