Utopiales 2014

Comme tous les ans, en automne, je me suis rendu au festival international de Science-Fiction, les Utopiales, à Nantes. Placé cette année sous le thème de l'"Intelligence(s)", l'événement se déroulait du 29 octobre au 3 novembre 2014. L'invité d'honneur était le célèbre illustrateur anglais, Chris Foss, qui signait pour l'occasion l'affiche de cette quinzième édition.

illustration de Chris Foss



Jour 1.



Après la rituelle escale à l'Île de Nantes pour faire un petit coucou à ce cher Éléphant qui, sous un soleil radieux (oui, vous avez bien lu, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, il fait beau et chaud en cette fin de mois d'octobre, à Nantes) nous a ravi de sa présence (je dis "nous" parce que pour l'occasion, je suis accompagné de ma fille), nous avons rejoint la Cité des Congrès. Là, c'est une foule immense (700 personnes, comme je l'apprendrais plus tard) qui s'amasse devant la scène principale. Qu'attendent donc tous ces gens ? Alexandre Astier, bien sûr. En effet, le comédien/réalisateur/musicien/producteur (ne rayez pas les mentions inutiles, il n'y en a pas) est invité par le festival pour donner deux représentations de son "Exo-Conférence", un spectacle en forme de conférence sur la possibilité d'une vie extra-terrestre. Comme pour maintes raisons nous n'avons pas pu y assister, j'ai proposé à ma fille de venir voir l’interprète principal du Roi Arthur de la série Kaamelott (qu'il a créée, mais ça je ne vous apprends rien) en chair et en os... Elle a dit oui, forcément, et on ne regrette pas notre déplacement, le bonhomme sait faire le show ! 
illustration de Laura Sava
Bon, pour moi, la première journée est toujours très calme. On fait le tour de la librairie (la plus grande librairie SFFF de France, même si elle n'est que temporaire !), jette un œil aux exposition, une oreille aux conférences et autres tables-rondes. Et c'est avec l'anthologie officielle du festival (tiens, pour une fois, ce n'est pas l'affiche du festival qui y est reproduite) dans les mains (achetée directement sur le stand d'ActuSF, l'éditeur) que je suis allé pour ma première dédicace. Jo Walton, auteure du formidable Morwenna, semble disponible à la table de dédicaces et c'est donc avec une certaine fébrilité que je lui dis à quel point j'ai adoré son roman. Comme je m'y attendais un peu, cette femme est aussi accessible que gentille (d'autant qu'il faut comprendre mon anglais quand la nervosité me fait bafouiller).
Voilà, le premier jour des Utopiales s'achève. Les marques sont prisent. Les choses sérieuses peuvent commencer...



Jour 2.



Pour moi, le deuxième jour de festival est plutôt consacré au cinéma. Et ce qui est bien avec les Utopiales, c'est qu'il y a plusieurs programmations différentes. Une sélection officielle, avec plusieurs pris dont celui du public, qui est aussi l'occasion de découvrir des films dont on est sûr qu'il ne sortiront jamais dans les salles par chez nous. En 2011, il y a eu le Prometheus de Sandy Collora (non, non, pas la bouse de Ridley Scott). En 2012, on a eu droit au formidable Iron Sky, de Timo Vuorensola. En 2013, c'était le décevant Europa Report, de Sebastian Cordero qui nous était présenté. Mais cette année. je n'ai pas trouvé la perle rare qui restera inédite dans les salles obscures.
Il y a aussi les retrospectives et les coups de coeur de l'invité d'honneur. Je me suis donc rabattu sur deux documentaires et un long-métrage.
Le premier, il s'agit d'un film retraçant les méandres du rachat de la firme Marvel par Disney. Ça s'appelle Marvel Renaissance et c'est signé par Philippe Roure et Philippe Guedj. Si le premier auteur ne me dit rien, le second en revanche ne m'est pas inconnu. En effet, il s'agit de l'un des deux animateurs de l'Aguiche Room, excellent podcast vidéo à découvrir de toute urgence ! Même s'ils ne sont pas très actifs en ce moment... En tout cas, ce documentaire vaut vraiment le coup d'être vu parce qu'il met en lumière une "affaire" que j'avis suivi de très loin. Un peu compliqué, mais très intéressant.
illustration de Manchu
Le deuxième documentaire se veut un hommage à l'artiste récemment disparu, H.G. Giger. Cela s'appelle H.G. Giger Revealed, c'est signé par David N. Jahn et autant vous dire tout de suite que j'ai détesté. Peut-être parce que, Giger étant un artiste que j'aime plutôt bien, j'ai été vraiment déçu. Au contraire de ce que nous dit le titre, rien ne nous est vraiment révélé de l'artiste suisse, ou si peu. En plus, pour faire "intellectuel" ou je ne sais pas trop quoi, les images sont dégueulasses et le son est atroce, bruyant au possible. Pour couronner le tout, on a droit à tous les branchés de la Terre qui se disent inspirés par l'auteur de la créature du film Alien, de Ridley Scott (et aussi pas mal de décors).
Et de l'excellent film de Scott, il en est question juste après puisque c'est justement ce film-là qui est projeté en suivant. C'est donc en présence de Chris Foss, co-directeur artistique (avec Jean "Moebius" Giraud), que j'ai pu assister, pour la première fois sur grand écran, à cette séance. Excusez du peu...
Bien sûr, avant de partir, un petit tour à la librairie avec, en prime, quelques petites dédicaces : Laurent Genefort et Christopher Priest. Ces deux auteurs font partis de mes écrivains favoris. Ils semblent tous les deux avoir été ravis de l'apprendre. Les Utopiales, c'est aussi ce genre de petits bonheurs.




