The Batman

The Batman - Cinéma

Film de (2022) de Matt Reeves avec Robert Pattinson (Bruce Wayne/ Batman), Zoé Kravitz (Selina Kyle / Catwoman), Paul Dans (Riddler)...

Deux années à arpenter les rues en tant que
Batman et à insuffler la peur chez les criminels ont mené Bruce Wayne au coeur des ténèbres de Gotham City. Avec seulement quelques alliés de confiance - Alfred Pennyworth, le lieutenant James Gordon - parmi le réseau corrompu de fonctionnaires et de personnalités de la ville, le justicier solitaire s'est imposé comme la seule incarnation de la vengeance parmi ses concitoyens. Lorsqu'un tueur s'en prend à l'élite de Gotham par une série de machinations sadiques, une piste d'indices cryptiques envoie le plus grand détective du monde sur une enquête dans la pègre, où il rencontre des personnages tels que Selina Kyle, alias Catwoman, Oswald Cobblepot, alias le Pingouin, Carmine Falcone et Edward Nashton, alias l’Homme-Mystère. Alors que les preuves s’accumulent et que l'ampleur des plans du coupable devient clair, Batman doit forger de nouvelles relations, démasquer le coupable et rétablir un semblant de justice au milieu de l’abus de pouvoir et de corruption sévissant à Gotham City depuis longtemps.


Avoir un avis sur un Batman à l'écran c'est comme avoir un pote cas contact. Tout le monde en a un. Il y a bien souvent des opinions très viscérales, presque de l'ordre du jugement de valeur, dès qu'on en arrive à apprécier l'une de ces incarnations. Il n'y a qu'à regarder les commentaires qui suivent articles ou vidéos : "Le meilleur Batman c'est Keaton ! Non c'est Bâle ! Boubou non c'est Affleck !". Bizarrement peu citent Kilmer ou Clooney. Aimer un Batman à l'écran revient à (s')interdire d'en apprécier un autre. Alors, quand Pattinson a été annoncé comme la prochaine incarnation du Chevalier Noir, la horde de cinéphiles et experts de Batou s'en sont donné à cœur joie en le résumant, à tort, à la saga Twilight, en critiquant sa carrure, moins massive que celle d'un Ben Affleck (qui devait réaliser et interpréter un film éponyme), en… rappelant qu'il n'est ni Keaton, ni Bâle…
C'est vite oublier que, du haut de ses 80 et quelques années, son support original a significativement évolué en termes de ton, d'histoire, mais aussi dans son allure. Non, Batman n'est pas nécessairement le fils illégitime entre une armoire normande et un frigo américain ; non, il n'est pas nécessairement désabusé ou exclusivement solitaire. Personnellement, je n'ai rien contre Pattinson ou contre une nouvelle proposition de Batman au cinéma. Bon, j'avoue que j'aurais espéré qu'on sorte de ce cadre. Un Batman Beyond ou un film solo sur Nightwing m'auraient sans doute davantage séduits (y compris avec Pattinson).

Sans trop en révéler, The Batman étant encore à l'affiche, le film tend à se démarquer sur plusieurs points par rapport à ses prédécesseurs : sa longueur d'abord ; son ambiance ensuite ; son scénario enfin.
The Batman est long. Trois heures. Même si nous avons passé le standard "un film = 1h30/45" depuis un moment, il est quand même plus rare de prendre son temps à ce point. Si certains peuvent le regretter, cette relative lenteur contribue à instaurer une ambiance. Plus proche du film noir que super-héroïque, nous avons le sentiment d'un temps de menace interminable. La photographie est superbe et participe à cette moiteur même si la violence vendue pendant la promotion n'est pas si présente que ça. Plus qu'une enquête, The Batman nous propose un jeu de piste avec Riddler à la baguette. Enfin, on nous épargne les sempiternelles perles qui tombent au ralenti. Nous retrouvons certains personnages iconiques de l'univers de la chauve-souris qui nous offrent une intrigue parallèle sous fond de mafia, de bassesses et de jeux de conscience. A Gotham, même les parangons de la vertu peuvent s'égarer.

Entre Joker et The Batman, DC Comics semble vouloir développer un second univers cinématographique, à côté du plus haut en couleurs "à la MCU", plus sombre et moins consensuel. Loin de me déplaire, son panthéon est largement assez riche pour nous proposer enfin des adaptations de comics qui n'explosent pas de partout agrémentés de blagues potaches. Je ne dis pas que je ne peux pas apprécier ces derniers… simplement qu'on peut s'autoriser autre chose. Par exemple, j'ai entendu que les scènes d'action dans The Batman sont peu nombreuses et courtes. Mais tant mieux ! De toute façon, Batman va à l'essentiel, tout en efficacité. Il n'est pas supposé danser un balais avec ses adversaires.

Note : IV

Valer Daviep Aka Les Murmures

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