Star Wars VII : Le Réveil de la Force

Luke Skywalker, le dernier Jedi, a disparu. Le meilleur pilote de la Resistance (cette force militaire défendant la Nouvelle République contre le Premier Ordre), Poe Dameron, est envoyé sur Jakku afin qu'il retrouve une carte permettant de le localiser. C'est Lor San Tekka qui lui remet le document, juste avant la destruction de son village par les Stormtroopers menées par le Capitaine Phasma et le puissant Kylo Ren. Seul un des gardes semble douter et refuse de tirer. Il s'agit de FN-2187. Juste avant de se faire capturer, Dameron place la carte dans un droïde, BB-8, qui s'enfuit. Avant d'être trouvé par Rey...

Star Wars VII : Le Réveil de la Force (2015, 2h15), film américain de J.J. Abrams, avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Carrie Fisher, Harrison Ford, Mark Hammill, Peter Mayhew, Gwendoline Christie, Adam Driver...

C'est peu de dire que ce film était attendu par l'immense communauté des fans de la saga inter-galactique. Depuis le rachat de Lucasfilm par la compagnie Disney, beaucoup d'entre nous étaient partagés entre la crainte et l'espoir. La crainte que la machine à fric détruise le mythe créé par George Lucas (qu'il avait lui-même commencé à broyer menu avec la prequel réalisée par ses soins) et l'espoir de revoir enfin Han Solo, Princesse Leïa et Luke Skywalker (George Lucas n'était pas trop partant pour une nouvelle trilogie). Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec ce nouvel opus de la Guerre des Étoiles, il y a à boire et à manger...

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Forcément, cette chronique sera bourrée de spoilers (involontaires, of course !). Mais bon, si vous êtes de vrais fans, vous avez vu ce film depuis bien longtemps, une fois voire deux ou trois !

Un film qui ne peut que réjouir les fans...

Enfin, les moins exigeants d'entre eux. En effet, en retrouvant tous les acteurs de la première trilogie, celle qui plait tant aux fans de la première heure, J.J. Abrams leur fait un sacré beau cadeau. Quelle émotion de revoir Han Solo et Chewbacca, surtout quand ils retrouvent eux-mêmes le Faucon Millenium (vendu un nombre incalculable de fois) ; c'est d'ailleurs le prétexte d'une nouvelle phrase déjà culte : "Chewie, on est à la maison" (Chewie, we're home). En même temps que les protagonistes, nous aussi on a l'impression d'y être, à la maison. Et les références sont multiples : le look du nouveau méchant rappelle forcément Dark Vador, la planète Jekku a des faux airs de Tatooïne, la taverne où Rey trouve le sabre laser de Luke Skywalker fait bien sûr penser à la Cantina... Bref, on est en terrain connu. Mais à trop vouloir plaire aux fans, on finit par oublier qu'un film, ce n'est pas qu'un amoncellement de scènes qu'on espère devenir cultes dans un futur plus ou moins proche. 

Un film qui entre dans le cahier des charges...


Rey, Finn & BB-8
Visiblement, à Hollywood, on a peur des polémiques. Alors, pour parer à toute critique, la production de ce nouvel épisode d'une des franchises les plus rentables du cinéma mondial a fait appel aux avocats pour savoir qui tiendrait les premiers rôles. Eh bien, une femme et un Noir, bien sûr ! Et chez les méchants, faudrait aussi un peu plus de présence féminine, coco ! Pas de soucis, Capitaine Phasma (quel nom !) sera aussi une femme, interprétée par l'incroyable Gwendoline Christie (Brienne de Thorn dans la série Game of Thrones). Enfin, en ces temps de mondialisation exacerbée, il ne faut surtout pas négliger le marché chinois. Là encore, les scénaristes s'adaptent en plaçant quelques pirates de l'espace qui s'expriment en... Mandarin ! Ben oui, fallait y penser, coco !

Toute ressemblance...
Un film qui devrait bien plaire au bon professeur Lehoucq...

