Le Dieu était dans la Lune, d'Hervé Thiellement
C'est sur la planète Himalaya 5 que se pose le vaisseau de Gont et Lursu, deux marchands inter-galactiques à la recherche d'une bonne affaire. Au Bar des Voyageurs, ils rencontrent la rousse Julie, et l'incroyable changelling Chang. A quelques années-lumière de là, sur une lune recouverte de boue en permanence arrosée de pluie d'ammoniac, une drôle de chose vient de prendre conscience qu'elle est un être vivant. Mégalomane, elle se rend aussi compte de sa condition divine...
Attention ! Ce livre n'est pas pour les férus de Hard-SF, ni même pour les lecteurs qui cherchent des histoires au scénario alambiqué, avec des rebondissements à toutes les pages. Non, le roman d'Hervé Thiellement (c'était pour moi une découverte) se veut simple et direct. Oh, parfois, il m'est arrivé d'avoir un peu de mal avec le style de cet auteur. On est là à mille lieues des auteurs comme Wilson, Priest ou Gentle (pour ne citer que ces trois auteurs anglo-saxons dont j'apprécie tout particulièrement la façon d'écrire), et c'est sûrement tant mieux. Car, à l'inverse de ces trois écrivains qui, à ma connaissance, n'ont jamais écrit que des bouquins sérieux, Le Dieu était dans la Lune est un roman de space opera comique. Du moins, disons qu'il essaie de nous faire rire avec des aventures spatiales. J'avoue avoir très peu ri (mais je ris rarement en lisant, même quand c'est Pratchett qui s'y emploie). En revanche, je me suis surpris parfois à sourire. Malheureusement, à de nombreuses reprises, je me suis demandé si tel ou tel nom n'était pas la base d'un jeu de mot (à la manière, là encore, d'un Pratchett, ou de Couton son traducteur en France). Je crois donc avoir loupé pas mal de bons moments à cause, je pense, d'un manque de références. Peut-être aussi d'un manque de culture ?
Alors, même si les aventures spatiales sont un peu trop linéaires à mon goût, parce qu'elles ne nous réservent pas beaucoup de surprises, l'auteur a très bien su dépeindre toute une gallerie de personnages attachants. Un peu comme dans une série télévisée (je parle ici des anglo-saxonnes, qu'on soit bien d'accord). D'ailleurs, par certaines situations et quelques scènes d'exposition, ma lecture de Le Dieu était dans la Lune m'a fait pensé à la série de Joss Whedon, Firefly (Malheureusement, une seule saison, en 2002). Il y a de forte chance qu'Hervé Thiellement soit fan de séries, la nouvelle forme du roman populaire diffusé en feuilleton au XIXème siècle...
Petit roman (par la taille, car ce roman ne fait pas plus de 188 pages) qui rend hommage à la littérature populaire (pour moi, ce n'est absolument pas une insulte), Le Dieu était dans la Lune n'oublie pas d'asséner quelques coups à droite et à gauche, notamment sur la religion (ou, du moins, sur un clergé inventé, mais qui fait beaucoup pensé à celui que l'on connait par chez nous). Sans être un livre militant, l'auteur nous rappelle quelques vérités, sur le féminisme et la tolérance (entre autres).
En bref, même si l'humour de ce court roman m'a un peu échappé parfois, que le style n'est pas époustouflant, j'ai tout de même passé un très bon moment de lecture. Avec Le Dieu était dans la Lune, j'ai découvert un auteur de talent qu'il va me falloir suivre à présent.
note : II
A.C. de Haenne
cool. l'humour pur n'est que trop rare dans la SFFF.
RépondreSupprimerAprès, comme je le dis dans la chronique, il ne faut pas s'attendre à s'esclaffer à chaque page. Un peu comme du Pratchett, quoi (mais là, je me répète...)
SupprimerA.C.
J'avais bien aimé aussi. Léger et agréable. J'ai passé un excellent moment. Je suis heureuse de constater que je ne suis pas la seule à avoir eu des flash en liaison avec Firefly!
RépondreSupprimerBen oui, ça m'avait semblé évident. Content aussi de ne pas être le seul à avoir ce genre de connexions...
SupprimerA.C.