Jour 3.



Le troisième (et dernier) jour des Utopiales est toujours une parenthèse enchantée pour moi. En effet, c'est un bon moment pour (re)voir les copains. Qu'ils soient auteurs, traducteurs, éditeurs (parfois les trois en même temps), blogueurs ou même simple passionné des littératures de l'imaginaire, il suffit de rester quelques temps au Bar de Mme Spock (les habitués sauront de quoi je parle) pour que s'amorcent une multitude de conversations spontanées.
illustration d'Alain Brion
Pour la troisième année consécutive, l'agrégateur de blog PlanèteSF (dont ce blog fait partie) décerne son prix annuel au roman que le jury (composé de blogueurs) a trouvé le meilleur au cours de l'année passée. Pour la troisième année consécutive, j'ai raté la remise du prix (la faute aux transports en commun et au fait qu'on était un jour férié ; eh oui, j'ai toujours une bonne excuse !) Pour info, cette année le prix est revenu au formidable roman de Jean-Philippe Jaworski, Même pas mort.
affiche du film de Christopher Nolan
Ensuite, parmi les choses vraiment extraordinaires que j'ai faites durant ce dernier jour, il y en a deux qui m'ont tout particulièrement marqué. Les deux grâce à Ayerdhal, d'ailleurs, qu'il en soit loué ici !
Tout d'abord, il y a le spectacle de Benjamin Mayet, Le Dehors de toute chose, où le comédien se met en scène dans un décor pour le moins minimaliste et déclame un texte qui fait écho au roman d'Alain Damasio, La zone du Dehors, dont il s'inspire librement. Benjamin Mayet est un véritable funambule des mots, en équilibre sur le fil tendu de sa parole.
Et puis, en sortant du spectacle, je tombe presque par hasard sur un auteur que, malheureusement, je n'ai jamais lu, Philippe Curval. Cependant, ça a été l'occasion de discuter de beaucoup de choses, et notamment de cinéma. Un vrai bonheur.
Et avant de partir, ce samedi soir, encore une fois une foule immense encombre l'espace Shayol. Alexandre Astier est-il de retour ? Que nenni. Cette fois-ci, c'est le robot Romeo qui fait son show... Nous vivons déjà dans un monde de Science-Fiction...

En conclusion, cette quinzième édition des Utopiales est ma sixième participation consécutive et je ne compte pas en rester là. C'est un grand moment pour moi car il me permet de vivre à fond une passion, la SF. Et comme chaque édition est meilleure que la précédente, je n'ose pas imaginer ce que sera la prochaine... D'ailleurs, si vous ne connaissez pas, je vous invite à découvrir cet incontournable. Pour ma part, je dis : à l'année prochaine !

A.C. de Haenne





Commentaires

  1. Trois jours bien remplis. Sans compter les bières avec les amis.

    RépondreSupprimer
  2. Oui, les verres de bière se vident tandis que se remplissent les jours !
    En tout cas, je suis très heureux d'avoir enfin pu (vraiment) discuter avec toi, en vrai !
    Bonne édition, vivement l'année prochaine !

    A.C.

    RépondreSupprimer
  3. Une belle édition de plus. Vivement l'année prochaine ! ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Content d'avoir pu prendre le temps de vraiment discuter avec toi, aussi. Chaque fois, on se croise...

      A.C.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire