Ubik, par Philip K. Dick

Dans ce monde de 1992 où les pouvoirs psis sont monnaie courante, Joe Chip semble mener sa barque comme il faut. Pourtant, ses difficultées à gérer son argent lui pourrissent la vie. Alors, quand son patron en personne lui demande de réunir une équipe d'agents psis pour rêgler un gros contrat sur la Lune, il voit là l'opportunité de sortir la tête de l'eau. Mais la mission sur le satelitte est un fiasco. L'echec est total, d'autant plus que son patron meurt. Cependant, en rentrant sur Terre, il se rend compte que les choses se dégradent et que tout, jusqu'au temps, semble régresser...


Je suis vivant et vous êtes mort


illustration de Jackie Paternoster
Classique parmi les classiques, cela faisait longtemps que je voulais lire cet Ubik. Eh bien, voilà, c'est fait. Il s'agit donc là du troisième roman de Philip K. Dick que je parviens à terminer (les autres étant Le Maître du Haut Château, autre classique s'il en est et Radio Libre Albermuth [non chroniqué]) et je dois confesser dès à présent que j'ai beaucoup aimé ma lecture. Malgré sa brieveté relative (280 pages à peine de lecture effective), ce roman est un condensé d'idées toutes plus folles les unes que les autres. S'il commence comme une sorte de pamphlet anti-capitaliste (avec la fameuse scène de la porte refusant au personnage principal l'accès à la sortie à cause de trop nombreux impayés), il continue avec un voyage sur la Lune avec des agents psis, puis se poursuit avec une étonnante remontée dans le temps, etc. Mais l'idée principale qui englobe toutes les autres, c'est celle chère à l'auteur californien : la perception de la réalité. Qui est mort dans ce roman ? Qui est vraiment mort ? Que lit le lecteur ? Que lit-il vraiment ? Tout le long du livre, ce sont les questions que se pose le lecteur, qui ne sait pas du tout où il va et se laisse porter au gré de sa lecture... Mais ce qui est très fort de la part de Philip K. Dick, c'est d'apporter une vraie réponse finale à tout le questionnement (à la limite de la) métaphysique dont il nourrit son roman. Un livre court, certes, mais d'une telle densité qu'il demeure présent dans l'esprit du lecteur bien après la dernière ligne lue. Un classique précédé d'une très bonne réputation. Non usurpée, à mon humble avis.

Ubik - Robert Laffont - collection Ailleurs & Demain - traduction d'Alain Dorémieux - 288 pages - 21,50€ - D.L. : août 2001

note : IV

A.C. de Haenne    

Commentaires

  1. Bon, moi je n’ai que de vagues souvenirs de sa lecture :-) Mais elle date.

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    1. Et ma chronique t'a donné envie de le relire, c'est ça ? ;-)

      A.C.

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    2. Je ne l’ai pas à la maison. Il faudra que je réessaye.

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    3. Tu seras forcément un lecteur différent de celui que tu étais à l'époque...

      A.C.

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    4. Suis-je d’ailleurs moi-même ?

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    5. Questionnement dickien, s'il en est...

      A.C.

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  2. La couverture est... particulière.
    Tu es enchanté c'est déjà un bon point. Le contenu ne m'inspire pas du tout et le roman m'a l'air vraiment trop alambiqué pour être certaine qu'il me plaise? Je crois que je vais me contenter du Maître du Haut château.

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    1. Pour une couverture signée Jackie Paternoster (une habituée de la collection Ailleurs & Demain et Le Livre de Poche), ce n'est franchement pas la pire (d'habitude, c'est vraiment plus... horrible). En plus, je trouve que là elle colle plutôt bien à l'esprit du bouquin car il y a à l'intérieur comme des pages de publicité (elles ouvrent les chapitres, en fait) et cette illustration va bien.

      Quant au livre en soit, c'est plus une SF d'idées que d'aventures. Même s'il se passe beaucoup de choses, c'est surtout fait pour provoquer la reflexion du lecteur que son simple divertissement.

      A.C.

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  3. Je tiens juste à signaler que cette chronique est entrée directement dans le TOP 10 des chroniques les plus vues (lues ?) sur ce blog, en seulement 4 jours !

    A.C.

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    1. K.Dick est toujours très à la mode ‑ surtout qu’il est sorti de l’univers SF pur pour la littérature. Un très bon documentaire est passé l’année dernière sur le perso sur Arte.

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    2. Oui, vu. Très intéressant. Même si trop surfait pour les puristes.

      Et pour dire un peu l'aventure de cet article, c'est que je l'ai partagé sur la page FB du blog. Yann Minh l'a partagé, ce qui, déjà, est énorme en soi. Et La Demeure du Chaos l'a partagé à son tour... Et là, c'est l'explosion de vues !

      A.C.

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  4. Faudra que je le lise un jour celui-là...

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    1. C'est exactement ce que je me disais, jusqu'à ce que je saute le pas. Franchement, je ne peux que t'y inviter.

      A.C.

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