Interview de Gillossen, Acte II


Voici donc la deuxième partie, toute aussi passionnante...


A.C. de Haenne : Oui, j'imagine... En fin d'année dernière, vous avez décerné le deuxième prix Elbakin à une oeuvre de fantasy francophone. Le lauréat n'était autre que Thierry Di Rollo pour son roman Bankgreen, paru aux éditions du Bélial'. Quelle est l'idée de ce prix ? N'avez-vous pas peur que cela soit un prix littéraire de trop ? Pourquoi justement Bankgreen (que, malheureusement, je n'ai pas encore eu l'occasion de lire) ?

Gillossen : Pour tout dire, l'idée d'organiser un prix littéraire nous trottait dans la tête depuis quelques années déjà. Nous avons saisi l'occasion de la convention nationale de fantasy de 2010 de Grenoble et nos dix ans cette année-là pour nous lancer. J'estimais qu'au bout de dix ans de chroniques de romans, dix ans consacrés à l'actualité de la fantasy et à sa promotion pour lutter contre les idées reçues (la fantasy, c'est pour les grands enfants, la fantasy, c'est toujours la même chose, etc, etc...) nous avions acquis une certaine légitimité à même d'être mise en avant à travers un prix littéraire censé incarner notre vision de la fantasy

Un prix littéraire de trop ? Je n'ai pas l'impression que de tels prix, surtout uniquement dédiés à la fantasy, soient si nombreux... Des prix comme les Imaginales ou le Grand Prix de l'Imaginaire restent qui plus est associés à un salon/une manifestation. Depuis 10 ans, les lecteurs de SFFF ont investi massivement le net et sont souvent parmi les plus actifs sur la toile pour faire partager leurs coups de coeur ou leurs déceptions. Sans vouloir surestimer notre importance, nous pensons avoir notre place et une voix à faire valoir.
Quant au choix de Bankgreen cette année du côté du prix francophone, j'ai été saisi par la voix de Thierry Di Rollo, à travers un univers unique et des personnages tourmentés. Difficile en fait de rester insensible devant un tel roman, qu'on l'apprécie ou pas !

A.C. : Sûrement une prochaine lecture... Venons-en à présent au podcast. Comment vous est venue cette idée ?

G. : Le podcast est également un projet qui était en gestation depuis quelques temps avant son lancement. Personnellement, je suis un assez gros consommateur d'émissions de ce genre, dans les domaines comme l'astronomie ou les jeux vidéo. Et l'idée de proposer quelque chose de cet ordre sur Elbakin.net me démangeait depuis longtemps, car je trouvais intéressant d'ouvrir le site à un autre genre d'activité. Alors, finalement, nous nous sommes lancés fin 2010, après un premier numéro 0, sans doute collector, puisque resté bien au chaud sur nos disques durs.

A.C. : Comment ? Un numéro qui n'est jamais sorti ? Quel scandale ! Hum... Quelle était, dès l'origine, l'idée directrice en ce qui concerne le contenu ?

G. : Concernant le contenu, nous sommes toujours partis dans l'idée d'avoir un débat central, qu'il concerne une thématique, un auteur, un salon, etc... Entouré d'une partie actualités et d'un coup de coeur. Notre volonté était surtout de ne pas nous adresser seulement aux visiteurs qui connaissent le mieux le site, à ceux qui arpentent le forum quotidiennement, mais bien à tout le monde. D'où notamment une partie Actualités pour revenir sur les évènements marquants du mois quand on n'a pas l'occasion de passer tous les jours consulter le site.

A.C. : Penses-tu que vous vous y êtes tenu, ou que vous avez un peu dérivé au fil du temps ?

G. : Globalement, je pense que nous avons respecté cette ligne de conduite et ce "chemin de fer" d'émission en émission. Maintenant, fatalement, par la force des choses tout simplement, on tatonne, on fait des ajustements, on zappe parfois une rubrique, on y revient la fois suivante... C'est aussi une question de planning. Mine de rien, une émission par mois, ça demande pas mal d'organisation et nous sommes déjà contents de n'avoir pour l'instant pas flanché à ce niveau.

A.C. : Nous aussi, les auditeurs, on est contents. Fin janvier, vous en étiez à votre 13ème podcast (joli numéro !), soit une moyenne de un par mois. Quel bilan tires-tu de cette année écoulée ?

La suite, dès demain !

A.C. de Haenne 



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