The Expanse - Netflix
Avec son chargement de glace en provenance des anneaux de Saturne, le vaisseau-cargo Canterbury fait route vers une des stations de la Ceinture, afin de ravitailler celle-ci en eau. Après avoir reçu un appel de détresse, le capitaine finit par envoyer une navette de secours avec à son bord son officier en second, Jim Holden, et quatre membres d'équipage. Ils découvrent un vaisseau abandonné, le Scopuli. Qui a bien pu alors envoyer le SOS ?
Dans le même temps, sur une station ceinturienne, l'inspecteur Miller recherche une jeune femme disparue, Julie Mao. Assez rapidement, il comprend que la disparition de cette fille de riche est liée au Scopuli...
The Expanse (2015, 10x42'), série américaine de Mark Fergus & Hawk Ostby, avec Thomas Jane, Steven Strait, Shohreh Aghdashloo, Florence Faivre...
Tirée des romans The Expanse écrits par James A. Corey (pseudonyme du duo d'écrivains Daniel Abraham et Ty Franck, qui n'est autre que l'assistant de G.R.R. Martin), cette série en a gardé le nom général et, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle fait partie des bonnes adaptations. Là, je sens la foule en colère qui s'insurge, prête à user de la violence pour demander des explications... Eh bien, si je peux me permettre de faire une telle affirmation, c'est que j'ai lu le bouquin, L'éveil du Léviathan (un beau bébé de plus de 600 pages paru par chez nous aux éditions Acte Sud dans sa collection Exofictions). Enfin, j'en ai lu les 130 premières pages (rentrez chez vous !) Bien assez donc (si, si...) pour me rendre compte de la qualité du bouquin et de son adaptation sérielle. Il va sans dire que dès que je trouve un créneau (de quelques jours, voire semaines), je me replonge dans le roman, même si je connais à présent les grandes lignes de l'intrigue. En l'occurrence, cela me permettrait d'éclaircir certaines subtilités qui ont pu/dû m'échapper, forcément.
Tirée des romans The Expanse écrits par James A. Corey (pseudonyme du duo d'écrivains Daniel Abraham et Ty Franck, qui n'est autre que l'assistant de G.R.R. Martin), cette série en a gardé le nom général et, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle fait partie des bonnes adaptations. Là, je sens la foule en colère qui s'insurge, prête à user de la violence pour demander des explications... Eh bien, si je peux me permettre de faire une telle affirmation, c'est que j'ai lu le bouquin, L'éveil du Léviathan (un beau bébé de plus de 600 pages paru par chez nous aux éditions Acte Sud dans sa collection Exofictions). Enfin, j'en ai lu les 130 premières pages (rentrez chez vous !) Bien assez donc (si, si...) pour me rendre compte de la qualité du bouquin et de son adaptation sérielle. Il va sans dire que dès que je trouve un créneau (de quelques jours, voire semaines), je me replonge dans le roman, même si je connais à présent les grandes lignes de l'intrigue. En l'occurrence, cela me permettrait d'éclaircir certaines subtilités qui ont pu/dû m'échapper, forcément.
Après cette (longue) introduction, que dire de cette série produite par la chaîne étasunienne SyFy (avec un budget visiblement assez conséquent pour chaque épisode) ? Contrairement aux romans où l'intrigue est, du moins au début, scindée en deux arcs narratifs (avec pour titre de chaque chapitre le nom du personnage principal, "Holden" ou "Miller"), les scénaristes en ont ici ajouté un, où l'on suit un personnage qui n'arrive que dans le deuxième livre. Mais cette subtilité, loin d'alourdir le propos, donne de la complexité à l'ensemble en laissant voir les possibilités de conflits entre les différentes forces en présences. Mars et la Terre sont en effet les deux entités rivales. Toutes deux exploitent sans vergogne les stations de la Ceinture d'astéroïdes qui tentent de se rebeller. S'ajoutent à ça de mystérieux vaisseaux furtifs qui veulent provoquer une guerre entre Mars et la Terre... Tous les éléments d'une intrigue riche sont là, avec un background puissant et étoffé, avec un fort potentiel et que l'on pourrait qualifier d'original.
Ce qui fait la force de tout bon récit, qu'il soit sous forme littéraire ou visuelle (cinéma, série), c'est la qualité apportée à ses personnages. The Expanse ne fait pas exception à la règle. Aucun de tous ceux qui nous sont montrés à voir ici ne sont bons ou mauvais, ils sont tout simplement humains. Ils font des choix, pour leur survie, pour se racheter d'une faute passée ou parce qu'ils ont une haute idée de leur destin. Et je trouve que les acteurs collent tout à fait à leur personnage. Pas de stars dans cette série (aucune n'était libre, elles étaient toutes prises pour WestWorld), mais un casting juste qui nous aide à croire à cette histoire où l'intrigue se noue petit à petit, dans deux genres assez différents. Holden (Steven Strait) évolue dans un monde spatial où un conflit à l'échelle du système solaire est en train de se mettre en place. C'est du space opera pur jus avec des batailles spatiales certes courtes mais tout de même assez exaltantes. Miller (Thomas Jane), quant à lui, mène une enquête dans un milieu urbain parfois ultra-moderne (pour montrer qu'on est dans le futur). Mais parce que le futur n'est pas tout rose non plus, surtout dans des stations à des millions de kilomètres de la Terre, l'action se situe le plus souvent au niveau de bas-fonds forcément sombres et véritablement glauques. Le chapeau terrien de Miller lui donne un air old school, à la limite du film noir des années 40/50. C'est un enquêteur très hard boiled qui picole et s'en prend plein la tronche, à la manière d'un Mike Hammer.
