Le Dernier Pub avant la fin du monde (The World's End)

En 1990, cinq copains avaient voulu fêter la fin du lycée en faisant le "barathon", la tournée des douze pubs de la ville de Newton Haven, en finissant par le bien nommé The World's End (la Fin du Monde). Mais à l'époque, ils n'étaient pas allés jusqu'au bout. Vingt ans plus tard, Gary King décide de terminer le barathon. Le plus dur va être d'entraîner ses quatre meilleurs potes dans l'aventure, tous rentrés dans le rang. Finalement parvenu à ses fins, la nuit de beuverie se trouve rapidement perturbée par un événement pas vraiment prévu...

Le Dernier Pub avant la fin du monde (2013, 1h49), film britannique d'Edgar Wright, avec Simon Pegg, Nick Frost, Martin Freeman, Rosamund Pike...

Même s'il est sorti en août 2013 au cinéma et est disponible en vidéo depuis décembre de la même année, je n'avais pas encore eu l'occasion de voir ce film en salle obscure. Hier soir, une deuxième chanse m'était donnée. Je ne pouvais bien évidemment pas passer à côté. Précédé d'une très bonne réputation, ce film, qui clôt la fameuse trilogie Blood and ice-cream trilogy (après Shaun of the dead et Hot Fuzz), est une nouvelle comédie anglaise menée par le duo Pegg/Frost, que l'on avait pu aussi apprécier dans Paul.

Malheureusement, je n'ai pas pu voir ce film en VOST, comme j'aime à voir les films étrangers, surtout les anglophones. Son premier abord a donc été un peu difficile. Il m'a bien fallu un petit 1/4 d'heure avant de me faire aux voix françaises. Une fois dedans, même si la transcription française perd un peu en force de comédie, je dois bien avouer m'être bien amusé. Les gags s'enchaînent bien, tombent comme il faut. Pour la plupart, les dialogues son plutôt bien écrits. En plus, les personnages ne sont pas trop caricaturaux. La profondeur de celui de Gary est assez bien trouvée, car c'est un homme écartelé entre deux mondes, celui de ses vingt ans, où il était "beau gosse" et meneur de sa bande et celui des responsabilités du monde des adultes, qu'il rejette avec force. Contrairement à ses comparses, qui ont tous plus ou moins "réussi" dans la vie. 

Comme je le dis dans le petit résumé, le retour dans la ville natale ne se fait pas sans heurts. Forcément, on a du mal à accepter qu'on n'a plus vingt ans. Bien sûr, comme je ne peux pas trop raconter de détails sur les événements qui surviennent alors dans la ville de Newton Haven, histoire de ne pas trop déflorer l'effet de surprise, je vais plutôt m'arrêter là. Et juste dire que la partie science-fictive qui survient à ce moment là est assez bien vue car elle renforce justement le déchirement qu'est devenue la vie de Gary, de la douleur qu'a été son échec, de la faille qui en a suivi, et des substances plus ou moins légales qu'il a dû prendre pour la combler.

Malheureusement, peut-être le film aurait-il dû s'arrêter là, car, ensuite, le scénario s'embourbe dans des considérations pas très réalistes et même un peu cucul la praline. Et un épilogue qui verse dans le gros n'importe quoi. A moins qu'il ne présage d'une suite, ce que je n'espère pas.

Donc, malgré vingt dernières minutes assez inutiles, et en dépit d'une VF déplorable (mais ce n'est pas la faute du film, on est bien d'accord), j'ai passé une très agréable soirée à rigoler comme un damné. Au grand dam de ma voisine de derrière (Eh oui, Béa, la prochaine fois, faut pas se mettre derrière moi !) et d'une autre spectatrice qui, en sortant, disait avoir trouvé le film nul. Eh oui, elle croyait, sans trop savoir, aller voir un film de potes qui se font la tournée des pubs. Peut-être s'attendait-elle à du Ken Loach ? Là, forcément, ouille !

note : II

A.C. de Haenne

PS: une mention spéciale à Rosamund Pike, que je "découvrais" ici. Cette superbe actrice rayonne littéralement dans un second rôle sur mesure.