Elric des Dragons, de Michael Moorcock
Melniboné, l'île aux Dragons, régnait jadis sur le monde. Désormais les
Dragons dorment et Melniboné dépérit. Sur le trône de Rubis siège Elric, le
prince albinos, dernier de sa race, nourri de drogues et d'élixirs qui le
maintiennent tout juste en vie. La menace plane ; alors il rend visite au
Seigneur du Chaos, Arioch, et conclut un pacte avec lui. Il s'engage ainsi sur
le chemin de l'éternelle aventure : le Navire des Terres et des Mers le porte à
la cité pestilentielle de Dhozkam, et son destin le pousse à franchir la Porte
des Ténèbres ; au-delà, deux épées noires attendent leur maître et leur
victime...
« Elric, c’est comme un premier flirt : ça peut être très sympa sur le coup, mais on l’oublie aussi très vite ». Voici, en substance, le discours qu’un blogger m’a tenu il y a peu lorsque je m’enthousiasmais après ma découverte du premier tome de la saga de Moorcock. Un jour, Salvek, de Fantasy au petit déjeuner a chroniqué le tout dernier tome, cooécrit avec Fabrice Colin, et soulignait toute l’affection qu’il portait à Elric. Anti-héros par excellence, assez loin des clichés du genre, écrit pour être une sorte de contre-Conan : il n’en fallait pas plus pour aiguiser ma curiosité de lecteur refroidi par la Fantasy.
Elric, empereur de
Ménilboné (pays de la force brute et de la virilité, mais aussi
de sorciers) détonne dans le paysage. Frêle, pâle, doué au combat
mais totalement dépendant des drogues qu’il ingurgite afin de
conserver l’ensemble de ses aptitudes. Et pourtant, il règne et
profite d’une relation privilégiée avec Cymoril, sœur
d’Yrkoon, lui même cousin d’Elric. Et c’est là que les
problèmes apparaissent. Yrkoon se sent le vrai digne héritier de la
lignée des ménilbonéens. Il en est, en effet, la caricature.
Alors, quand l’occasion de prendre la place d’Elric se présente,
il ne va pas la laisser passer (tout comme l’amante d’Elric,
qu’Yrkoon verrait bien impératrice). C’était sans compter sur
les ressources de ce dernier, et sans les quelques partisans sur lesquels il
peut compter.
Ce tome d’introduction
est très rythmé (et très court, il faut bien l’avouer). On suit
Elric depuis son Empire, où son statut est déjà en question,
jusqu’aux pactes qu’il crée avec des êtres qui l’aideront
autant qu’ils peuvent lui nuire. En s’achevant sur une situation
qui génère plus de questions encore, Moorcock semble bien maîtriser
le principe du cliffhanger. En même temps, le format aide. Il est
difficile de vraiment analyser les tenants et aboutissant de l’œuvre
même si la remise en question de la virilité est sympathique ;
même si les questionnements d’Elric suggèrent une noirceur qui ne
demande qu’à s’affirmer. Noirceur qui, parions-le, se révélera
au travers de l’Epée providentielle : Stormbringer.
Les petites 200 pages
nous donnent surtout la possibilité de nous familiariser avec
l’univers et les personnages. Elric apparaît effectivement comme
un personnage bien différent du paysage Fantasy qu’on se
représente lorsqu’on n’est pas déjà un lecteur assidu du
genre. Le style est un peu stéréotypé mais efficace. Bref, cette
première entrée dans l’univers est réussie. Essai à transformer
(ce qui sera fait grâce à l’acquisition de l’intégrale parue
chez Omnibus).
Les Murmures.
J'avais commencé à lire ce cycle il y a très longtemps, il faudrait vraiment que je le termine (en plus les volumes sont pas bien épais ^^). C'est quand même un des classiques de la fantasy.
RépondreSupprimerMême si c'est un classique de la fantasy, les romans sont assez inégaux. Je l'avais commencé mais à force ça devenait barbant.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec vous : j'ai commencé l'intégrale chez Omnibus, et j'ai dû m'arrêter au 4ème ou 5ème tome...
RépondreSupprimerA.C.
A force d'en entendre parler, je pense que je vais finir par prendre le premier tome. Je ne connais Moorcock qu'à travers la SF et j'aime assez du coup je suis curieuse de voir ce qu'il donne en fantasy.
RépondreSupprimerA part son Nomade du Temps (qui, à mon humble avis, relève du proto-Steampunk), je ne connais de Moorcock que son oeuvre Fantasy : Elric, donc, mais aussi Corum, dont j'ai aussi l'intégrale (qui, celle-là, ne m'est pas tombé des mains tant c'est palpitant de bout en bout (850 pages bien tassées quand même !))
SupprimerA.C.
Les deux tomes dont je garde un bon souvenir sont Elric des Dragons et La forteresse de la perle.
RépondreSupprimerIl ne faut pas perdre de vue qu'une bonne partie des romans du cycle a été écrite pour des raisons alimentaires...
Je compte relire tout ça cette été pour voir si mon regard à changer.
Bien sûr que tout ne peut pas être d'un niveau élevé. En plus, même si je trouve que Moorcock perd un peu son lecteur à force de formules emberlificotées, son style est quand même assez magnifique. Y'a qu'à ouvrir n'importe quel roman de B.C.F. actuel (je ne citerai pas de nom de maison d'édition, mais tout le monde aura saisi) pour se rendre compte de la différence.
SupprimerSi tu relis, n'hésite surtout pas à revenir par ici pour en parler.
Et Corum, tu connais ?
A.C.
Oui, je crois avoir préféré le second cycle au premier.
RépondreSupprimerA relire aussi, un jour.
L'incarnation de l'épée noires est assez jubilatoire par contre.
Disons qu'Elric a ceci de bien (pour moi) : c'est qu'il est rythmé et que les romans sont courts. Je ne suis pas du tout un lecteur de Fantasy et ce qui peut m'ennuyer, au contraire, ce sont de gros pavés (je ne citerai aucune oeuvre célèbre).
RépondreSupprimerAu moins, avec Elric, même si tout n'est pas égal (ça, je ne le sais pas encore), ça avance vite....
Tout à fait d'accord avec toi ! Euh, on est entre nous, tu peux citer...
SupprimerA.C.
Je les ai tous lu il y a longtemps, et j'ai toujours le projet de les relire... un jour...
RépondreSupprimerMa bibliothèque est remplie de livre que je veux lire... ou relire parce que je les ai adorés. Plus qu'Elric (même si je compte bien un jour finir le cycle), Corum fait partie de cette catégorie.
SupprimerA.C.