Anthologie 2014 //// Greg Hocfell


Tout d'abord, voici ma chronique de la nouvelle de Greg Hocfell, qui ouvre le sommaire de l'Anthologie 2014, des éditions Long Shu Publishing :



L'enfer sous la peau




Cette nouvelle nous narre les mésaventures d'un jeune père de famille qui souffre d'insomnie. Mais un soir où la crise semble plus forte encore que d'habitude, des visions étranges se mettent à l'assaillir... Résolument fantastique, du moins dans sa première partie, cette histoire est écrite avec un style sec, épuré, qui renforce l'atmosphère glauque des scènes décrites. On souffre avec cet homme qui, visiblement, ne comprend pas ce qui lui arrive. Malheureusement, la deuxième partie de la nouvelle, avec son côté trop explicatif, gâche un peu l'ensemble qui partait pourtant bien. Un conte pas très moral à ne surtout pas mettre sous tous les yeux. Âmes sensibles, s'abstenir.



illustration de Mandy



Ensuite, voici l'interview de Greg Hocfell :




A.C. de Haenne : Pour commencer, nous allons faire une présentation "Twitter", c'est-à-dire que tu as 140 signes, espaces comprises, pour te présenter. Attention, je vais vérifier.

crédit photo : Nathalie Fradet
Greg Hocfell : Né en 1975, j'écris depuis les années 90. Ma vie est écriture, histoires, une existence traversée par l'étrange et le surnaturel.

A.C. : Pas mal du tout ! A présent, si tu avais quatre mots pour présenter ton travail en tant qu'écrivain, quels seraient-ils ?

G.H. : Raconter, marteler, corriger, lire.

A.C. : Sérieusement, pourquoi écris-tu ?

G.H. : Pour raconter des histoires, des gens, le plus simplement possible, mais avec style, du moins j'essaie !, pour retrouver sans cesse ce qui pourrait ressembler à un certain équilibre, une forme d'apaisement. Je raconte des histoires traversées par le surnaturel, le rêve, le cauchemar, la mort, la vie.

A.C. : Tout un programme, en somme. Après cette anthologie, quelles vont être tes prochaines publications, sur papier ou en numériques ?

G.H. : Je pense proposer une histoire, achevée en 2013, à Long Shu Publishing. Continuer à écrire des histoires par le biais de l'auto-édition, qui me permet d'avoir une grande liberté, avec tous les risques que cela comporte, tant littéraires que graphiques. Une nouvelle va bientôt sortir dans le sexyzine Horrifique...



Merci à Greg pour s'être plié à cet exercice. A vous à présent de poser toutes les questions qui vous passent par la tête à cet auteur au physique pour le moins impressionnant. Pour ce faire, vous pourrez utiliser les commentaires. N'hésitez surtout pas ! Greg Hocfell se fera un plaisir de vous répondre...



Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. La suite, c'est pour demain...

A.C. de Haenne


Commentaires

  1. Monsieur Hocfell, bonjour ! Ou bonsoir plutôt ! Pour vous quels sont les ingrédients pour une bonne histoire fantastique ?

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    1. Déjà, une histoire qui plaît à celui ou celle qui a envie de la raconter. Ensuite, se surprendre soi quand on l'écrit. Un bon signe quant aux "ingrédients", je pense, car il est possible que le ou les lecteurs suive(nt)... ou pas. Les "ingrédients" pourraient être comparés à des couleurs pour un peintre : la palette peut tout proposer, le peintre peut préparer autant qu'il le souhaite, mais mal employées, les couleurs peuvent donner un caca d'oie. ;)

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  2. Bonsoir Greg,
    Tu dis penser à soumettre un manuscrit à Long Shu Publishing.
    Pourrais-tu nous en dire un peu plus (s'il n'y a rien de secret) histoire de nous mettre l'eau à la bouche ?

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    1. Une histoire d'agent de mairie - deux employés qui partent ramasser un animal mort sur la plage de la commune, enfin : tout le monde, à la mairie, pense que c'est un animal à enlever au plus vite, avant l'arrivée des premiers flâneurs... la vérité est toute autre (ou ailleurs, selon certains...) ;)

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    2. Ce métier est développé aux US (ramassage de charognes), peu connu en France (souvent ils est effectivement réalisé par les agents de mairie, l'ONF...) Bref, hâte de voir comment tu as développé l'idée. Je sens que ça va être comme pour "L'enfer sous la peau", jouissif.

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  3. Bonjour Greg,
    Ma question est la suivante : Stephen King a écrit deux livres avec Peter Straub, avec quel auteur - francophone si possible, donc pas de King, ni de Koontz - aimerais-tu écrire un roman à 20 doigts ?

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  4. WoW, une question qui m'a fait lorgner les rayonnages de ma bibliothèque pendant un moment... Heu, j'avoue avoir beaucoup apprécié un certain Jean-Pierre Chaumette dans sa façon d'écrire une histoire. Par ailleurs, ceux qui ont participé à cette anthologie seraient des compagnons de route appréciables, je pense aussi... Et pourquoi pas avec quelqu'un qui n'écrirait pas mais aurait de très bonnes idées. ;)

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  5. Oui, c'est bien aussi d'avoir un réservoir d'idées juste à côté.

