Anthologie 2014 //// Romain Billot

Nous voilà donc arrivés à l'ultime nouvelle de cette Anthologie 2014. C'est Romain Billot qui a l'insigne honneur de clore le livre. Je vous livre tout de suite la chronique de son texte.





L'expropriation





Georges est un vieillard atteint de la maladie d'Alzheimer. Beaucoup de détails de son quotidien s'échappent lorsqu'il essaie d'y penser, notamment les noms des gens avec qui il vit. Et quand une personne se disant de l'agence vient pour lui demander de quitter les lieux, il ne comprend plus se qui se passe... Voici une nouvelle très courageuse car elle parle d'un des plus grands tabous de notre société : la vieillesse. Oui, les vieux que l'on cache parce qu'ils nous sont devenus inutiles. Sur un mode au début réaliste, Romain Billot nous narre une tranche de vie de l'un de ces anciens, avec un soucis du détail assez remarquable. Il a parfaitement cerné la psychologie d'une personne âgée. Malheureusement, je ne peux pas en dire plus (et peut-être en ai-je déjà trop dit) sans déflorer les subtilités de l'intrigue. La plume est belle, assez pour qu'on plonge dans cette histoire et qu'on finisse par se faire avoir. Une bonne nouvelle pour terminer cette anthologie.






illustration de Mandy






Et maintenant, place à l'interview :





A.C. de Haenne : Pour commencer, nous allons faire une présentation "Twitter", c'est-à-dire que tu as 140 signes, espaces comprises, pour te présenter. Attention, je vais vérifier.

Romain Billot : Je suis jeune nouvelliste de SFFF, j’ai sorti récemment un recueil de nouvelles fantastique chez l’Ivre-book “Les contes du Grand Veneur”

A.C. : A présent, si tu avais quatre mots pour présenter ton travail en tant qu'écrivain, quels seraient-ils ?

R.B. : Surnaturel, angoisse, terreur, fantastique

A.C. : Sérieusement, pourquoi écris-tu ?

R.B. : Ça serait comme me demander pourquoi manges-tu ? Par nécessité depuis l’enfance, pour sortir un peu du réel et explorer le champs des possibles, par plaisir, celui de raconter des histoires et d’essayer de se foutre les jetons comme on le faisait gamins dans les bois autour du feu.

A.C. : Après cette anthologie, quelles vont être tes prochaines publications, sur papier ou en numériques ?

R.B. : Un conte noir doit paraître dans le fanzine Horrifique d’ici peu, une nouvelle lovecraftienne déjà parue dans la même revue outre-Atlantique sort en numérique dans l’anthologie “Calling Cthulhu”, chez l’Ivre-Book. J’ai encore quelques autres publications de prévues dans l’année comme un recueil avec mes camarades du collectif les Fossoyeurs de Rêves, mais je préfère attendre pour en parler plus en détail.  





Voilà, c'est tout pour cet auteur éminemment sympathique qui, par là-même, clôt cette anthologie. Ainsi en est-il fini de ce marathon de chroniques. Mais si c'est fini pour moi, ce n'est pas la fin pour vous. Oui, comme durant les deux dernières semaines, à vous de poser vos questions à Romain...




Comme on est dimanche, cette nouvelle s'inscrit dans le challenge JLNND :












A.C. de Haenne



Commentaires

  1. Bonjour Romain ! Tu sembles être plus connu en tant que Nouvellistes que Romancier. Parle nous de tes sentiments et impressions vis à vis ?

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  2. Bonjour Monsieur ! Je suis en anonyme au cas où, je ne souhaite pas être retrouvé.... Alors, question naze du jour : comment fait-on pour être aussi sauvage, cultiver la noirceur tout en parvenant à cultiver l'humain et toucher au coeur ?

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  3. Quel est ton plus grand souvenir littéraire, en clair ton livre de chevet ? ton plus grand souvenir cinématographique ? Dernière question : demain tu sais que le super virus de la mort qui tue frappe vraiment le monde, que fais-tu avant de devenir un zombie vilain pas beau ? ThanXXL ^^

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  4. Salut Sylvain,

    Simplement parce que je n'ai pas sorti de roman à ce jour. Je me sens bien plus à l'aise avec les formes courtes pour l'instant. J'avais écrit un roman d'anticipation en 2007, mais il est encore au placard car je n'en suis pas satisfait. Actuellement, je travaille sur le suivant "journal d'un laissé-pour-compte" qui lui devrait sortir dans un avenir proche.

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  5. Bonjour Anonyme ^^

    Non c'est loin d'être naze comme question.
    Je dirais que c'est à l'écrivain d'être le point de jonction entre ces différentes choses. La noirceur et la sauvagerie font partie de nous au même titre que la bonté et le reste, d'où ce besoin de les libérer à travers la fiction, j'aime explorer les facettes inavouables de l'être humain car elles permettent de révéler sa véritable nature, nature que le vernis de la civilisation peine parfois à dissimuler. Là, dans l'histoire de cette anthologie, en tant qu'ancien assistant fin de vie, les thèmes de la vieillesse, de la maladie et de la solitude se sont imposés d'eux-mêmes pour rendre compte d'une triste réalité qui concerne un grand nombre de nos aïeux s'éteignant dans l'indifférence la plus complète. Il y a des choses que l'homme préfère occulter, les tabous, les situations difficiles, le fantastique permet souvent de les ramener en pleine lumière, sur le devant de la scène. En parler permet de s'en libérer. Je dirais que mon modèle reste les contes de notre enfance, ils sont incroyablement violents et cruels (Barbe-Bleue, le Petit Poucet, etc) mais possèdent une moralité et surtout servent d'avertissement en prévenant l'enfant de ce qui l'attend dans ce vaste monde d'une manière détournée...

    En espérant que ma réponse ne te semble pas trop naze :)

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    1. Non, point du tout, elle était très claire et instructive ! Je vous remercie ! L'anonyme vous salue ! :-)

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  6. Bonjour Gweg,

    j'en ai une sacrée pile de livres de chevet dont je ne me lassepas ^^ Je dirais l'Appel de la forêt de Jack London et Les Histoires Extraordinaires d'Allan Edgar Poe sur lesquelles j'ai appris à lire avec mon père. Comme pour les livres, plusieurs films "interdits" ont marqué mon enfance au fer rouge : Nightmare on Elmstreet, Orange mécanique, Vol au-dessus d'un nid de coucou.

    Pour ta dernière question, je compte bien être dans les survivants (rire), mais si jamais je me sais condamné la dernière chose que j'espère faire : une méga grosse chouille avec ma famille et mes amis sous les étoiles.

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  7. J'ai moi-même une petite question qui m'est venue en lisant ta nouvelle. A-t-elle une part d'auto-biographie ? Je veux dire, as-tu dans ton entourage une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer ?

    A.C.

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  8. Bonjour AC,

    heureusement non pas dans mon entourage, mais j'ai travaillé plusieurs années au contact de malades atteints de troubles du comportement (schizophrénie) et de maladies dégénératives comme Alzheimer et Parkinson en tant qu'assistant fin de vie dans des centres et à domicile. La condition et le bien-être de ces personnes m'importent au plus haut point, car ce sont des états mentaux terrifiants pour le malade et la famille, une véritable épreuve, d'où le thème de cette nouvelle :)

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    1. Oui, ma mère était atteinte de la maladie de Parkinson. En tout cas, on sent le vécu dans ton texte, plein d'humanité et de compassion. Et la chute est très bien trouvée (mais, encore une fois, je ne peux pas trop en dire...)

      A.C.

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  9. merci à toi A.C pour tout et à vous pour vos questions.

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