Anthologie 2014////Gaëlle Dupille

Quatrième jour, quatrième auteur. Et cette fois-ci, nous avons la chance d'accueillir la première femme au sommaire de l'Anthologie 2014, Gaëlle Dupille. Tout de suite, la chronique :



A.D.G.



Dans le Japon de cette fin de XXIIème siècle, Tamika est une jeune femme qui vit avec un androïde qu'elle a contribué à créer comme l'"homme" parfait. Mais lorsque celui-ci tombe en panne, elle se résout à faire appel à un Technicien qui sera à même de le réparer, et qu'elle trouve de prime abord antipathique... C'est peu de dire que cette nouvelle m'a fait penser à la série suédoise diffusée sur ARTE l'année dernière (et dont la seconde saison arrive sur la même chaîne en mai de cette année), Real Humans (Äkta människor en version originale). Et c'est plutôt un compliment sous ma plume tant j'ai apprécié cette sérié (malgré ses défauts). On retrouve dans l'histoire racontée ici par Gaëlle Dupille la même volonté de chercher à comprendre si des relations entre des êtres humains naturels et synthétiques sont possibles, où doivent se poser les limites morales et si l'acceptation des uns par les autres est possible. Et j'ai d'autant plus apprécié cette histoire que le style déployé par la jeune auteure est superbe, clair et précis. Des personnages attachants et très bien campés pour un Japon du futur tout à fait crédible, mais sans une liste longue comme le bras de termes incompréhensibles, juste pour faire "futuriste". Et c'est tant mieux. Seule la fin d'A.D.G. m'a paru abrupte. Non pas nulle, loin de là, mais peut-être aurait-elle nécessité d'être développée. En fait, cette nouvelle, déjà relativement longue, aurait mérité un format plus long. Une novella aurait été parfaite.




illustration de Mandy




Et maintenant, l'interview :




A.C. de Haenne : Pour commencer, nous allons faire une présentation "Twitter", c'est-à-dire que tu as 140 signes, espaces comprises, pour te présenter. Attention, je vais vérifier.

Gaëlle Dupille : Je suis auteure depuis un an, rédac' en chef et créatrice du webzine L'Imaginarius et membre du collectif d'auteurs Les Fossoyeurs de Rêves.

A.C. : Pile-poil ! A présent, si tu avais quatre mots pour présenter ton travail en tant qu'écrivain, quels seraient-ils ?

G.D. : Horreur, Québec, nouvelles, passion.

A.C. : Sérieusement, pourquoi écris-tu ?

G.D. : Pour devenir riche et célèbre, voyons ! Tu ne me crois pas ? Tu as raison, je plaisantais, bien sûr. J’écris pour évacuer toutes les idées et les images folles qui trottent dans ma tête et partager mon « cinéma mental » avec d’autres. J’aurais adoré être scénariste et c’est ma façon de créer mes petits films, et en contrôlant tout de A à Z, en plus.

A.C. : Très bonne, ta blague ! (si seulement cela n'en était pas une...) Après cette anthologie, quelles vont être tes prochaines publications, sur papier ou en numériques ?

G.D. : Côté numérique, La main du diable et autres contes macabres, un recueil de trois nouvelles, sera très bientôt publié aux éditions L’Ivre-Book, tout comme Le magicien, une nouvelle écrite en hommage au mythe du Cthulhu de H.P. Lovecraft.

Une nouvelle intitulée Le retour figurera dans le numéro 1 d’un tout nouveau webzine, qui devrait sortir en avril (mais chut, c’est top secret pour l’instant !).

Enfin, en format papier, deux nouvelles vont paraître d’ici quelques mois dans le fanzine québécois « Horrifique ».



Merci pour le scoop, Gaëlle ! Bon, à présent, vous savez que c'est à vous de poser des questions à Gaëlle, alors lâchez-vous !



La suite du marathon, c'est demain...

