Les Naufragés du temps, de Jean-Claude Forest et Paul Gillon
A la fin du XXème siècle, Le Grand Fléau menace la terre. Chris
Cavallieri et Valérie Hauréle sont plongés dans un sommeil artificiel et
envoyés dans l’espace dans une bulle qui préserve leurs cellules du
vieillissement. Chris est réveillé mille ans plus tard par Mara, une
scientifique qui le ramène sur terre. Il découvre une planète qui a bien
changé, même si le Fléau menace toujours les humains. Chris lui n’a qu’un
seul but : retrouver Valérie qui doit être quelque part dans le système
solaire. Il part avec Mara sur Vénus où les Trasses, des rats intelligents,
exterminent les hommes.
Ainsi débute le premier tome des Naufragés du temps, L’étoile endormie, scénarisé par
Jean-Claude Forest et Paul Gillon et dessiné par Gillon en 1964 pour le
magazine "Chouchou". La série sera ensuite reprise dans France-Soir
entre 1974 et 1975. En 77, les deux auteurs se quittent suite à des désaccords
artistiques. Gillon poursuit seul l’aventure dans Métal Hurlant. Viendront ensuite plusieurs éditions en album, d’abord chez Hachette, puis chez Glénat en 2008. Au
passage, Hubert a colorisé la BD initialement dessinée en noir et blanc. La série aujourd'hui terminée compte 10 tomes.
Pour apprécier pleinement Les Naufragés du Temps, il faut accepter
le décalage par rapport à l’époque et les plus de 30 ans qui nous séparent de la
publication originale. Les dialogues sont
parfois lourds (d’ailleurs, Jean-Claude Forest explique dans la préface
que le « divorce » avec Gillon vient de cette solennité qui lui
déplaisait beaucoup) et les explications scientifiques souvent tirées par les
cheveux peuvent laisser le lecteur d’aujourd’hui un brin dubitatif (voire carrément mort
de rire).
Une fois pris en compte ces désagréments et les costumes
moulant très Star-Trek fashion, il ne reste plus qu’a se laisser transporter. Et
là, la magie opère. Les Naufragés du Temps est un space op’ pur jus et le
dépaysement est assuré. Les rebondissements s’enchaînent dans des décors
magnifiques. L’humour et le sens de la
dérision font mouche et rattrapent la
grandiloquence des dialogues. On retrouve les préoccupations de l’époque sur
l’évolution des technologies, même si c’est bien l’humain et toute sa
complexité qui est au centre de
l’histoire. Tout ça servi par un dessin incroyablement moderne. Ça peut faire sourire,
mais franchement, remis dans le contexte des années 70 et l’arrivée des
premiers comics américains, Gillon a un dessin magnifique et hyper réaliste.
Le deuxième tome, La
mort sinueuse, de termine sur un cliffhanger digne des meilleures séries H.B.O.,
donc il y a de forte probabilité que je vous reparle des Naufragés du Temps
dans les prochaines semaines…
Chronique réalisée dans le cadre du challenge Summer Star Wars Episode I
Jean-Marie Garniel
De Gillon, j'avais lu "La Survivante", qui avait émoustillé ma jeunesse.
RépondreSupprimerEt là, en cherchant un peu à rafraîchir ma mémoire, je viens de me rendre compte qu'il était mort en 2011. Dans l'indifférence la plus totale, il me semble...
A.C.
j'aime beaucoup ta chronique et je suis d'accord sur le décalage d'une part et la modernité de l'autre
RépondreSupprimerj'ai presque tout Gillon et je viens de compléter hier par les 2 premiers tomes de Jérémie (hors challenge SSW)
Pour ma part, j'ai découvert cette série pas hasard, et c'est vraiment une bonne surprise. J'ai les tomes 3 et 4 qui m'attendent.
RépondreSupprimerJérémie, c'est de la sf aussi ?
En tout cas, merci pour le compliment, c'est encourageant :-)