La dame de fer
Margaret Thatcher,
première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni (de 1979 à 1990),
autrefois capable de diriger le royaume d’une main de fer, vit désormais
paisiblement sa retraite imposée à Londres. Agée de plus de 80 ans, elle est
rattrapée par les souvenirs. De l’épicerie familiale à l’arrivée au 10 Downing
Street, de succès en échecs politiques, de sacrifices consentis en trahisons
subies, elle a exercé le pouvoir avec le soutien constant de son mari Denis aujourd'hui
disparu, et a réussi à se faire respecter en abolissant toutes les barrières
liées à son sexe et à son rang. Entre passé et présent, ce parcours intime est
un nouveau combat pour cette femme aussi bien adulée que détestée.
The Iron Lady (2012 ;
1h44) film franco-britannique réalisé par Phyllida Lloyd avec Meryl Streep, Jim
Broadbent, Susan Brown…
Margaret -Maggie- Thatcher... un nom et un pseudonyme qui
a fait date dans l'histoire de la Grande Bretagne. Connue pour ses inclinations
hyper libérales, « la dame de fer » ne s'en laissait pas compter.
Sous ce sobriquet, synonyme aussi de l'apparition du mouvement punk, l'enjeu
était de proposer un film qui respecterait la complexité d'une vie humaine.
Le film reprend les choses au début :
« Maggie » n'est pas très riche. Elle ne peut pas compter sur son
origine sociale pour atteindre les sommets de la société britannique. Qu'à cela
ne tienne, elle y arrivera seule. En écoutant les discours de son père, elle se
rend compte d'une chose : personne ne la force à rester en bas de
l'échelle sociale. Elle s'en sortira à la force de ses pensées, de sa volonté,
de son travail, de ses actes, et donc par elle même. Le sentiment libéral est
là, est développé, mais est aussi son seul salut. Autant dire qu'à l'époque
(et, parions le, encore aujourd'hui), cette force de caractère était la
condition sine qua non pour faire de la politique et être écouté(e).
Alors, si la famille et les amis passent au second plan, l'intérêt de
l'individu l'emporte malgré tout. Est-ce vraiment condamnable ou bien est-ce le
bon droit de la personne ? On aurait tendance à dire que l'épanouissement
individuel est une bonne chose. Pourtant, quand ces ambitions entrainent la
négation d'autrui, est-ce toujours une vertu ? En ces temps d’élection,
cette histoire résonne quand même étrangement : regardons le profil type
des principaux candidats et ceux qui ont le plus de chance (SIC) d’obtenir un
réel écho électoral. L’ombre du libéralisme n’est généralement pas très loin.
La dame de fer soulève ce paradoxe très humain. Au delà du personnage
historique, le portrait dressé est ambigüe et intéressant. Certes, le film a
quelques longueurs, mais il remet les choses à leurs places : oui, nous
pouvons être en désaccord avec cette « Maggie », qui par bien des
aspects ressemblent à l'actuel président de la cinquième république pendant encore
quelques jours. Pour autant, elle semble se préoccuper de ses proches, même si
elle n'a pas toujours su comment leur montrer.
Je ne reviendrais pas sur le mode de narration
relativement connu. La trame reprend les codes du biopic. Cependant, ce n'en
est pas un en réalité. En effet, au delà de la biographie de Margaret Thatcher,
La dame de fer est davantage un film sur la vieillesse, sur l'ambition
et la solitude des ambitieux. La dame de fer est un film imparfait dont
transpire une dimension humaine.
Note : III
Les Murmures
je me demande surtout si ça respecte bien la réalité. J'veux dire je sais presque rien de la vrai Thatcher, et ce genre de film me plait lorsqu'il raconte au plus proche de l'histoire. J'ai un peu peur de me faire flouer et de prendre pour argent comptant des choix scénaristiques XD Sais-tu si ce biopic est assez fidèle ? (jcrois aussi que j'en ai un à voir avec Castro tiens, heuu le Che plutôt XD)
RépondreSupprimerEt bien, c'est avant tout une oeuvre artistique. Il y a des choix, indéniablement. Comme je le suggère dans les dernières lignes, je trouve que l'aspect biopic est presque secondaire, ou un prétexte. Pour moi, c'est surtout un film sur la vieillesse, ou le déclin. Après, Thatcher n'est pas épargnée, loin de là.
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