Dobermann


Le Dobermann et sa bande sont des pros de l’attaque de banque et de fourgons en tout genre. Aussi intéressés par le shoot d’adrénaline que par l’argent qu’ils en tirent, cette bande de joyeux drilles composée de Dobermann, de Nat son égérie sourde, du petit teigneux excité Moustique, de Pitt Bull, Manu, L’abbé, Sonia, et Léo, montrent visiblement un certain don pour dépasser les forces de l’ordre.

Dobermann (1997 ; 1h43), film français réalisé par Jean Kounen avec Vincent Cassel, Monica Bellucci, Tchéky Karyo…

Avec Vincent Cassel, pas de surprise : même mimique, même jeu, même personnage. Des fois, ça le fait. Des fois, c'est un peu lourd. Certes, Doberman approche des dix ans. J'imagine que les cinéphiles de l'époque découvraient encore l'acteur. Personnellement, aujourd'hui, je suis ravi d'avoir pu visionner ce film tant pour le coup le rôle lui va bien. Dans un gang où quasiment tous les membres sont affublés de sobriquets canins, le Doberman détonne. En bon chef de meute, il est à la fois proche de son groupe et à la fois très différent. Aussi brut, mais plus classe. Comme les autres, mais à sa façon.

Ces cabots sont spécialisés dans le braquage de banques. Manifestement, ils ont du métier et jouissent d'une certaine notoriété tant dans le milieu officiel que dans les tous-terrains. Prostitués, drogues, boites de nuit enfumés, flingues et règlement de compte. Tout y passe dans une ambiance proche de Trainspotting par certains côtés. Alors qu'ils sont sur un gros coup, et que par conséquent les policiers flairent aussi l'opportunité de s'attirer un peu de gloire, la carrière tranquille du groupe va basculer. L'un-e de leur complice, travestie notoire attachante et fils de bonne famille, va se faire prendre par une espèce de flic pourri jusqu'à la moelle et aux méthodes plus que douteuses. Or, taquinez un peu trop un colosse, et vous risquez d'y perdre la main... ou un bras.

Dobermann n'est pas dénué de qualités. Certains personnages sont charismatiques et Jean Kounen a quelques bonnes idées, comme celle de la copine muette. Il y a aussi un sens graphique indéniable (pour l'époque, j'ajouterais). La mise en scène est dynamique et musclée. Par ailleurs, le film nous gratifie aussi de quelques répliques aussi cultes que fleuries, que je me garderais bien de reproduire ici. Je ne ferai donc pas allusion aux quelques répliques évoquant des pratiques sexuelles. Ce n'est pas mon genre d'essayer de booster le référencement en soulignant la présence de parties de jambe en l'air dans ce qui ressemble à des maisons closes. Malheureusement, Dobermann n'a pas la classe du film cité précédemment. Il n'est de toute façon pas sur le même registre. Le scénario est quand même très creux. Les jeux d'acteurs, si cela convient parfaitement au ton du film la plupart du temps, sont quand même limités. Si j'osais, Cassel faisait déjà du Cassel. Il le fait bien. Mais heureusement que le film ne dure pas plus longtemps.

Dobermann est un film brut, pétri de qualités même si on peut y trouver quelques défauts. Au moins, il ne se cache pas. On n'a pas le sentiment que le réalisateur a voulu tenir un discours sous-jacent.

Note : III


Les Murmures.

Commentaires

  1. Brut, c'est exactement le qualificatif qu'il faut pour ce film. Mention spéciale à Romain Duris dans un rôle secondaire très scatologique.
    Sinon, c'est Jan Kounen, pas Jean.

    A.C. de Haenne

    P.S. : dis, Les Murmures, pourrais-tu m'envoyer un message à l'adresse habituelle ? Merci d'avance.

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