Total Recall - Mémoires programmées

Dans le futur, après des guerres chimiques qui ont ravagé le monde, seules deux enclaves possèdent encore une atmosphère saine : la Fédération Britannique et la Colonie. Doug Quaid, ouvrier de son état, vit dans la Colonie, et travaille dans une usine de robots de sécurité dans la Fédération. Tous les matin, pour aller travailler, il doit prendre "The Fall" (la Chute), sorte de Shuttle qui traverse la Terre en passant par son noyau. Seulement voilà, Doug s'ennuie ferme et rêve d'évasion. Ainsi va-t-il voir la société Rekall qui propose de s'évader par le rêve...

Total Recall - Mémoire programmées (2012, 1h58), film américain de Len Wiseman, avec Colin Farell, Kate Bekinsale, Jessica Biel...

Remake du film éponyme (les producteurs ont juste ajouté la mention inutile "Mémoires programmées" pour bien différencier les deux films) que réalisa Paul Verhoeven en 1990, Total Recall, Mémoires programmées est le blockbuster dont tout le monde (ou presque) a parlé cet été (à lire l'article de Serge Lehman sur les adaptations dickiennes à l'occasion de la sortie du film, dans Le Monde.fr). Si je garde un souvenir assez mitigé du premier film avec Arnold Schwarzenegger (mon film SF hollywoodien préféré de Verhoeven reste bien évidemment celui-ci), film que j'avais eu la chance tout de même de voir sur grand écran à sa sortie, je n'ai pas eu l'occasion de le revoir récemment. J'éviterais donc de me joindre au concert de louanges qui veut que le film de 90 est un chef d'oeuvre tandis que celui-ci est une daube. Cependant, il est indéniable que si la réalisation du premier était impeccable, celle-ci laisse à désirer. Bien sûr, en 22 ans, la qualité des effets spéciaux (qu'on a tendance à appeler effets visuels à présent) a nettement progressé. Cela nous vaut quelques plans réussis d'un Londres vertical assez vertigineux, même si assez peu réaliste en définitive. Car c'est peut-être par là que le film de Wiseman pêche le plus. On se souvient que le scénario du Total Recall de 1990 (tiré d'une énième nouvelle/roman de Philip K. Dick, "Souvenirs à vendre") plaçait la Colonie sur Mars. A l'époque, on a beaucoup glosé sur la scène où le personnage joué par Schwarzie est sauvé in extemis de l’asphyxie. La scène pouvait paraître risible, mais elle était plus ou moins réaliste scientifiquement. Le scénario de celui-ci (la nouvelle de Dick est toujours citée au générique comme référence) place la Colonie en Australie, et il faut aux ouvriers prendre le tunnel qui les mènent à la fédération. Or, pour se faire, le tunnel passe par le noyau de notre chère planète, ce qui est scientifiquement impossible (ou alors, je veux bien qu'on m'explique). 

Au niveau casting, Colin Farell et son unique expression faciale ne s'en sort pas si mal, surtout si on repense aux grimaces de Schwarzenegger (qui, à l'époque du premier film, était une super-star !). En revanche, les deux brunes callipyges Bekinsale et Biel peinent vraiment à nous faire oublier la blonde et sulfureuse Sharon Stone et la brune Rachel Ticotin (Ah ! Rachel Ticotin...). 

Bon, il y aurait tant à dire sur ce film qui, malgré trois scénaristes, n'évite pas les grosses ficelles. Malgré tout, il reste tout de même regardable, surtout si on cherche les références plus ou moins évidentes au premier long-métrage. Ce n'est pas encore le film SF de l'année, juste un film pop-corn de plus : vite vu, vite oublié. Heureusement que je ne m'attendais pas à plus !

note : II

A.C. de Haenne