Même si je ne comprends pas toujours les explications qu'il donne dans la rubrique qu'il tient dans la revue Bifrost, j'adore la lire ! En effet, Roland Lehoucq prend des films populaires (dans le sens où ils ont été vus par un grand nombre de personnes), tels qu'Avatar ou Star Wars justement, non pas pour les démonter mais pour en décortiquer les éléments et faire de la science avec. Avec ce Réveil de la Force, il va avoir du boulot ! Je ne vais retenir ici qu'un seul élément, celui de la destruction simultanée de cinq planètes par de gigantesques boules de feu. Non seulement le rayon envoyé d'une planète traverse le vide intersidéral, mais à un moment il se scinde en cinq parties distinctes se dirigeant chacune vers une planète à détruire... Du grand n'importe quoi et je suis sûr que le professeur Lehoucq va se faire plaisir en nous démontrant à quel point.

Un film qui réserve quelques surprises, quand même...

Même si j'ai prévenu que cette chronique ne serait pas exempte de spoilers, je n'en dirai pas plus ici. En effet, voir Chewbacca hurler à la mort m'a bouleversé et je crois que je ne m'en suis toujours pas remis. Ceux qui ont déjà vu le film comprendront pourquoi. Pour les autres, je ne peux que les enjoindre à aller voir ce film qui, malgré toutes mes réserves, vaut quand même le détour. Film spectacle s'il en est, il mérite au moins une vision en salle, voire deux. Malgré les faiblesses du scénario (signé par trois scénaristes, dont Lawrence Kasdan, au générique déjà des épisodes V et VI), ce film n'en reste pas moins recommandable. Alors, même si je ne me suis pas retrouvé scotché à mon siège (avec l'effet Waow, comme je l'appelle, cette jubilation qui demeure longtemps après certains films vus au cinéma), j'ai quand même beaucoup aimé ma séance. Mes enfants aussi...

note : II

A.C. de Haenne

A lire aussi la chronique d'Escroc-Griffe, Impromptu



Commentaires

  1. En même temps c'est bien d'avoir une héroïne en tête d'affichage (les personnages féminins dans Star Wars ont quand même du mal à occuper le devant de la scène).
    Sinon tu résumes bien la situation, le spectacle est sympathique mais on n'est pas forcément autant à fond dedans comme pour les anciens.

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    1. Ah mais je ne regrette pas du tout ce rôle de Rey : l'actrice est magnifique ET sait jouer ! Que demander de plus ?

      A.C.

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  2. Ok sur toute la ligne!
    La ficelle de vouloir plaire à tout le monde un poil trop visible au détriment du spectacle.
    Effets spéciaux raisonnables qui eux ont mis le film en valeur contrairement aux épisodes 1 2 3.

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    1. C'est ça ! Pas de surenchère des effets visuels. Forcément, il y en a (ils auraient bien tort de s'en priver), mais ils sont au service du film.

      A.C.

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  3. Donc, si je comprends bien, tu t'indignes parce qu'une arme dont on ne nous a rien expliqué du fonctionnement se conduit de façon "non scientifique", dans un film d'une série où, dès le premier volet il y a 38 ans, on se battait à coup de sabres dont la lame est une lumière qui s'arrête sans raison au bout d'un mètre vingt (et où les moteurs font vroum vroum dans l'espace, mais c'est moins directement en rapport avec la science supposée de la lumière de ces braves gens), sans que personne ou presque y trouve à redire?

    Chercher de la rigueur scientifique dans Star Wars, c'est à peu près aussi pertinent que de se demander si les robots géants de Pacific Rim sont tout à fait conformes aux règles de la science, dans un film où on nous dit que la première réaction de la Terre, quand des monstres géants sortent du Pacifique, c'est de construire des robots géants pour leur casser la gueule.

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    1. Non, mais pas du tout, je ne m'indigne pas ! Je dis au contraire que j'ai hâte de lire la chronique que le bon professeur Lehoucq fera forcément dans un prochain Bifrost. Comme il l'avait fait avec Star Wars, Avatar et... Pacific Rim, justement ! Et si tu fais bien attention aux libellés de cette chronique, je me suis bien gardé de mettre "Science-Fiction". Pour moi, Star Wars, c'est de la fantasy... (bon, j'ai quand même mis space opera)

      A.C.