A.C. de Haenne


Commentaires

  1. Ton histoire a l'air d'explorer le "possible" des nouvelles technologies : ces dernières, actuellement, en ce siècle qui précède celui de ton histoire, t'effraient-elles dans leur devenir ?

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  2. Je suis convaincue que trop de technologie finit par être néfaste, par nous dépasser ou nous rendre "esclaves", en quelque sorte. Bien entendu, Internet et les téléphones portables, par exemple, constituent un immense progrès en matière de communication, mais il en résulte que les rapports sociaux sont souvent plus artificiels. De plus, étant joignables sans cesse, nous avons un peu perdu de notre liberté, par la même occasion.
    En ce qui concerne les progrès de la science, savoir que peut-être un jour des coeurs ou organes artificiels pourront nous sauver la vie, constitue une avancée extraordinaire. Mais ne sera-t-on pas tentés d'aller trop loin, avec le clonage humain ou d'autres expériences dignes d'un docteur Frankenstein ? Telle est la question !
    Donc, oui, tout cela m'effraie un peu...

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  3. Tu écris de la science-fiction, de l'horreur et du fantastique. Est-ce que tu comptes prochainement écrire dans d'autres genres ?

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  4. J'ai déjà tenté d'écrire dans d'autres genres (policier, notamment), mais malgré moi, je finis toujours par ajouter à mes histoires une touche de fantastique ou de SF. Je pense que je suis faite pour écrire de la SFFF, mais ce n'est pas pour me déplaire, loin de là.

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  5. James Wittenfield5 avril 2014 à 01:00

    A force d'écrire des histoires souvent très effrayantes, est-ce que tu ne finis pas par faire des cauchemars ? Cela influence t-il ta vie ?

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  6. Non James, je te rassure ! En fait, ce sont plutôt mes cauchemars qui m'inspirent bien souvent mes histoires. Dans la vie de tous les jours, je suis une personne tout à fait normale et très fréquentable ! :)

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  7. Si je ne me trompe pas, tu n'as écris que des nouvelles jusqu'à présent. Pourquoi ce choix d'un format court ? Comptes-tu écrire un roman un jour ?

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  8. En réalité, je n'ai publié que des nouvelles, mais j'ai plusieurs romans dans mes tiroirs. Un a été envoyé récemment à une maison d'édition et j'en termine 2 autres, issus d'idées créées pour des nouvelles, à la base.

    Pourquoi le choix d'un format court ? Bonne question. Je dirais que c'est une bonne façon de passer "rapidement" d'une histoire à l'autre, sans temps mort. J'aime bien varier mes thèmes d'écriture assez fréquemment, le format des nouvelles est donc idéal pour moi. De plus, lorsque j'ai débuté officiellement l'écriture (en juillet 2013), j'ai participé à de nombreux appels à textes pour me faire connaître et à chaque fois, ce sont des nouvelles qui sont demandées. Après plusieurs publications, je ressens désormais l'envie de passer à un format plus long, même si je ne me lasserai jamais d'écrire des nouvelles !

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  9. Vous êtes seulement auteur ou exercez vous un autre métier ?

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  10. Bonjour Gaëlle, est-ce le hasard que tu réponds à ces questions le jour de mon anniversaire ? Tu es mon cadeau, parce que te lire est un plaisir....maintenant, dis-moi, est-ce que la littérature Québécoise t'a influencé ? As-tu l'occasion de lire des livres du Québec ? Dernière chose, un mot pour décrire comment tu te sens en cette année 2014 ?

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  11. Stephen, j'aimerais n'être qu'auteur, mais afin de payer mes factures, j'exerce également la profession de rédactrice web et traductrice français-anglais. Je suis aussi correctrice, lorsque l'occasion se présente. Finalement, mes métiers restent dans le monde de l'écriture.