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  6. Monsieur Hocfell, vous dites écrire en partie pour trouver "une forme d'apaisement", pensez-vous être un écrivain torturé, qui va chercher l'inspiration dans ses peurs, son talon d'Achille, ses faiblesses, et dans ce cas est-ce un vrai besoin de se libérer d'une forme de mal interne? (oui, je sais, ma question est bizarre, mais je suis bizarre)

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  7. La réponse se glisse presque dans la question, hé hé... Un jour, un auteur et journaliste de renom m'a dit : "Ecrire, tu sais, ça veut dire qu'on ne va pas, quand on est bien on mord la vie, on écrit pas...". Pour ma part, en toute humilité (parce que dans ce genre de réponse on va vite dans le dévidoir existentiel pompeux et - surtout - très ennuyeux !), je dirais que j'essaie de mettre en scène certaines de mes souffrances, ouais, mais aussi celles que j'ai pu croiser chez les autres, et dans le même temps raconter une histoire est une activité de gosse que j'ai croisée très tôt dans ma chambre, il y a peut être 30 ans de cela, quand il s'agissait de jouer avec des figurines de super-héros. Je ne m'ennuyais jamais ! et un jour je me suis dit que je vivais de super trucs et qu'il serait bien de "sauvegarder" tout ça, j'ai commencé par écrire avec les mots d'un gosse de 9 ans les scénarios de chaque épisode, et puis un beau jour tout ce bazar est devenu plus sérieux. ;)

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  8. Étant écrivain j'imagine que vous lisez beaucoup ? Dites nous monsieur Hocfell en plus de lectures Française et possiblement Américaine...lisez-vous des textes de d'autres nationalités ?
    Merci

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    1. Un roman japonais (c'est le premier qui me vient à l'esprit, en tout cas, suite à cette question) : SOLEIL COUCHANT, de Ozamu DAZAI, une histoire sur fond de désespérance par un grand écrivain de cet extrême-orient. Je commence sous peu un recueil de nouvelles, SANG D'ENCRE, d'un auteur Tunisien qui m'a l'air plus que prometteur, Atef Attia. J'ai lu LE SYNDRÔME DE KITAHARA, de Christoph Ransmayr, un écrivain autrichien, il m'avait bien impressionné aussi, celui-ci... Bien sûr, je lis et suis prêt à lire des auteurs de toutes nationalités, c'est absolument nécessaire et enrichissant (le mot est faible)... ;)

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  9. Alors, j'aurais moi aussi une petite question : est-ce que le cinéma influence ton travail d'écrivain ? Si oui, quels sont tes films de référence ? (oui, je sais, ça fait deux !)

    A.C.

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    1. Oui, disons qu'écrire une histoire, c'est tout d'abord un film qui se projette dans ma tête, par extrait ; ce peut-être une longue scène, une courte, un dialogue, avec des expressions faciales très précises sur des personnages qui me viennent (pardonnez-moi l'expression) comme ça ! Donc oui, pour en revenir à la question - le ciné avec un grand C influe pas mal (beaucoup !) sur mon travail. Peut-être que l'un de mes gros films de chevet reste et restera WOLFEN, un film fantastique de Michael Wadleigh (1981) ; tout me rappelle à l'ordre dans cet opus - les dialogues, la narration, les persos, l'atmosphère... et puis je l'ai vu jeune (trop !) et il m'a marqué sur tout un tas de points de vue. J'en profite pour dire aussi ceci : à notre époque, quand je parcours les étals dans les librairies ou les "espaces culturels", je trouve que nombre de "romans promus", en tête de gondole, sont en fait des scénarios améliorés (et encore !) avec un "basic langage" fait pour le plus large public - celui qui ne veut plus faire d'effort, à part celui de mâcher du pop-corn en faisant des kikoo-lol-mdr-ptdr sur les réseaux sociaux et autres statuts à la mode... c'est dommage, mais je pense aussi qu'il y aura toujours des Lecteurs, Lectrices, qui aimeront se surprendre, sortir sans cesse des sentiers battus, et partager leur passion au plus grand nombre. ;)

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  10. Une question très pragmatique : comme beaucoup hélàs, je devine que tu ne vis pas de ta plume. As-tu une autre activité professionnelle (et laquelle, si ce n'est pas indiscret) qui peut t'inspirer pour tes textes, ou au contraire te motiver à plus d'évasion, ou d'exutoire...?

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    1. Oww, ça c'est une chouette question aussi.
      Je ne vis "bien évidemment" (entre guillemets) pas de ma plume. J'ai fait mille et un boulots, certains intéressants, d'autres, cauchemardesques, pour miamer comme on dit, à défaut d'être une machine n'ayant besoin de rien d'autre que les besoins d'un panneau photovoltaïque... ;)
      Je dirais que mon métier est celui qui consiste à raconter des histoires, c'est vraiment sans prétention que je dis ça. C'est juste que cette activité est celle que je sais le mieux faire, enfin je pense... Elle m'a tant apporté, et m'a tant fait me donner en retour, pour recevoir tellement ! Je n'ai pas souvenir d'avoir eu de meilleurs moments que ceux que m'ont apporté ce métier, celui d'écrire et de raconter au mieux.
      Je ne gagne rien avec mes trucs qu'on appelle des livres, ou si peu, que si tout cela n'était pas une histoire passionnelle, j'aurais tout arrêté depuis longtemps, voire le début. Hé hé... Ceci dit, un artiste a le droit de gagner de l'argent pour son travail.
      Quant à l'inspiration que je peux trouver dans mes différents jobs - oui, un employé, une personne quelconque croisée ici ou là, une salle de pause (!), une machine, un bruit, une situation extra-professionnelle... tout peut être source d'inspiration et surtout de "déclencheur" pour cette inspiration.
      Par ailleurs (et comme ça vous saurez tout ! ^^) ces temps-ci, j'essaie de dénicher un job qui peut me garantir des salaires complets, ce serait mieux ! Mais je ne suis pas le plus malheureux, la vie m'a pourrie-gâté sur certains points.

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  11. Même s'il y a encore d'autres questions à venir, j'en profite pour vous remercier tous pour ces premières, qui vous amènent à devoir répondre le mieux et le plus justement possible. Très intéressant ! ;)

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