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    2. Oui, je n'ai pas lu les chroniques de Lehoucq, mais les commentaires sur sa chronique de Pacific Rim étaient du genre: "Houlà, qu'est-ce qu'il lui a mis dans la gueule, au film, sur le plan scientifique!" Activité qui m'a paru parfaitement vaine: si des gens s'imaginent le moins du monde que Pacific Rim a quoi que ce soit à voir avec la hard science, à mon avis ils sont bien incapables de comprendre grand-chose aux explications du bon professeur.

      Tu te régales d'avance à ce qu'il te démontre à quel point l'arme du Premier Ordre, c'est n'importe quoi. C'est pas de l'indignation, mais c'est quand même la conviction que c'est "n'importe quoi", alors que ce n'est au fond pas plus n'importe quoi que l'iconique sabre-laser. Je serais plus curieux de savoir comment ça fonctionne par rapport au soleil, si l'arme est mobile et change de système après avoir éteint le soleil ou si elle reste toute bête à tourner dans le noir après son tir au but. Ou si elle attend que le soleil se rallume, ce qui serait croquignolet aussi.

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    3. Ah oui, ça, j'y ai pensé aussi. D'ailleurs, vu qu'elle a déjà servi, l'arme mortelle de la "Planète de la mort", comment le soleil s'est-il rallumé ? Ou bien, comme tu le dis, peut-être s'agit-il plutôt d'une planète migrante qui, une fois le soleil éteint, change de crêmerie ?

      En ce qui concerne Pacific Rim (film que, comme toi, j'ai beaucoup aimé), je te conseille la chronique de Lehoucq dans le n°73 de Bifrost : http://www.belial.fr/revue/bifrost-73

      A.C.

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  4. Je suis plutôt d'accord avec toi, particulièrement à propos des ficelles pour plaire à tout le monde, mais j'ai eu pour ma part le Waou. Mon sourire est resté accroché tout le film. Bon, et j'adore Rey. Pour des tas de raisons.

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    1. Tant mieux pour toi si tu as eu le Waow (ou le Waou) ! C'est très personnel et j'aurais tellement aimé l'avoir... Le personnage de Rey est très fort et je pense qu'on est loin d'être au bout de nos surprises à son propos...

      A.C.

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  5. C'est étrange mais je n'ai même pas été émue par la scène que tu évoques .... tout simplement parce que c'était tellement prévisible (comme plein de moments du film) que je n'ai pas été touchée (déçue oui mais aucune surprise).
    Je suis sortie de ce VII Opus en me disant que j'avais passé un bon moment de cinéma mais qu'"ils ne s'étaient vraiment pas foulés" .... En définitive c'est maintenant ce qu'il me reste : on ne s'y ennuie pas, c'est vivant, plein d'action, mais il n'y a rien de nouveau, voire même beaucoup trop de redites ..... Décevant pour ma part à ce niveau là.

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    1. En fait, Chewie m'a ému deux fois dans ce film. Cette fois-là (moi, je n'y croyais pas vraiment, tant je les croyais incapables de faire ça) et quand il étreint Leïa...

      Je vois ce que tu veux dire : c'est un peu trop copier/coller avec l'épisode IV.

      A.C.

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  6. Je voulais du Star Wars, j'ai eu du Star Wars. Donc contrat rempli pour moi.
    Mais quelle fainéantise dans la scénario...

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  7. C'est avec Star Wars VII que je me suis rendu compte que Lawrence Kasdan, que j'idolâtrais, est probablement un scénariste surestimé et que dans le même temps George Lucas n'est pas si nul en matière de création d'histoires et d'univers... D'ailleurs, je vous parie qu'à la mort de Lucas on va assister à un retournement de veste général, façon "c'était un génie, je l'ai toujours dit" :)

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    1. J'avoue là mon incompétence quant à savoir qui est responsable de quoi... Mais en même temps, je ne sais pas si dans le futur comme tu dis on louera George Lucas pour les épisodes I, II et III. Mais bon, là, j'ai un peu l'impression d'enfoncer des portes ouvertes.

      Je reviens juste d'une nouvelle séance, en VOSTF et c'était vraiment bien ! Mieux que la première, comme quoi, rien n'est perdu !

      A.C.

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