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  12. Sylvain, tout d'abord : BONNE FETE et merci pour tous ces compliments, c'est vraiment trop gentil (je pourrais dire la même chose des tes nouvelles et romans, d'ailleurs).
    Puisque l'on parle d'auteurs québécois, je dirais que non, la littérature québécoise ne m'a pas spécialement influencée, même si je la trouve hyper créative, un peu folle -dans le sens positif du terme- et sans limite, très à l'image de sa population.
    Parmi mes lectures d'auteurs québécois, j'ai lu tes nouvelles et romans (L'Esprit des glaces est mon chouchou), deux nouvelles de Pat Isabelle et je relis actuellement Durée d'oscillation variable, de Martin Lessard. Je dirais que dans tous ces textes très différents, il y a pourtant un point commun : une imagination débridée, un vrai renouveau dans les thèmes abordés et des fins totalement surprenantes, comme je les aime. C'est plutôt agréable !

    Un mot pour décrire comment je me sens ? BIEN !!! Littérairement, 2014 a très bien commencé et semble se poursuivre d'une excellente façon. Je pense qu'il va s'agir d'un vrai tournant dans ma carrière d'auteur (et dans celles de tous mes camarades Fossoyeurs de Rêves !). Pourvu qu'ça dure !! :)

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  13. Je ne lis que des compliments sur tous vos textes et votre style. Est ce que c'est stressant de savoir qu'il va toujours falloir faire toujours aussi bien pour satisfaire vos lecteurs?

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  14. Que des compliments ? Non, pas toujours, on ne peut pas plaire à tout le monde ! Généralement, les commentaires concernant mes nouvelles sont assez positifs, mais il arrive que des lecteurs n'apprécient pas telle ou telle histoire et me le fassent savoir, notamment par l'intermédiaire des commentaires sur Amazon.

    Il est toujours un peu stressant pour moi de publier un nouveau texte et de découvrir les critiques des lecteurs, mais j'écris surtout pour moi et par plaisir de l'écriture (pour preuve, j'ai publié de nombreux textes gratuits), alors je reste concentrée sur ce que j'ai envie de raconter en priorité, sans me soucier à l'avance de si mon histoire pourra plaire au plus grand nombre ou pas. J'essaie toujours de donner le meilleur de moi-même dans chaque texte et j'ai des béta-lecteurs très efficaces et que je remercie pour m'y aider.

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  15. Antoine, au passage, je tenais à préciser que j'ai écrit ADG il y a 4 ou 5 ans, bien avant la diffusion de "Real Humans (série que j'ai moi aussi adorée). Imagine ma surprise quand je l'ai vue, me disant que, zut, si ma nouvelle avait été publiée plus tôt, peut-être aurait-elle inspiré ses scénaristes et ses producteurs, faisant de moi une auteure comblée par une belle adaptation !

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    1. Oui, j'imagine tout à fait. Bon, je pense que ce genre d'idées est dans l'air du temps, d'où le fait qu'elle ressorte dans l'Imaginaire d'auteurs, sous différentes formes. En tout cas, très heureux que cette comparaison ait pu te plaire.

      A.C.

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  16. Avec les avancées technologiques obtenues par les japonais en matière de création de robots, avec des modèles de plus en plus perfectionnés et semblant de plus en plus "humains" physiquement, le sujet risque d'être de plus en plus populaire, c'est certain. En tout cas, ta comparaison m'a franchement flattée, je l'avoue ! :)

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  17. Bonjour Gaëlle, quelles sont vos sources d'inspiration pour l'écriture de vos textes de science-fiction ?

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  18. Bonjour Koyolite, je dirais qu'elles sont multiples : mes lectures, des reportages scientifiques, des magazines tels que Science et Avenir, certains films.
    Le plus difficile est de rester innovante sur un thème déjà beaucoup exploité, mais en faisant preuve d'imagination, c'est toujours possible ! Lorsque j'écris de la SF, je jette les idées en vrac sur papier et je me demande "est-ce que j'ai déjà lu ça ailleurs ?". Si c'est le cas, je tente de transformer l'idée pour qu'elle soit la plus éloignée possible de ce qui existe déjà. Si je n'y parviens pas, je cherche tout simplement une idée plus originale !

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