Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes


Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, est engagé par un des plus puissants industriels de Suède, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce, Harriet, survenue des années auparavant. Vanger est convaincu qu’elle a été assassinée par un membre de sa propre famille. Lisbeth Salander, jeune femme rebelle mais enquêtrice exceptionnelle, est chargée de se renseigner sur Blomkvist, ce qui va finalement la conduire à travailler avec lui. Entre la jeune femme perturbée qui se méfie de tout le monde et le journaliste tenace, un lien de confiance fragile va se nouer tandis qu’ils suivent la piste de plusieurs meurtres. Ils se retrouvent bientôt plongés au cœur des secrets et des haines familiales, des scandales financiers et des crimes les plus barbares…

The girl with the dragon tattoo (2012 ; 2h38) film américain, britannique, suédois et allemand réalisé par David Fincher avec Daniel Craig, Rooney Mara, Christopher Plummer…

On ne présente plus la trilogie de Stieg Larsson. Blockbuster littéraire, et thriller bourré de qualités. Qui plus est, Millenium est apparu quand les récits suédois n’avaient pas forcément le vent en poupe. Alors qu’aujourd'hui, ces pays d’Europe du Nord font l’objet d’éloges, notamment dans sa dimension sociale, Larsson remet un certain nombre de réalités historiques à leurs places. Comme tant d’autres pays, la Suède a souffert (et souffre encore aujourd'hui) d’un nationalisme exacerbé d’une part, et misogynie crasse et violente. La trilogie a déjà fait l’objet d’une adaptation plutôt réussie. Tout y était déjà : une ambiance fidèle, des personnages charismatiques, quelques ellipses plutôt intelligentes et compensées par les téléfilms. Le challenge de Fincher était donc grand. Au moins autant que son talent, même si à mon goût ce n’est pas son meilleur film.

Aucune surprise dans le scénario. Mikael Blomkvist, journaliste/directeur du journal d’investigation et de critique sociale Millenium, doit se mettre au vert. Son papier acide contre Wennerstrom est louche. Pourtant sûr de lui, Mikael est condamné pour diffamation. Parallèlement, Henrik Vanger a commandé des recherches envers le journaliste. Pas pour le manipuler (quoique) mais bien pour le recruter si l’expertise est favorable. Aux commandes de l’expertise : Lisbeth Salander. Une pupille de la nation dans une pure veine Post Punk Goth. Associale (ah bon ?) et terriblement talentueuse. Alors que Mikael est mandaté pour enquêter sur la disparition, et probablement le meurtre, de la nièce de Vanger, survenue il y a 40 ans, il apparaît que le journaliste va avoir besoin des talents de Lisbeth. Bien sûr, les indices vont apparaitre au fur et à mesure que d’autres disparaissent. Les certitudes, sur les faits et les gens, se font et se défont.

Est-ce que la relecture de Fincher vaut le coup (et le coût ?) ? Je dirais que oui. Pour plusieurs raisons à ça : Lisbeth, incarnée par une Rooney Mara qui tient la comparaison (même plus) avec la déjà très convaincante Noomi Rapace ; l’ambiance qui semble plus suintant et lugubre ; la musique menée par un Trent Reznor en grande forme. Effectivement, qui mieux que l’ancien leader de NIN peut accompagner Millenium ? Sans aucun doute, ce film est très bon thriller mené en trombe, qui n’est pas qu’un prétexte à remake.
Pour autant, ce Fincher là n’est pas non plus inoubliable, en tant qu’un film de Fincher. Ce dernier est quand même l’auteur de films cultes, comme Seven, ou de très bons moments de cinéma comme Benjamin Button, parmi tant d’autres. Ici, Fincher maitrise son sujet mais n’apporte pas grand-chose de neuf. En même temps, Les hommes qui n’aimaient pas les femmes était déjà un opus d’introduction. Je suis impatient de voir une éventuelle adaptation des suites, avec la même équipe.

III

Les Murmures.

Commentaires

  1. Cette version m'attire parce que je veux voir la version que peut en donner Fincher (même en petite forme, ce type est un génie, il n'y a qu'a voir The Social Network pour s'en convaincre), et parce que Daniel Craig en Blomkvist, ça doit être pas mal (l'acteur suédois dont j'ai oublié le nom ne m'avais pas convaincu).

    A.C.

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  2. C'est ce que je voulais sous-entendre : pas un grand fincher... mais bon, on parle de Fincher quand même. Et, effectivement, Craig est bon ici. Même si l'aspect "vie d'une rédaction" n'est pas aussi retranscrit que dans le premier film. En revanche, je pense que qu'il était plus fidèle au Blomkvist des romans. Par contre, Palgrem a une vraie place ici (le premier tuteur de Lisbeth). Et c'est bien.

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  3. Et je pense que Noomi Rapace a eu raison de refuser de reprendre le rôle de Lisbeth (c'est la preuve qu'ils ont eu l'indécence de lui proposer...). Comme ça, on a eu le plaisir de la voir dans le dernier S. Holmes.
    Euh, Valer, je crois bien qu'il y a un petit problème avec l'image.

    A.C.

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  4. "Euh, Valer, je crois bien qu'il y a un petit problème avec l'image."

    Ah bon ? Tout va bien ici.

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  5. La magie d'internet a dû faire son oeuvre car, chez moi aussi, elle est revenue...

    A.C.

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