La Pucelle et le Démon, de Benedict Taffin
Le mercenaire Sidoine de Valzan, dit La Hire, est chargé par la duchesse Yolda d'Argal de trouver Jehanne, une prophétesse censée remettre le Dauphin sur le trône de Falatie. Cependant, poussé par l'appel de la chair, La Hire s'arrête dans le village d'à-côté et y assouvit ses besoins naturels avec une prostituée, Oriane. Seulement voilà, le lendemain, lorsqu'il se rend au village de Domfroy, il constate que celui-ci a été ravagé par une bande de bhargoests, et que Jehanne n'est plus. Il décide alors de remplacer celle-ci par Oriane, la catin...

A présent que les choses qui fâchent ont été balayées, passons à tout ce qui fait de ce roman un pur bonheur de lecture. Tout d'abord, il y a l'écriture de Benedict Taffin. Dans ma chronique des Yeux d'Opale, j'avais déjà pu dire à quel point son style était splendide, fluide à souhait. Ici, l'impression positive ne se dément pas. J'ai même trouvé la forme de celui-ci nettement supérieure à celle du précédent. A aucun moment on ne bute sur une phrase mal tournée, ou tellement alambiquée qu'elle en devient incompréhensible. Je me suis même surpris à relire certains courts passages tellement ils étaient beaux. Ces scènes de batailles sont superbement bien menées, plongeant de façon incroyable le lecteur au coeur des combats, au plus près de ces hommes (et de cette femme !) partis à la reconquête de leur royaume. De la première à la dernière page de ce roman (qui en compte un peu plus de 300), le lecteur se trouve pris dans le tourbillon. Et même si, comme je le disais en première partie de cette chronique, il m'a été un peu pénible au départ d'essayer de retrouver les véritables noms (de villes, de personnages historiques) derrière les noms donnés par l'auteur (Domfroy pour Domrémy, Ortillan pour Orléans, Rotomagne pour Rouen, etc.), j'ai fini par m'y faire, et ma lecture ne s'en est trouvée que plus agréable.
Le lecteur suit l'ensemble des évènements par le biais de l'un des personnages principaux, La Hire (en fait, ce surnom est aussi celui du personnage historique qui, semble-t-il, a inspiré Benedict Taffin, c'est-à-dire Etienne de Vignolles). Personnage truculent s'il en est, Sidoine de Valzan recèle, au propre comme au figuré, un terrible secret. En effet, un redoutable démon l'habite, et seule la puissance magique d'une perle parvient tant bien que mal à le faire rester à sa place. J'ai trouvé cette complexification (qui relève presque de la schizophrénie) du personnage très intéressante. Et malgré le risque pour la compréhension d'une telle mise en place dans l'écriture, je trouve que l'auteure s'en est très bien sortie.
En conclusion, vous l'aurez compris, malgré mes petites réserves en première partie, j'ai beaucoup aimé ce roman. Sans aucun temps mort, Benedict Taffin emporte son lecteur dans le bruit et la fureur de cette pseudo-guerre de cent ans qui n'a absolument rien de factice. On y est, on a mal pour nos héros qui souffrent, on suffoque avec eux, on s'aime aussi parfois... Bref, tout ce qu'on demande à un roman où les situations héroïques et la Fantasy se mêlent intimement, avec une pointe d'érotisme jamais vulgaire, quoiqu'un peu empli de violence parfois (on est au Moyen-Âge, que diantre !).
A lire donc de toute urgence !
A signaler en passant la splendide couverture d'un Pascal Quidault vraiment très inspiré !
A signaler en passant la splendide couverture d'un Pascal Quidault vraiment très inspiré !
note : III
A.C. de Haenne
Très bon bouquin.
RépondreSupprimerEt ces scènes de combats sont sublimes.
N'est-ce pas ? L'auteur(e) a une capacité d'immersion avec sa plume qui est assez incroyable. Si tu ne connais pas, je te conseille son autre roman, "Les yeux d'Opale" qui a, malheureusement, pas connu le succès qu'il aurait mérité.
SupprimerA.C.
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