J. Edgar
« J. Edgar » part à la découverte de la vie privée et
publique de l'une des figures les plus puissantes, les plus controversées et
les plus énigmatiques du 20ème siècle. En tant que visage incarnant
l'application de la loi en Amérique pendant presque cinquante ans, J. Edgar
Hoover était craint et admiré, injurié et vénéré. Mais à huis clos, il a gardé
des secrets qui auraient détruit son image, sa carrière et sa vie.
J. Edgar (2012 ; 2h15) film américain réalisé par Clint Eastwood
avec Leonardo DiCaprio, Armie Hammer, Naomi Watts…
Après le déjà très bon Invictus, Eastwood nous présente un
autre biopic. Cette fois ci, le personnage semble moins louable qu’un Mandela.
En effet, J. Edgar Hoover, à la tête du « bureau » (le FBI), n’est
pas tendre envers les minorités et encore moins envers les leaders ou groupes d’opinion qui auraient envie de remettre en
cause la bonne morale américaine. Autant dire qu’Hoover n’hésite pas à user de
son charisme et de son pouvoir pour mener à bien ce qu’il pense être la bonne
manière de mener les affaires épineuses. Seulement, derrière le personnage
public se cache aussi un homme bien plus ambigu.
Au départ, peu de choses
semblaient indiquer qu’Hoover arriverait au statut qu’il occupera presqu’un
demi siècle. Mis à part son audace et un certain enthousiasme, Hoover semble
aussi plutôt torturé, ou inadapté à une tâche nécessitant des nerfs d’acier. Manifestement,
il arrivera à retourner ses défauts à son avantage. Surtout, il arriva à s’entourer
d’une petite troupe de fidèles. De toutes les façons, les autres seront exclus,
voire brisés s’ils en venaient à se rebiffer. Cependant, ce qui hante Hoover
est aussi la postérité. Qu’est ce qu’on va retenir de lui ? Lui, l’homme
de l’ombre puissant mais invisible. La solution semble se trouver dans une
autobiographie dictée à un jeune agent. Or, un mégalomane comme Hoover peut il
se livrer à cet exercice sans transformer le passé ? Si on allait plus
loin, est-on simplement capables de réécrire un passé aussi tumultueux sans
arrondir les angles, quitte à atténuer ce qui pourrait nous dévaloriser ?
Par ailleurs, au-delà des
confessions d’une ancienne gloire sur la fin, de sa carrière et de sa vie,
Eastwood aborde de front plusieurs thématiques. Les relations ambiguës des
hommes de pouvoir avec la mafia ; l’homosexualité [masculine] pas
franchement acceptée alors mais pourtant pas si rare ; la propagande
politique et la différence sociale. Il faut dire qu’en cinq décennies balayées
le temps d’un peu plus de deux heures, l’histoire américaine du XXe apparaît bien
dense. Malheureusement, le film en pâtie un peu. Toutes ces histoires
passionnantes ont un peu de mal à trouver leur chute. Mais, même si ce film n’est
pas exempt de défauts, je n’ai pas envie de m’attarder dessus. J. Edgar est un beau film, riche et subtil, violent de
bien des façons.
Note : III
Les Murmures.
Je relaie l'article d'Anudar : http://grandebibliotheque.blogspot.com/2012/03/j-edgar.html
RépondreSupprimerMerci :) !
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