Dark Shadows


En l'an 1752, Joshua et Naomi Collins partent de Liverpool, en Angleterre, et prennent la mer avec leur jeune fils Barnabas, pour commencer une nouvelle vie en Amérique. Vingt ans plus tard, Barnabas est devenu riche, puissant, et c'est un séducteur invétéré... jusqu'à ce qu'il commette la grave erreur de briser le cœur d'Angelique Bouchard. C'est une sorcière, dans tous les sens du terme, et elle lui jette un sort plus maléfique que la mort : celui d'être transformé en vampire et enterré vivant.

Dark Shadows (2012 ; 1h52) film américain réalisé par Tim Burton avec Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Michelle Pfeiffer, Eva Green, Christopher Lee…

Depuis quelques temps, l’annonce d’un nouveau Burton au cinéma ne suscitait plus une excitation particulière. Non pas que ses derniers films soient foncièrement mauvais. Ce qui gênait surtout était la répétition de la même recette, la subversion et l’innovation en moins. En ce qui concerne Johnny Depp, le constat est assez similaire. On a l’impression que depuis Willie Wonka (faisons un cas à part pour Sweeney Todd), les deux compères tournaient en rond. Même Elfman, pourtant un artiste que j’adore, s’empêtrait dans la même recette. Alors, est-ce que cette adaptation d’une ancienne série télévisée relève la barre ? Sans dire que nous renouons avec les sommets de Beetlejuice comme certains le murmurent, je suis au moins content de retrouver le réalisateur dans ce registre.

Alors, de quoi est-il question ici ? D’une histoire d’amour déçu et de la vengeance d’une amante éconduite. Ni plus ni moins. Mais, quelle histoire d’amour, et surtout quelle vengeance ! Les presque deux heures de film tournent autour du déclin de la famille Collins, pourtant fondatrice historique de la ville éponyme. La malédiction jetée par Angélique Bouchard dépasse ainsi largement son amourette avec le ténébreux Barnabas. Fini le lustre d’antan, bonjour la poussière et les araignées. Les membres de la famille Collins vivotent tandis que le business d’Angélique Bouchard est florissant. Alors, lorsque Barnabas revient d’entre les morts (au sens propre du terme), il entend bien obtenir réparation. Et cela passe par une fête. Of course.

Derrière ce scénario timbre-poste, sans surprise mais bien ficelé, se cache surtout une ambiance disparue des films de Burton depuis un moment. Un peu d’humour décalé, un sens esthétique agréable, et une bande son qui fait la part belle au Glam de T-Rex et au Rock Théâtral d’Alice Cooper, parmi d’autres. Et apercevoir la frimousse de Marc Bolan, écouter les Moody Blues, et assister à un concert de « Mme Cooper », cela rajoute du plaisir à l’agréable. Dark Shadows me fait l’effet d’un film sans prétention autre que le divertissement décalé. Et je dois dire que c’est là que je préfère Burton. Alors, certes le scénario est anecdotique et nous retrouvons un Johnny Depp au jeu toujours très stéréotypé. Je ne saurais pas dire ce qu’il manque à ce film. Peut être le côté cheap d’un film comme Forbidden Zone ou le grain de folie de Keaton. Mais ne boudons pas notre plaisir. Il y aurait beaucoup de bonnes choses à dire sur ce film, bourré de références et de clin d’œil. Moi, en tout cas, j’ai aimé, et je me remets un Roxy Music.

Les Murmures.

Commentaires

  1. Tim Burton, non, je ne peux plus...

    A.C.

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  2. Réponses
    1. Oh, j'ai réécouté leur deuxième album quand Brian Eno était encore de la partie. Ca le fait toujours. Mais je ne voulais pas reciter T-Rex (Telegraaam Saaaaaam !)

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