Realive (Utopiales 2016 - 5/7)
Marc est atterré lorsqu’il apprend qu’il souffre d’un cancer incurable. Incapable de l’accepter, il décide de mettre fin à ses jours, avant que la maladie ne se propage, et il se fait cryogéniser. Six décennies plus tard, en 2083, la compagnie médicale Prodigy le ressuscite. De fait, il devient le premier humain à avoir survécu au processus. Mais cette réanimation ne s’est pas déroulée parfaitement et il réalise que son âme a été endommagée. Alors qu’il désire ardemment renouer avec son passé et retrouver Naomi, son amour perdu, il découvre les secrets du Projet Lazarus…
Realive (2016, 1h47), film espagnol de Mateo Gil, avec Tom Hughes, Charlotte Le Bon, Oona Chaplin...
COMPÉTITION OFFICIELLE UTOPIALES 2016
©Denis
Bajram
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Si la production de films d'animation est quasiment inexistante (voire ma remarque à propos de cet autre long-métrage ibérique lui aussi en compétition officielle, Psiconautas) en Espagne, c'est sûrement parce qu'elle a du mal à franchir les Pyrénées. En revanche, le film de genre espagnol est, quant à lui, très florissant depuis dix ou quinze ans. En effet, on ne compte plus les films d'horreur (REC, L'Orphelinat), de thrillers et même de Science-Fiction (Eva en est l'exemple parfait) qui connaissent un certain succès, voire même un succès certain (le film REC, cité plus haut, connaîtra trois suites ; ce qui, sans juger de leur qualité (d'autant que je ne les ai pas vues), sont le signe qu'un film fonctionne en salles).
Le scénariste du très bon Agora (2009) passe donc derrière la caméra pour nous offrir ce film qui projette son personnage principal dans un monde futuriste. Mais à l'instar du film cité plus haut (avec Rachel Weisz), Mateo Gil réunit un casting aussi hétéroclite (Tom Hughes, acteur anglais croisé dans la série The Game, l'actrice espagnole Oona Chaplin, petite fille de Charlie Chaplin, que beaucoup découvraient dans Game of Thrones et Charlotte LeBon, actrice québécoise qui présentait la météo sur le plateau du Grand Journal de Canal+) que bien trouvé. Avec ces acteurs venus d'horizons différents, il nous propose un film en anglais qui n'a d'espagnol que la production. Je pense qu'il a été fait dans l'optique de pouvoir s'exporter facilement.
Mais là où ce film se distingue tout de même de la plupart des productions hollywoodiennes, c'est que le réalisateur espagnol a lui-même signé le scénario (c'est son métier à la base, donc ça peut aider). Et si l'argument de départ de son histoire peut sembler tiré par les cheveux (en effet, je ne savais pas qu'en 2015, la cryogénisation s'était ainsi banalisée), c'est vraiment pour développer ensuite un vrai scénario de SF. Autant qu'une histoire d'amour impossible...
Si la réalisation de Mateo Gil est plutôt efficace, elle est grandement mise en valeur par la photographie rendant bien les différences entre les deux mondes, celui de 2015 et celui de 2083. Mais aussi les décors aseptisés et les effets visuels très sobres sont là pour mettre en forme le monde du futur. Et ce film bénéficie aussi d'un montage assez remarquable.
Comme vous pouvez le constater, ce film a beaucoup de qualités, ce n'est pas pour rien qu'il a remporté le Prix du jury ainsi que le Prix du public aux Utopiales 2016. Très certainement parce que c'était le seul long-métrage de toute la sélection à relever véritablement de la science-fiction (pour un festival de SF, ça tombe bien). En revanche, si le rythme du film m'a paru très bon au début, il s'enlise vers les trois-quarts, rendant la fin interminable. La résolution est attendue, mais ne vient jamais.
Bref, ce Realive est un très bon film qui mérite amplement ses prix. Si ce n'était ses petites longueurs à la fin, il approcherait presque de la perfection. A découvrir, je pense.
note : III
A.C. de Haenne
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