The Hateful Eight (Les Huit Salopards)
Le major Marquis Warren, ancien combattant nordiste de la guerre civile étasunienne, est en bien mauvaise posture. Un cheval blessé qu'il a dû abattre, trois cadavres gelés sur les bras (il est chasseur de primes) et un blizzard aux fesses... Bref, quand une diligence arrive par le chemin enneigé où il se trouve, il se croit sauvé. C'est sans compter que l'unique client de l'attelage ne tient pas à être dérangé. Il s'agit de John Ruth, lui aussi chasseur de primes, qui mène sa prisonnière, Daisy Domergue, jusqu'au gibet de Red Rock, où elle doit être pendue...
Les Huit Salopards (2015, 2h47), film américain de Quentin Tarantino, avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Tim Roth, Michael Madsen, Bruce Dern...
Le huitième film de Quentin Tarantino (c'est inscrit sur un carton du générique de début, façon western "spaghetti", juste avant le titre) est de nouveau un western, un genre que le réalisateur américain semble apprécier puisque son précédent film, Django Unchained, nous narrait déjà une histoire de règlements de comptes et de fusillades (bon, c'est un peu le propre de tout son cinéma). Ce n'est pas pour rien que je cite son film d'avant, car Django Unchained se trouve comme en miroir avec celui-ci, avec la guerre de Sécession comme axe central. On sait à quel point la question raciale est importante pour Tarantino (on ne fera pas ici le décompte des couples mixtes qu'il nous a donné à voir à l'écran tout le long de sa filmographie), elle atteint ici un paroxysme. Car si à première vue la guerre civile américaine (qui, comme chacun sait, opposa de 1861 à 1865 le Nord du pays globalement abolitionniste au Sud qui avait fondé son économie florissante sur l'exploitation des esclaves, et qui a fait un million de victimes, morts et blessés) a été bénéfique à la population noire, elle a aussi cristallisé pas mal de haines. C'est un peu ce que raconte ce film...
Les Huit Salopards (2015, 2h47), film américain de Quentin Tarantino, avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Tim Roth, Michael Madsen, Bruce Dern...
Le huitième film de Quentin Tarantino (c'est inscrit sur un carton du générique de début, façon western "spaghetti", juste avant le titre) est de nouveau un western, un genre que le réalisateur américain semble apprécier puisque son précédent film, Django Unchained, nous narrait déjà une histoire de règlements de comptes et de fusillades (bon, c'est un peu le propre de tout son cinéma). Ce n'est pas pour rien que je cite son film d'avant, car Django Unchained se trouve comme en miroir avec celui-ci, avec la guerre de Sécession comme axe central. On sait à quel point la question raciale est importante pour Tarantino (on ne fera pas ici le décompte des couples mixtes qu'il nous a donné à voir à l'écran tout le long de sa filmographie), elle atteint ici un paroxysme. Car si à première vue la guerre civile américaine (qui, comme chacun sait, opposa de 1861 à 1865 le Nord du pays globalement abolitionniste au Sud qui avait fondé son économie florissante sur l'exploitation des esclaves, et qui a fait un million de victimes, morts et blessés) a été bénéfique à la population noire, elle a aussi cristallisé pas mal de haines. C'est un peu ce que raconte ce film...
Et si The Hateful Eight peut être vu comme une réinterprétation cinématographique du roman d'Agatha Christie Les dix petits nègres (où dix personnages réunis dans un manoir, sur une île, une nuit de tempête, sont assassinés les un après les autres, jusqu'au dernier), c'est aussi une sorte de remake du chef d'oeuvre de John Carpenter, The Thing, où des scientifiques coincés sur une base en Antartique luttent contre une entité extra-terrestre qui a la faculté d'imiter n'importe quel organisme avec lequel elle est entrée en contact. Un summum de film paranoïaque où chaque protagoniste doit faire preuve d'ingénuosité pour savoir qui dit la vérité, ou pas. Ce n'est forcément pas un hasard si Quentin Tarantino est allé chercher le trop rare Kurt Russell (à qui il avait déjà donné un super rôle dans son Boulevard de la Mort) pour jouer le chasseur de prime John Ruth, dit Le Bourreau. Certaines scènes gores sont vraiment dignes de The Thing...
Rien de plus difficile que de juger d'un film en le voyant une seule fois. Enfin, certains films ne méritent même pas cette première vision tant ils sont mauvais. Là, ça se voit du premier coup d'oeil qui saigne (suivez mon regard...). Mais avec ce long-métrage (non, pas trop long, malgré ce que disent certaines mauvaises langues), trop de choses sont racontées (non, ce n'est pas trop bavard, ce n'est pas ce que j'ai dit) pour être retenues en une seule fois. Si je peux reconnaître que certaines parties du scénario sont un peu bancales (mais je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher l'intrigue), il n'empêche que j'ai passé un sacré bon moment avec ces huit salopards qui, certes, n'ont pas tous un rôle important, mais sont tous ou presque de belles pourritures. Le casting trois étoiles est un subtil mélange d'habitués (avec en tête le toujours excellent Samuel L. Jackson qui totalise cinq rôles dans les films de Tarantino, sur huit film ; pas mal, non ?) et de petits nouveaux (Jennifer Jason Leigh est incroyable !). Film esthétisant s'il en est, The Hateful Eight est porté par une musique signée Ennio Morricone (Tarantino avait beaucoup pompé dans la discographie du maître italien, il était temps qu'il lui rende un véritable hommage) absolument superbe. Enfin, comme d'habitude, la mise en scène est à couper le souffle. Mais pour vraiment apprécier ce film à sa juste valeur, il me faudra absolument une nouvelle vision...
Alors certes on ne tient pas là le chef d'oeuvre de Tarantino (qui restent, pour moi, Reservoir Dogs et Pulp Fiction), mais ce The Hateful Eight est loin du ratage dont nous parle la presse spécialisée. Pour moi, Quentin Tarantino demeure un grand réalisateur qui, à l'instar d'un Martin Scorcese, est un cinéphile/phage doublé d'un grand connaisseur du cinéma populaire (dans le bon sens du terme). Et à chaque fois que je sors du ciné après avoir vu un film du réalisateur américain, je me fais cette réflexion : quand est-ce qu'il nous fait un vrai bon film de SF ? A mon humble avis, cela pourrait donner un putain de chef d'oeuvre !
note : III
A.C. de Haenne
Tu m'as donné envie de le voir. J'étais resté sur les avis mitigés de certains. Après je pense à Django, que j'ai adoré la première fois, et toujours un peu moins les fois suivantes !
RépondreSupprimerMission accomplie si je t'ai donné envie ! Parmi les avis mitigés de certains, j'avais entendu des gens qui trouvaient ce film "trop bavard". Ben, le cinéma de Tarantino est, depuis le début, bavard, non ? A son image, quoi.
SupprimerA.C.