Il y aurait encore bien des choses à dire à propos de cette série qui, si elle n'est pas parfaite, soigne tout de même son esthétique. Décors variés et soignés (certains font tout de même un peu cheap), objets technologiques très bien trouvés (le petit détail du portable de Miller qui est fendillé est tout simplement parfait de vérité), effets visuels dignes de certains films de cinéma, générique à couper le souffle. La direction photo est elle aussi très soignée, nous plongeant de manière très forte dans l'univers créé ici. Tout n'est pas parfait, mais les créateurs de cette série se donnent tout de même les moyens pour imprégner au mieux les spectateurs dans un univers complexe et riche.
Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé cette série. Si la description par certains de The Expanse comme "le Game of Thrones dans l'espace" me semble tout à fait putassière (ah, les affres du marketting...), il n'empêche qu'elle possède cette même ambition de mener loin le lecteur/spectateur, très loin de son quotidien. De le projeter dans un autre univers... Et de le faire bien.
note : III
A.C. de Haenne
Ce qui fait la force de tout bon récit, qu'il soit sous forme littéraire ou visuelle (cinéma, série), c'est la qualité apportée à ses personnages. The Expanse ne fait pas exception à la règle. Aucun de tous ceux qui nous sont montrés à voir ici ne sont bons ou mauvais, ils sont tout simplement humains. Ils font des choix, pour leur survie, pour se racheter d'une faute passée ou parce qu'ils ont une haute idée de leur destin. Et je trouve que les acteurs collent tout à fait à leur personnage. Pas de stars dans cette série (aucune n'était libre, elles étaient toutes prises pour WestWorld), mais un casting juste qui nous aide à croire à cette histoire où l'intrigue se noue petit à petit, dans deux genres assez différents. Holden (Steven Strait) évolue dans un monde spatial où un conflit à l'échelle du système solaire est en train de se mettre en place. C'est du space opera pur jus avec des batailles spatiales certes courtes mais tout de même assez exaltantes. Miller (Thomas Jane), quant à lui, mène une enquête dans un milieu urbain parfois ultra-moderne (pour montrer qu'on est dans le futur). Mais parce que le futur n'est pas tout rose non plus, surtout dans des stations à des millions de kilomètres de la Terre, l'action se situe le plus souvent au niveau de bas-fonds forcément sombres et véritablement glauques. Le chapeau terrien de Miller lui donne un air old school, à la limite du film noir des années 40/50. C'est un enquêteur très hard boiled qui picole et s'en prend plein la tronche, à la manière d'un Mike Hammer.
Il y aurait encore bien des choses à dire à propos de cette série qui, si elle n'est pas parfaite, soigne tout de même son esthétique. Décors variés et soignés (certains font tout de même un peu cheap), objets technologiques très bien trouvés (le petit détail du portable de Miller qui est fendillé est tout simplement parfait de vérité), effets visuels dignes de certains films de cinéma, générique à couper le souffle. La direction photo est elle aussi très soignée, nous plongeant de manière très forte dans l'univers créé ici. Tout n'est pas parfait, mais les créateurs de cette série se donnent tout de même les moyens pour imprégner au mieux les spectateurs dans un univers complexe et riche.
Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé cette série. Si la description par certains de The Expanse comme "le Game of Thrones dans l'espace" me semble tout à fait putassière (ah, les affres du marketting...), il n'empêche qu'elle possède cette même ambition de mener loin le lecteur/spectateur, très loin de son quotidien. De le projeter dans un autre univers... Et de le faire bien.
note : III
A.C. de Haenne
Pour ma part j'ai moyennement accroché à la série (je me rends compte en lisant ton article que j'en ai oublié la moitié), du coup je ne me pense pas que le livre me plaise plus que ça xD. M. Vert aime bien par contre, il milite pour qu'on regarde la saison 2 d'ailleurs.
RépondreSupprimerC'est le genre de série qui mérite une deuxième chance, je trouve. Surtout si vous regardez la deuxième saison... ;-)
SupprimerA.C.
En tous les cas, ça donne envie de jeter un œil sur le livre.
RépondreSupprimerEt c'est déjà ça ! ;-)
SupprimerNon, franchement, c'est une très bonne adaptation !
A.C.
J'ai eu un peu de mal initialement, car je ne cessais de faire une comparaison entre le livre et la série. Peu correspondait à mon imaginaire.
RépondreSupprimerMon époux n'avait pas lu le livre et lui a accroché d'entrée. Nous avons donc continué à suivre la série, et bien j'ai fini par aimé.
Bref, je partage globalement ton avis.
Bel article!
Merci !
SupprimerVisiblement, vous êtes nombreuses à avoir du mal... Mais tu as eu raison de t'accrocher !
A.C.
Mon libraire n’a pas beaucoup aimé le livre. Du coup, je n’ai pas acheté pour le moment.
RépondreSupprimerJ'imagine que tu fais confiance à ton libraire, mais que celui-ci n'est pas rétif à la SF ?
SupprimerA.C.
C’est un amateur de SF. On ne doit pas avoir les mêmes goûts (surtout en BD) mais il a été assez convainquant sur le coup (bon, il m’a vendu un autre bouquin, hein).
RépondreSupprimerOui parce qu'un libraire qui refuse de te vendre un bouquin, c'est un peu bizarre.
SupprimerA.C.