Le dernier chant d'Orphée (The Last Song of Orpheus), par Robert Silverberg

Orphée est béni des Dieux. Il a reçu d'eux le don du chant, qu'on dit merveilleux. Mais quand il perd sa bien-aimée, il décide d'aller la chercher jusqu'aux enfers. Hadès accepte de rendre Eurydice à l'aède grec, à la seule condition que celui-ci ne jette aucun regard en arrière jusqu'à ce que les deux amoureux regagnent la surface. Mais Orphée sait que son destin est déjà scellé...

illustration de Zariel
Considéré par beaucoup comme l'un des derniers grands auteurs de l'âge classique de la SF américaine encore en activité vivant, Robert Silverberg signe ici un petit livre sur un grand mythe grec, celui d'Orphée. En fait, on a droit à deux histoires en une puisqu'à cela s'ajoute l'histoire épique de la quête de la Toison d'Or menée par l'aède accompagné des célèbres Argonautes. Novella jusqu'ici inédite en France, il s'agirait du dernier texte écrit seul par l'auteur étasunien (la sortie originale date de 2010). Merci donc aux éditions ActuSF de permettre aux lecteurs français de découvrir ce texte, même s'il ne fait pas partie de ceux qu'on pourrait qualifier de majeurs dans la bibliographie de Robert Silverberg (même si je suis loin d'avoir tout lu).

Autant vous le dire tout de suite, la lecture de ce Dernier chant d'Orphée n'est pas indispensable, surtout pour quelqu'un qui connaît bien ses classiques. Pour ma part, n'ayant jamais lu l'oeuvre originale, ça a été une lecture de rattrapage pas vraiment déplaisante, même si on sent que Silverberg n'a pas cherché à révolutionner le mythe, mais simplement à le rendre tel quel (s'était-il documenté auparavant ? Le retranscrivait-il de mémoire ? J'avoue ne pas savoir...). Contrairement à ce qu'avait tenté de faire Samuel R. Delany avec son Intersection Einstein (roman qui ne m'avait pas vraiment convaincu, malgré ses efforts louables de réinterprétation). En revanche, ce qu'on pourrait conserver de ce petit livre (aussi bien au vu de son format que de celui de son nombre de pages), c'est bien le contenu paratextuel que les éditions ActuSF ont eu la bonne idée d'ajouter à la novella. On commence par une préface très éclairante de Pierre-Paul Durastanti, qui ne cache pas son admiration pour Big Bob. On termine ce livre par une non moins éclairante interview de l'auteur étasunien très prolixe, qui a bien failli laisser tout tomber après l'énorme succès rencontré par ses quatre meilleurs romans (période fin années 60, début 70).

Au final, si on ne recommandera pas forcément la lecture de Le dernier chant d'Orphée qui n'apporte rien au mythe tout en étant tout à fait lisible, on le fera quand même parce qu'il ne faut pas passer à côté d'un texte de Robert Silverberg et que, quand même, on apprend des choses grâce à ce qu'on nous offre avec (c'est clair, non ?).

Le dernier chant d'Orphée (The Last Song of Orpheus) - ActuSF - trad. de Jacqueline Callier & Florence Dolisi - 188 pages - 12€ - D.L. : septembre 2012

note : II

A.C. de Haenne

chronique réalisée dans le cadre des challenges ABC 2016 et CRAAA :




Commentaires

  1. Et un (sur vingt-six), un !

    Sinon, à en croire la page ISFDB de SilverBob, son "Smithers and the Ghosts of the Thar" (traduit par "Smithers et les fantômes du Thar" en VF dans l'antho "Utopiales 2015") serait paru en 2011.
    Et plus récent encore (2014), "Christmas in Gondwanaland" paru dans l'antho " Multiverse: Exploring Poul Anderson's Worlds".
    Ceci dit, date de parution et date de rédaction sont deux notions bien distinctes et ces deux textes peuvent parfaitement avoir été rédigé avant "Le dernier chant d'Orphée".

    Merci pour tout ça, je reste aux aguets.

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    1. Merci pour les précisions. J'avoue ne pas avoir enquêter en profondeur cette chronique (oui, je sais, c'est mal).

      Oui, 1/26 ! J'espère pouvoir garder un rythme soutenu, genre deux ou trois par mois...

      Quant à Big Bob sur le blog, on risque d'en entendre de nouveau parler, mais avec de la production plus ancienne. De sa grande période, on va dire. Stay tuned !

      A.C.

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  2. Bon j'ai assez mangé du Orphée avec Neil Gaiman, je ne vais pas noter celui-là comme indispensable ^^.

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    1. Toi aussi tu es en plein Gaiman ? Je ne savais pas qu'il avait aussi apporté sa contribution au mythe...

      A.C.

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  3. Je suis toujours en plein Gaiman :D
    Orphée est un des noeuds de l'intrigue du comic Sandman.

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    1. En fait, je m'en doutais un peu. Mais comme je ne me suis jamais lancé dans Sandman, je n'étais pas sûr...

      A.C.

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