Bifrost N°66 : Isaac Asimov


S’il existait un panthéon des auteurs de science-fiction, Isaac Asimov (1920-1992) figurerait en son sommet tant son œuvre, à l’instar de celle de Robert Heinlein, s’avère séminale pour l’ensemble de la SF moderne. Aussi, tout juste 20 ans après sa disparition, nous nous attaquons ici à un véritable monument… Mais si tout le monde connaît les cycles de Fondation et des Robots, son œuvre est à ce point colossale (près de 500 livres paraitront sous son nom), si diversifiée (SF, polar, poésie, études et essais les plus variés) qu’il est aisé de s’y perdre. Et d’ailleurs, convient-il vraiment de s’y perdre ? Faut-il tout garder des productions de notre « bon docteur » ? A questions simples, réponses complexes et multiples déclinées tout au long d’un dossier particulièrement étoffé, sujet oblige…

Isaac Asimov : un auteur souvent évoqué, notamment conseillé pour entrer dans la SF, souvent adulé… et au moins tout autant critiqué. Même si ma première - et unique - lecture d’Asimov demeure Les Robots (tout récemment), je me représente assez bien les débats qui peuvent entourer le personnage. J’ai notamment en mémoire la préface de l’édition des robots où l’auteur racontait en quoi il était génial. Assez prétentieux et exaspérant le bonhomme ? Certainement. En tout cas, c’est l’impression qui ressort à la lecture du large dossier consacré dans ce numéro de Bifrost. Dommage qu’une grande partie soit inaccessible au néophyte…

Contrairement au numéro 65 que j’ai attaqué par les nouvelles, je me suis directement dirigé vers les articles sur Asimov. Bonne ( ?) surprise, le personnage nous gratifie de ses élans d’autocongratulation. Souvent intéressants, on a quand même souvent envie de remettre à sa place le bonhomme. Et, parfait, chaque prise de parole d’Asimov est suivie d’un article cinglant. Mais là aussi, on a parfois l’impression de tomber dans du règlement de compte, quand on n’est pas carrément largué lorsqu’on ne partage pas forcément les références nécessaires. Par exemple, n’ayant pas lu Fondation, je me retrouve perdu à de nombreuses reprises sans trop savoir par quel bout attaquer ces ouvrages qui semblent passionnants. Alors, certes, la prise de position est tranchée et ne tombe pas dans l’allégeance à outrance (ni, nuançons quand même, dans l’exécution). Isaac Asimov a apparemment été quelqu’un de complexe, et le dossier semble bien le lui rendre.
C’est donc avec curiosité que j’ai attaqué les (courtes) nouvelles. Celle de Cory Doctorow d’abord. La plus stimulante à mon goût, l’auteur rend hommage au cycle des Robots en faisant habilement référence aux fameuses lois. Il fait même bien plus en donnant de la profondeur à sa nouvelle en intégrant des aspects géopolitiques où la course à la technologie robotique bat son plein. Suivent deux nouvelles d’Asimov himself. J’en sors un peu déçu, sans être franchement étonné. Le style est simple, et les intrigues anecdotiques qui ressemblent davantage à des pistes de travail qu’à une rédaction aboutie.

Bref, un bon numéro consacré à une icône de la Science Fiction mondiale. Certainement qu’elle conviendra davantage aux lecteurs assidus d’Asimov. Mais, il sera toujours bon de s’y replonger plus tard, mon retard comblé.

Note : III

Les Murmures.

Commentaires

  1. Par encore fini. Je préfère déguster chacun de mes numéros de Bifrost. Je reviendrai plus tard pour un commentaire plus en profondeur.

    A.C.

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  2. Un numéro un peu trop partial à mon goût, dommage.

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