La mort vivante, par Stefan Wul

Loin de la terre désertée, Joachim désire poursuivre des recherches biologiques en un temps où le Consistoire l'interdit, car, désormais, la hiérarchie religieuse a reconquis sa toute-puissance. Il fuira donc une planète d'exil pour poursuivre ses travaux en toute liberté.
Martha a vu mourir sa fille. Elle dispose de la puissance et de la fortune. Joachim ne peut ressusciter la fille de Martha, mais, peut-être est-il en son pouvoir d'en créer, l'exacte réplique. Au risque de déchaîner La mort vivante.

Edition Pocket Science-fiction Fantasy (1991 ; première parution VF en 1958)

Je connaissais Stefan Wul au travers des adaptations de René Laloux (L’orphelin de Perdide, que j’avais chroniqué il y a un moment, et Oms en série) ainsi que par ma lecture de Niourk, petit ouvrage post-apo’. Aussi, associé à la Science-fiction, j’étais intrigué de voir la mention « Dark Fantasy » accolée sur la couverture de La mort vivante. Finalement, autant le « Dark » peut faire sens dans une certaine mesure, autant « Fantasy »…

illustration de Wojtek Siudmak
Dans des temps lointains, la Terre n’est plus habitable à cause de la toxicité de son environnement et les humains se sont établis sur Vénus. Nous apprenons au fil des pages que d’autres planètes, Mars notamment, accueillent également des habitants humanoïdes. Les différentes catégories de profession y sont représentées même si Stefan Wul nous donne surtout à voir les scientifiques, les délégués de ce qu’on peut appeler « l’Etat » et les commerçants. Cet « Etat » semble pour le moins frileux, disons « prudent »… Nous savons très peu de choses sur la manière dont la société vénusienne est organisée si ce n’est que les scientifiques sont contraints à rendre des comptes auprès d’officiels pour qui le progrès n’est qu’une option, viable que lorsqu’il s’accorde avec un cahier des charges pour le moins coercitif, et que le commerce est réglementé à outrance. Sur Vénus, le mot d’ordre du progrès est l’immobilisme ; la Terre, planète d’origine de ses habitants, est niée comme un souvenir honteux. Pire, toute mention de ladite planète ou commerce de ses vestiges sont passibles de sanctions. De quoi refroidir la plupart.

Néanmoins, car il faut bien une rupture dans ce petit monde, le commerce souterrain fleurit et certains, dont un scientifique brillant mais borderline, sont frustrés par tant de barrière. Ça tombe bien, la Terre n’est pas si déserte que ce qu’on veut bien le croire. Une riche et jeune femme, Martha, y réside dans sa résidence perchée sur les montagnes qu’on appelait autrefois Les Pyrénées. Ayant perdue son enfant des suites d’un empoisonnement mystérieux, elle désire la faire renaître. Connu jusque sur Terre pour ses travaux sur la biologie, elle mandate un de ses collaborateurs pour « convaincre » Joachim de la rejoindre sur Terre. Le moins que l’on puisse dire c’est que la technique de clonage employée dépasse toutes les espérances. Un peu trop même. Quelque part, étant donné le déroulement des opérations et ses conséquences, on se dit qu’une méthode plus « traditionnelle » aurait été aussi efficace et moins gênante. On ne sait pas trop comment mais ce grand projet déclencha une ancienne prophétie louant l’avènement d’une autre espèce mieux adaptée à son environnement que les homo sapiens de la même manière que ces derniers étaient mieux adaptés que leurs prédécesseurs.

L’enjeu de La morte vivante est bien de comprendre ce cheminement vers l’évolution de la race humaine. En une centaine de pages, Stefan Wul ne perd pas de temps à réellement poser de cadre et nous plonge directement au cœur de l’intrigue. Certes, nous pouvons constater les dégâts d’une radioactivité anormale tant au niveau de la taille des bêtes rescapées (autant ne pas être arachnophobe) ou de leur caractère venimeux qu’aux précautions à prendre s’il nous prend de vouloir nous balader en plein air. Les relations entre la poignée de personnages présents sont grossièrement exposées de même que leurs backgrounds. C’est dommage. Même si le lecteur est capable de déduire ce qui peut se passer par la tête des uns et des autres, plus de détails aurait été sympathique. Bref, Stefan Wul nous livre un petit récit rapidement expédié et rythmé. Nous avons là une distraction agréable même si elle donne peu d’occasion de s’y accrochée : ouverte, lue, rangée. C’est le risque avec ce genre de format. Si le huis clos apporte une dimension angoissante, ni l’univers global ni l’ambiance ne laisseront une impression réellement forte.

Note : II



Les Murmures – Valer Daviep


Chronique écrite dans le cadre du challenge Summer Short Stories of SFFF !


Commentaires

  1. Est-ce que c'est Valer Daviep qui fait aussi une chaîne youtube de zététique ?

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    1. Alors là, pas du tout... Il faudra que j'aille voir de quoi il s'agit... Quelqu'un qui a le même pseudo ?

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    2. Bon, je m'en doutais mais je préférais te laisser répondre.

      A.C.

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    3. Ah, au fait Guillaume, tu as vu que le blog a à présent une page FB. Tu m'avais dit de revenir vers toi quand ce serait le cas :

      https://www.facebook.com/lesmurmuresacdehaenne

      A.C.

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