The Thing (x3)

Fort de ma victoire (surprise) lors du défi organisé dans les colonnes de ce blog, je voulais continuer sur cette lancée et vous proposer une nouvelle chronique qui concerne les adaptations. Il s'agit de The Thing, le célèbre film de John Carpenter (lui même adapté de la nouvelle de Campbell, La Chose d'un autre monde qui, en 1951, avait inspiré le réalisateur Christian Nyby). Je vous parlerai aussi d'une nouvelle de Peter Watts, ainsi que d'un film américain.

The Thing est tout d'abord un film américain de 1982 réalisé par John Carpenter avec Kurt Russel dans le rôle principal. Dans une base US en Antartique, douze hommes voient débarquer un chien poursuivi par un homme qui cherche à le tuer. Semblant pris de folie, l'homme se fait descendre. Après enquète, il s'avère qu'il s'agit d'un Norvégien dont le camp, à 80 kms de la base américaine, a été ravagé par une chose étrange. Une chose qui semble prendre possession du corps des humains. 

Ce film, je l'ai vu il y a plus de 25 ans, et je peux vous dire que, à l'instar de beaucoup de personnes, il m'a profondément marqué. Bien sûr, à l'aube de mes quarante ans, j'ai été beaucoup moins impressionné par ce long-métrage que d'aucuns considèrent comme le chef d'oeuvre de Carpenter. Alors même si les effets spéciaux ont subi quelque peu les outrage du temps, même si, depuis trente ans, le cinéma a pas mal évolué, je trouve que le film de Carpenter n'a pas beaucoup perdu de sa puissance évocatrice. D'ailleurs, sa plus grande force, c'est qu'il n'explique pas tout, laissant le spectateur se faire sa propre opinion sur ce qu'il voit (ou croit voir). Bien sûr, certaines scènes peuvent paraître un peu foutraques, mais je trouve que ça participe grandement à cette notion de l'horreur qui veut qu'on ne sait pas qui est infesté, et qui ne l'est pas. Carpenter prend même le pari, à un moment, de laisser planer le doute sur Kurt Russel, super-star à l'époque (bien révolue il faut bien le dire).

Voilà, malgré ses faiblesses et ses longueurs, le The Thing de Carpenter demeure un petit bijou tout à fait regardable, même par un public ado plus habitué aux films pop-corn pré-machés.

note : III

The Things (titre étrangement traduit par La Chose dans sa version française) est une nouvelle directement inspirée par le film de Carpenter, et écrite par l'auteur canadien Peter Watts, parue en janvier 2010. Elle est lisible en ligne, en version originale, à cette adresse :
 http://clarkesworldmagazine.com/watts_01_10/
Traduite par Roland C. Wagner, cette nouvelle est disponible en français dans l'anthologie des Utopiales 2010. D'ailleurs, au moment où je lisais ce texte, je n'avais pas encore revu le film de Carpenter (je l'ai trouvé très récemment dans un vide-grenier). Et si très vite je faisais la connexion avec le film, mes souvenirs assez vagues de celui-ci ne me permettaient pas d'apprécier à sa juste valeur cette nouvelle plutôt hermétique (Peter Watts n'est pas un auteur facile, il faut bien le dire). 

En relisant ce texte pour l'occasion, les images du film ont ressurgi, donnant certaines clés qui, sinon, avaient eu tendance à m'échapper. Cela ne fait pas de la nouvelle de Watts une oeuvre plus aisée pour autant, mais elle facilite quand même grandement sa compréhension. Il faut dire que l'originalité du texte réside dans le fait que le Canadien nous livre sa vision du film de Carpenter, mais cette fois-ci par le biais de la Chose elle-même, réalisant l'exploit de nous livrer la psychologie de celle-ci.

Voilà bien une nouvelle formidable qui apporte vraiment quelque chose à l'oeuvre de Carpenter et qui cherche à percer le secret de cette chose venue de si loin s'écraser sur notre Terre. Si ce n'est pas déjà fait, je vous invite à lire cette nouvelle de toute urgence.

note : III

The Thing est un film américain mis en scène par le réalisateur néerlandais Matthijs van Heijningen Jr., sorti en 2011, et qui constitue une prequel à celui de Carpenter (1982). A part un prologue qui se déroule aux Etats-Unis, l'ensemble de l'action de ce film se déroule dans la base norvégienne découverte par les américains. Le but de ce film est de nous montrer tout ce qui est arrivé juste avant que le film avec Kurt Russel commence.

Et c'est bien là que le bât blesse. Car, même s'il ne nous appartient pas de juger de l'oportunité d'une telle oeuvre (le mot est peut-être mal choisi), on est en droit de se dire que cet exercice d'explication est aussi vain qu'inutile. Pourquoi s'échiner à vouloir tout nous montrer, tout nous faire comprendre. ? Bien sûr, il y a quelques bonnes idées scénaristiques, des effets visuels mieux réussis (presque trente ans séparent les deux films). Et puis, surtout, on est beaucoup moins largués que dans le film de Carpenter (je vous laisse découvrir pourquoi), ce qui fait perdre un peu l'intérêt de ce film-ci. 

Mais ce n'est pas, à mon sens, le plus grave. Pour une raison mystérieuse, il s'avère que, dans cette histoire, la plus grande paléontologue glaciaire est américaine. Ce qui fait que le chef de l'expédition, un mystérieux Norvégien, va la chercher pour l'amener à la base. C'est donc par son biais que l'on découvre ce qui se passe sur la base. Et c'est elle qui trouve le moyen de déterminer qui est infesté et qui ne l'est pas. Et c'est encore elle qui survit (?) à la fin. Bref, elle a été choisie parce qu'elle est américaine et il faut que le public américain puisse se projeter dans l'un de ses compatriotes. En effet, c'est bien connu que seuls les américains sont capables de se sortir des situations d'horreur telles que celles-là.

En résumé, un film pop-corn de plus, totalement inutile.

note : I

A.C. de Haenne


Commentaires

  1. Le film de Carpenter... Quel délice !

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  2. Je me suis fait les deux, l'un après l'autre, le même week-end. Eh bien, y'a pas photo !

    A.C.

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  3. Concernant la nouvelle de Campbell, ouille !
    J'ignore si c'est un effet de la trad. et/ou si ça a très mal vieilli, mais malgré sa briéveté c'est carrément indigeste.

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  4. Il faut croire que les nouvelles de 1938 vieillisse plus ou moins bien... Ce que tu en dis ne donne pas envie.

    A.C.

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  5. très bien cette chronique comparative :)

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