Un feu sur l'abîme (A fire upon the deep), de Vernor Vinge

D'une expédition Straumli qui a déclenché une Perversion sur la galaxie, un seul vaisseau est parvenu à fuir. Il se dirige tout droit vers le centre de la galaxie, la Lenteur, là où l'on ne peut dépasser la vitesse de la lumière. A son bord, une famille espère trouver une planète hospitalière. Mais lorsque le vaisseau s'écrase, la famille se trouve attaquée par des meutes de créatures proches des chiens, les Dards. Les parents sont tués et les deux enfants, Joanna et Jeffri, séparés par des meutes rivales.
A l'autre bout de l'univers, Ravna reçoit un message de détresse du jeune garçon. Le voyage pour venir le sauver risque d'être long...

illustration : studio robert laffont
Rarement un roman a été aussi difficile à pitcher. Il faut dire que sans être imbitable, ce livre est foisonnant d'idées et que le lecteur non averti peut se perdre dans les méandres d'une histoire peu banale, tout au long d'un pavé de presque 700 pages. Pourtant, avec Un feu sur l'abîme, l'auteur américain qui popularisa au début des années 80 le concept de singularité technologique, et qui reçut en 1993 le fameux prix Hugo, signe ici un très grand roman. Et si le lecteur, sans a priori, fait jouer la fameuse suspension consentie d'incrédulité (chère à Coleridge), il se trouvera vite récompensé, happé par une intrigue divisée en deux, voire trois, fils narratifs. Car l’émerveillement sera au rendez-vous à chaque coin de page Et cette inventivité créatrice semble sans limites : des "chiens" à l'intelligence collective, des Cavaliers (sortes de bonsaïs pensants), Pham, l'étrange individu issu d'une Puissance, etc. De plus, ce roman relie les notions de space opera et de planet opera avec une aisance et une fluidité incroyables. Bon, parfois, on aurait aimé quelques petites descriptions, histoire de se mettre une image précise sous la rétine et l'on voit bien que Vernor Vinge ne s’embarrasse pas toujours avec la vraisemblance. En plus, peut-être pour signifier la lenteur du voyage inter-stellaire, l'auteur prend son temps (mais sans jamais tirer à la ligne !) Mais ceci n'est que broutilles...

Au final, avec Un feu sur l’abîme, vous tenez là un livre dense, très bien écrit, épique, inventif, drôle même parfois. Si vous cherchez un peu d'évasion (voire un dépaysement total), ce roman est forcément pour vous.

Un feu sur l'abîme (A fire upon the deep - 1992) - 696 pages - D.L. : mars 2011 - trad. : Guy Abadia

note : IV

A.C. de Haenne

Cette chronique a été réalisée dans le cadre d'un double challenge :









Commentaires

  1. Excellent en effet. Tu peux tester Au tréfonds du ciel dans la même ambiance.

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    1. Ça se passe dans le même univers, c'est ça ? Je commence à m'intéresser aux prix Hugo, donc je le lirai très certainement un jour (quand ? telle est la question qu'il ne faut pas poser... ^^). Merci du conseil en tout cas.

      A.C.

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    2. Et j'ai vu que c'était un encore plus gros pavé, 819 pages ! J'adore les pavés ! Faudra voir si je le trouve... C'est dommage, j'avais eu une occase.

      A.C.

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  2. Ca a l'air sympa, j'y penserais si je le croise à la bibliothèque ^^

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  3. De l'auteur, dans un autre genre (toujours SF, mais pas Space Opera), j'avais lu "Rainbow's End", que je te recommande.

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    1. Ah oui, merci ! Prix Hugo en 2007 si je ne me trompe ! A trouver et à lire, donc !

      A.C.

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