The Man from Earth - DVD

Alors que le professeur John Oldman s’apprête à déménager afin de refaire sa vie ailleurs, ses collègues de travail débarquent chez lui. Harry enseigne la biologie, Edith l'histoire de l'art, Dan l'anthropologie et Sandy, qui est amoureuse de John, est historienne. Arrivent ensuite Art, qui est archéologue, ainsi que son élève. Sous prétexte d'une petite fête improvisée, ils sont bien décidés à comprendre les raisons de son départ. John finit par avouer l'incroyable vérité : né il y a quatorze-mille ans, il est un voyageur temporel qui ne vieillit pas... 

Jerome Bixby's The Man from Earth (2007, 1h27), film américain réalisé par Richard Shenkman, avec David Lee Smith, John Billingsley, Ellen Crawford, William Katt, Annika Petterson, Richard Riehle...

Voici bien un film de Science-Fiction qui est totalement passé en-dessous des radars. Vous savez, le genre de films de SF où ce qui prime, ce ne sont pas les effets spectaculaires à grands coups de C.G.I. (Computer-generated imagery) mais les idées. N'ayant visiblement trouvé aucun distributeur assez courageux pour nous permettre de le voir sur grand écran, il est donc sorti directement en vidéo par chez nous (le 5 juillet 2011, soit quatre ans après sa sortie U.S.). Et c'est bien dommage. Alors, même si on m'en a vanté les mérites l'année passée, il m'aura quand même fallu cette superbe occasion (oui, on trouve de sacrés trésors dans les magasins de déstockage en trois lettres) pour le visionner. Et vous donner mon avis par la même occasion.

Si ce long-métrage est passé inaperçu par chez nous, je peux d'ors et déjà vous dire que c'est bien dommage. Car si un mauvais film comme Prometheus (2012) a eu droit à une sortie en grandes pompes, c'est que le distributeur était sûr qu'il allait marcher parce qu'il s'agit d'une forme de SF très spectaculaire (vous qui lisez régulièrement ce blog vous savez que je n'ai rien contre, mais que cela ne fait pas un film en soi) et que le réalisateur (Ridley Scott, pour ne pas le nommer) est régulièrement au top du box-office et est connu dans le domaine (il a même réalisé deux des plus grands chef d'oeuvre du genre). Or là, dans The Man from Earth, point d'images spectaculaires, pas le moindre effet spécial, pas la plus petite touche de CGI... Quant à Richard Schenkman, je dois bien avouer que je le découvrais avec ce film (il faut dire qu'il n'a pas une filmographie pléthorique...)

Oui, l'intrigue de The Man from Earth n'est pas palpitante. Du moins ne se déroule-t-elle pas à coups de rebondissements tous plus échevelés les uns que les autres, de course-poursuites ou de gun fight. Non, à l'instar d'une pièce de théâtre, elle nous est révélée au fur et à mesure par les dialogues des protagonistes qui, partant d'une simple hypothèse scientifique (pourrais-t-on vivre éternellement ?), se lancent dans un récit incroyable. Il faut dire que l'histoire racontée par ce Oldman ("homme vieux" en anglais) l'est, totalement. Alors, cet homme est-il fou, mythomane, affabulateur ou vraiment âgé de 14000 ans ? Je ne vais bien sûr pas répondre à cette question car je préfère que vous découvriez par vous-même la réponse. Si vous avez la chance de voir ce film, bien sûr !

Parce que, si vous ne l'avez pas encore compris, j'aime beaucoup ce film, malgré (ou grâce à) son absence d'action, de scènes spectaculaires. Bien sûr, pour l'apprécier à sa juste valeur, il faut rester concentré. Car le récit mis en place par les personnages relève plus de la SF littéraire. Il permet une évocation de l'Humanité à travers le temps. C'est ce qu'on appelle l'Histoire (avec un grand "H"). Avec une révélation (dont je ne dirai rien, bien sûr) finale qui peut secouer bien des certitudes.

Même si ce n'est qu'au niveau de l'évocation, ce John Oldman est bien un voyageur temporel. Cela me permet de faire entrer cette chronique dans le challenge organisé par Lune, le challenge Retour Vers le Futur (RVLF)



note : III

A.C. de Haenne


Commentaires

  1. Grâce à de bons sous-titres fr non-officiels, j'ai pu voir ce film pas très longtemps après sa sortie, je pense. J'ai tendance à être très difficile avec le jeu des acteurs en général ou avec certains effets de vraisemblance psychologique, ce qui fait que j'ai volontiers sourcillé face aux réactions des amis du héros, pourtant chercheurs, et qui se laissent happer un peu trop vite par son récit, ou du moins sont troublés trop vite, alors qu'ils doivent être habitués aux expériences de pensées en tout genre. Attention, je me rappelle bien d'un type plus défiant que les autres, et qui ne comprend pas pourquoi leur ami les quitte en leur infligeant cette confession incroyable, mais je suis du genre à vouloir plus d'objections retorses, même si la fin ne laisse plus de doutes à ceux qui sont restés. Bon, et sans vouloir spoiler, j'ai trouvé que le lien avec le héros et disons, une certaine religion, faisait too much, même si le film s'en sort avec simplicité et profondeur. Malgré ces critiques, The man from earth est pour moi un chef d’œuvre qui ne souffre d'aucune baisse de rythme, cet aspect étant d'ailleurs très adroitement géré dans mes souvenirs. Certes, on espère toujours que le héros "argumente" davantage pour étayer son récit et sa plausibilité, mais cette fiction en fait déjà beaucoup, e ton ne pas lui demander d'être aussi prolixe qu'un roman.

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    1. Ben voilà, on est bien d'accord ! Après, même si je vais dans ton sens, la plupart de ses amis acceptent son récit sans vraiment le remettre en question (à part un, comme tu le dis, qui s'énerve de manière un peu trop virulente à mon goût). Ils tentent tout de même d'argumenter au fur et à mesure du récit de John Oldman. J'aime bien le twist final, belle pirouette pour ne plus laisser de doute au spectateur.

      Pour ma part, ce fut une belle révélation, avec des sous-titres officiels ! ;-)

      A.C.

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