Akira tome 1, de Katsuhiro Otomo


2020. Néo-Tokyo est devenue une gigantesque poubelle hi-tech. Tetsuo, Kanéda et leur bande de jeunes du centre d’insertion et d’apprentissage professionnel foncent dans la nuit sur des motos volées, sans autre but que de repousser toujours plus loin les limites du speed. Quand ils croisent un drôle de petit garçon au visage de vieillard, leur premier réflexe est de l’agresser mais cette créature perdue possède un étrange moyen de défense… Ils viennent de faire connaissance avec le n°26 et de franchir, sans s’en rendre compte, la première étape d’un processus irréversible : le réveil d’Akira…

Cela ne va pas être simple d’écrire quelque chose d’originale sur Akira tellement son héritage dépasse largement les frontières d’un genre. Akira est une œuvre majeure. Que l'on considère son aura dans le manga, ce style de BD asiatique aux codes bien identifiés, comme dans la Science Fiction, ici clairement post apocalyptique, l'œuvre d'Otomo se classe parmi les plus grandes réussites du genre.

La seconde guerre mondiale est achevée. Mais les bombes destructrices demeurent une menace. Ainsi, Tokyo est rasée de la carte, laissant à sa place un cratère béant. Un demi-siècle suivant, Néo-Tokyo vivote. Ses habitants pareillement. Des bandes d’adolescents se livrent une guerre terrible, filant à toute allure, en moto, sur les routes de la ville, avalant pilules sur pilules. Cette routine explosive finira cependant par leur échapper, bien malgré eux. Une rencontre inattendue va séparer les routes de Kaneda et Tetsuo.
Elle va aussi donner lieu à des unions improbables. Ainsi, une intrigue complexe se met lentement en place dans ce premier volume : Kaneda et les membres fidèles de la bande ; des responsables administratifs étranges ; des résistants qui le sont autant ; une bande rivale opportuniste. Et tout ce petit monde qui se rencontre d’une manière ou d’une autre.

On sait que les japonais ont été traumatisés par les événements tragiques qui ont amorcés la fin de la seconde guerre mondiale. On l'aurait été à moins. Les thèmes de la destruction et de la reconstruction laborieuse d'une vie organisée sont en effet des éléments récurrents de la culture nippone. Akira s'appuie totalement sur cet imaginaire. Le caractère imprévisible de l’histoire, mais aussi les petites combines et résistances quotidiennes, l’oppression de l’Etat sur les individus ainsi que la corruption sont des ingrédients subtilement distillés dans l’œuvre d’Otomo.

Inutile d’en dire davantage. Ou, plutôt, cela ne rime plus à grand-chose. Akira est un must have.



Note : IV

Les Murmures.

Commentaires

  1. Ce que tu en dis là ressemble énormément à ce que je me souviens du film tiré de ce manga, que j'avais trouvé en bouquinerie (ou en vide-grenier, je ne sais plus), et j'avais hésité à l'acquérir car je ne suis pas, mais vraiment pas lecteur de manga. Ton article élogieux me fait regretter ce choix.
    Sinon, Les Murmures, as-tu remarqué que nos deux dernières chroniques commencent par 2020 ? Deux visions différentes d'un futur identique.

    A.C.

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  2. Hum, si Akira avait été publié aux US, on l'aurait qualifié de roman graphique au même titre qu'Alan Moore. Certes, il y a quand même une dizaine de pavés (t'as de la lecture) mais ce n'est pas non plus un manga à épisode comme Cobra par exemple. Et les thèmes, la mise en scène, le scénario... tout ça justifie très bien son statut.
    Pour le 2020, non ! Et c'est assez amusant :)

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  3. J'ai enfin acheté l'intégrale d'Akira il y a peu, et je pense pouvoir le lire et le relire et toujours l'apprécier, découvrir de nouveaux détails... Les personnages sont divers et variés, Neo-Tokyo surprenante à parcourir... Et puis le dessin, la mise en page... que du bonheur pour les yeux.
    Merci pour ta chronique!
    Salutations vaporeuses,

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  4. Aaaaah, Akira ! Quelle grande saga !
    Un souvenir inoubliable !

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  5. Merci pour vos gentils commentaires sinon :)

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  6. Oui, mais il faut juste que je retombe dessus...

    Sinon, la couverture est juste hideuse (ou alors les couleurs passent mal ici...)

    A.C.

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  7. La version noir et blanc est plus sympa que la couleur.

    On a là vraiment une belle œuvre, très riche et d'une très grande qualité.

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  8. Ma version a la couverture en couleurs (bien sûr) et les premières pages colorisées. Sinon c'est du n&b.

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